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Prise en charge des malades au service d’urgence du CHU Gabriel Touré : des parents et accompagnateurs de malades accusent, les agents se défendent

Beaucoup de critiques se font entendre sur le fonctionnement du service des urgences de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako. Pour en savoir plus sur le fondement de ces critiques, nous avons fait un tour au CHU Gabriel Touré.

Le service d’accueils d’urgence de l’hôpital Gabriel Touré est pointé du doigt par beaucoup de parents de malades. Nombreux sont ceux qui expriment leur mécontentement de ce service. Ils estiment que les malades ne sont pas bien traités.

Selon un parent de malade, qui a souhaité l’anonymat, les médecins ne s’occupent pas bien des malades. « Nous avons fait une radiographie à l’hôpital Luxembourg. Celle-ci n’ayant pas bien fonctionné, les agents de cet hôpital nous ont demandé de ramener le malade pour une autre radiographie. », nous raconte ce parent de malade qui poursuivait en ces termes : « Notre malade étant déjà hospitalisé au Gabriel Touré, les médecins ne nous ont plus donné la permission d’aller pour une seconde radiographie ». Ce parent, mécontent de cette situation, explique n’avoir pas su les raisons de ce refus.

Selon notre source, au sein de ce grand hôpital, l’achat d’une ordonnance ne signifie nullement l’application des soins sur le malade. « Lorsque les médecins nous remettent une ordonnance et qu’on achète les médicaments, ils n’appliquent pas les soins au patient à temps », a-t-elle expliqué avant de déplorer que « lorsque tu entres à l’hôpital Gabriel Touré, parfois tu trouves des médecins endormis ou en train de manipuler leur téléphone alors qu’il y a des urgences ».

Selon un accompagnateur de malade que nous avons rencontré au CHU Gabriel Touré, quand tu arrives en urgence à l’hôpital Gabriel Touré, tant que tes parents ne viennent pas, personne ne touche à ton malade. « Ma malade est arrivée à l’hôpital avec des troubles mentaux, mais les médecins ne l’ont pas touché jusqu’à ce que son mari arrive », rapporte-t-il.

Pour voir clair dans toutes ces critiques qui s’adressent à ce grand hôpital, nous avons rapproché un spécialiste des questions d’urgence. Abdouhamidou Almeimoune travaille en département anesthésie réanimation et de médecine d’urgence (Darmu) au sein du CHU Gabriel Touré. Selon celui-ci, « le service d’accueil d’urgence prend soin de tous les malades d’où qu’ils viennent. Nous sommes très sensibles aux malades qui présentent des traumatismes que ça soit par arme à feu, arme blanche. Nous prenons en charge aussi des urgences chirurgicales comme des problèmes de poumon qui se compliquent, des problèmes de cœur qui se complique, etc. ».

Ce service reçoit, en moyenne, 70 patients par jour, selon Dr Abdouhamidou.  Ces malades sont tous pris en charge, rassure-t-il. Toutefois, ce spécialiste explique que le service des urgences est confronté à un véritable problème : le manque de place.  « Dans le service d’urgence, on n’a pas une capacité d’accueil de 70 malades. Le service ne peut prendre en moyenne que 25 patients », nous a-t-il expliqué avant de signaler que c’est la raison pour laquelle ils se voient dans l’application de coucher certains malades par terre. « Nous ne pouvons ne pas les prendre en charge », rassure-t-il.

Aux dires de Dr Abdouhamidou, le CHU Gabriel Touré est également confronté à un problème de matériels de prise en charge. Il rassure que le gouvernement malien était au courant de ce problème de matériels.

En ce qui concerne les premiers soins, Dr Abdouhamidou coupe court aux rumeurs en faisant comprendre qu’aux services des urgences, les agents sont sensibles aux malades dans la détresse. Ils leur portent secours. Néanmoins, il laisse comprendre que le choix est limité lorsque le malade arrive et que les matériels nécessaires pour sa prise en charge font défaut, les agents n’ont pas d’autre choix. À ses dires, au CHU Gabriel Touré, les cathéters, les perfusions, sont donnés comme premiers soins aux malades pour calmer la douleur. Mais s’il s’agit de faire un scanner, ou que le malade doit partir en bloc opératoire, cela nécessite beaucoup de moyens, a-t-il fait savoir. « Si les parents sont là, on les amène à la pharmacie, et on leur donne les médicaments à une condition que la personne donne son nom, son numéro de téléphone et la copie de la carte d’identité. La personne s’engage à rembourser la somme au fil du temps », nous a-t-il précisé. Ce système est ce qui est appelé « la gratuitement des soins ». Notre source précise : « Si la famille dit qu’il ne peut pas s’engager, on ne peut pas leur donner les médicaments dans ce cas ».

En général, « la première ordonnance qu’on écrit, la pharmacie livre les médicaments gratuitement, que les parents soient là ou pas », indique Dr Abdouhamidou.

Tioumbè Adeline Tolofoudié, stagiaire

Source: Journal le Pays-Mali

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