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Problématique de la paix : Les troupes étrangères doivent évacuer le Mali !

«On compte sur votre complexe, votre aliénation, sur le conditionnement, les réflexes de subordination, et tant d’autres facteurs de ce genre. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens, il n’ya pas de salut…» (Cheick Anta Diop).

Par la faute manifeste de l’illégitime «président» de transition Dioncounda Traoré et compagnons, la France a eu l’ultime occasion de revenir s’installer sur la terre de nos ancêtres qu’elle avait évacué, le 5 janvier 1961, sous la pression irrésistible de notre peuple avec à sa tête le régime nationaliste de Modibo Keïta. À compter de cette date mémorable de l’histoire de notre peuple, il n’était plus question pour notre peuple de voir sur son sol un seul soldat français. Mais c’était sans compter les fils traitres de sa cause !
Narguant notre peuple de billevesées, Dioncounda Traoré a fait appel à l’armée française pour, disait-il, sauver le Mali de l’effondrement. L’argument infondé d’une attaque imminente de notre capitale par les djihadistes de toutes les couleurs a été le motif de son appel apatride au ‘’secours’’ du Mali. C’est comme une souris qui appelle le chat à la rescousse face à une horde de fourmis est-ce vraiment pour sauver les souris d’une hypothétique disparition ?
La seule certitude face à cette montagne construite de billevesées, c’est que Dioncounda Traoré et ses autres compagnons du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) ne pouvaient avoir le moindre courage de dire à la face du monde que les premiers ennemis du peuple malien n’étaient autre que ceux qui ont fait appel à l’ignoble et cynique embargo contre leurs propres populations.
Les ennemis du Mali étaient et demeurent ceux des Maliennes et des Maliens qui, passant par le despote et revanchard pouvoir français, ont bloqué nos armes à Conakry au moment où nos soldats avaient besoin de découdre avec les valets de la France qui ont pris les armes contre leur propre pays le Mali. Nul doute que la France n’ayant jamais renoncé à s’installer à Tessalit attendait la moindre occasion pour se faire inviter sur notre sol par des hommes et des femmes qui n’avaient qu’un seul souci : celui de neutraliser nos vaillants soldats qui ont pris sur eux la décision de chasser du trône le régime conteur du général ATT.
Le seul souci de Dioncounda et de son FDR était (à n’en pas douter) de sauver leur tête de l’orage qui les mettrait définitivement hors-jeu dans la gestion des affaires de notre pays. Serval était donc le bras armé français protecteur de leurs intérêts sordides, sachant que l’armée malienne était soudée.
Et pour donner la forme à l’occupation planifiée de notre territoire, la France se devait de recourir à l’«ONU» pour former le masque de ce qu’on appelle Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). La mission Serval s’est muée en force Barkhane au Mali pour le même objectif à savoir occuper le Nord Mali pour balkaniser notre territoire.
Comme l’a si bien dit Abraham Lincoln : «On peut tromper tout le peuple une partie du temps, une partie du peuple tout le temps, mais pas tout le peuple tout le temps.». Ceux qui, de bonne foi, avaient cru en l’appel de Dioncounda Traoré en direction de la France se détrompent aujourd’hui heureusement quant à l’enjeu véritable de l’intervention française sur notre sol. Aujourd’hui, le masque de la France et des hôtes maliens est tombé. Désormais, les Maliens comprennent que la France ne peut servir la cause de la paix dans notre pays. Bien au contraire !
À regarder plus au fond dans l’historique de la rébellion au Mali, l’on ne peut s’empêcher de culpabiliser le pouvoir colonial français qui ne peut vivre dignement dans l’honneur et le respect de l’autre. Hier, la France a spolié notre pays aux moyeux de la traite négrière, de la colonisation et de la Deuxième Guerre mondiale. Là, nos grands parents ont servi de chair à canon dans le processus de libération de la France de l’occupation allemande.
Nous garderons toujours à l’esprit cette reconnaissance d’un général allemand quant à la combativité de la race noire sur le front français. Il disait: ‘’Sans la peau noire, je ferais sauter Paris comme un oiseau de son nid’’. Quelle ignoble politique les descendants du Général De Gaule appliquent-ils aujourd’hui aux peuples d’Afrique libérateurs de la patrie française ? Pour qui se rend sur le sol africain, il n’y a nul doute que l’impérialisme français, tout en arguant nos peuples de mensonges grossiers, de balivernes, soutiens et arment des Africains contre d’autres Africains.
Allez savoir ce qui s’est passé au Rwanda, en 1994; en Libye, en 2011, en République démocratique du Congo (RDC) et ce qui se passe encore aujourd’hui dans le nord du Mali notamment à Kidal. Là on voit le bien fondé des propos du président nigérien qui disait que toutes les rébellions prennent naissance à Ménaka et que Kidal est la ville terroriste.
La France étant donc au cœur de la rébellion touareg et seule capable de savoir ce qui se passe dans cette région, ses soldats ne peuvent servir la paix chez nous. Il est bon de rappeler ici cette célèbre pensée d’Albert Einstein, selon laquelle: «Si vous avez un problème et que vous comptez sur la classe politique pour le résoudre à votre place, vous deux problèmes: on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés.».
La cause est donc clairement entendue : la France n’a que faire de la paix dans notre pays. Elle a toujours été et reste l’ennemi irréductible de notre peuple travailleur. En tout état de cause, elle doit impérativement évacuer notre territoire aux dépens de l’accord de paix colmaté à Alger, en 2015. Sa présence assassine la paix dans notre pays. Elle ne peut servir utilement la cause de notre peuple, mais bien plutôt celle de ceux qui l’ont invitée au Mali aux motifs d’aider à libérer notre territoire des mains des terroristes et des narcotrafiquants.
En clair, Barkhane doit plier bagages du Mali pour la raison toute simple que sous son nez ce sont les Maliens qui continuent à mourir, sans parler de la balkanisation de notre territoire. On peut se demander pourquoi donc 3 000 soldats français au Mali ?
Et la force de la MINUSMA ? Là encore, le Mali ne récolte que désarroi et humiliation. Contrairement à la mission qu’elle s’est assignée le Mali est loin d’être stabilisé. Les conflits ‘’intercommunautaires’’ font légion chez nous. Étant entendu que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) n’a pas vocation de s’engager sur le théâtre des opérations militaires aux côtés de l’armée malienne, la ‘’stabilisation’’ ne peut être un moyen de conduire à la réduction de la souffrance de nos populations.
À voir le traitement mensuel de 13 289 soldats et de 1 920 policiers composant la mission de l’ONU au Mali, il est clair que notre peuple perd dans cette affaire. L’on comprend donc pourquoi des voix s’élèvent pour que le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Kéita demande à l’ONU un mandat plus robuste pour la MINUSMA. Certes, les Maliens doivent éviter de s’attaquer à l’épiphénomène car les premiers responsables ne sont que les dirigeants maliens. Toutefois, il importe qu’on laisse aux Maliens le choix de leur destin car comme le dirait Joseph Staline: ‘’Tant qu’une nation opprimera une autre, elle ne saurait être libre. Il faut à chacune le droit de disposer d’elle-même’’.
À regarder de près dans la problématique de la paix, il convient de dire que la solution incontournable réside ni plus ni moins dans le départ des troupes étrangères de notre territoire. Dès lors donc, notre peuple doit se rendre à l’évidence de la nécessité de s’émanciper de la situation d’aliénation dans laquelle il a été confiné. Il ne peut et ne doit en sortir que par ses propres moyens.
Cela nous rappelle ces propos du Pr Cheick Anta Diop: «… On compte sur votre complexe, votre aliénation, sur le conditionnement, les réflexes de subordination, et tant d’autres facteurs de ce genre. Et si nous ne savons pas nous émanciper d’une telle situation par nos propres moyens, il n’y a pas de salut…».

Fodé KEITA

 Inter De Bamako

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