En retard de décaissement des arriérés que la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM) en charge de la gestion de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), leur doit, les officines de pharmacie conventionnaires, sont en grève depuis le mardi dernier
Les promoteurs de la plupart des officines signataires de la convention sectorielle avec la CANAM sont à bout du souffle. Pour cause, si la situation qui prévaut perdure jusqu’au 31 décembre, ils auront à peu près un montant total de 6 milliards, montant de factures impayées envers l’Etat.
Pour que les assurés de l’AMO ne soient pas désagréablement surpris de cet arrêt de prestation, le Syndicat national des pharmaciens du Mali (SYNAPHARM) et le Syndicat autonome des pharmaciens d’officine privée (SYNAPP0), ont animé samedi dernier, une conférence de presse. Objectif : informer l’opinion nationale et internationale sur la gravité de la situation. Puisque selon, les responsables des syndicats, certains de leurs confrères, seront en crise d’approvisionnement de leurs pharmacies en médicaments.
Au cours de cette conférence de presse, les responsables des deux syndicats, le Dr Cheick Oumar Dia de la SYNAPPO et le Dr Ibrahima Diarra de SNAPHARM n’ont pas exclu leur bonne foi de poursuivre les négociations, afin de trouver un issue favorable à cette crise. C’est pourquoi, des démarches ont été entreprises sur demande du ministre en charge de la Santé et des Affaires sociales. Lesquelles ont permis de déposer un cahier de charges auprès du responsable de ce département.
Dans leur cahier de charge, les pharmaciens du Mali demandent : le règlement de toutes les factures échues sans délai ; le respect strict de l’article 40 de la Convention sectorielle entre la CANAM et les officines de pharmacie ; l’instauration d’une pénalité en cas de retard de paiement ; le traitement correct des feuilles de soins (rejets, ajustements sans motifs valables) ; le paiement d’un forfait pour le traitement des feuilles de soins ; l’arrêt du préfinancement de l’AMO par les pharmaciens et la dématérialisation des feuilles de soins.
Cheick Oumar Dia dans une déclaration liminaire a évoqué les différends qui les opposent aux structures étatiques en charge de la gestion de l’AMO. Ces difficultés qui existent depuis 9 ans, sont dues : au retard récurrent de paiement ; la prescription de médicaments non conventionnés ; la qualité insuffisante des feuilles de soin ; les rejets et ajustements non justifiés ; le contrôle imposé de la validité des feuilles de soin etc.
Pour tenter de résoudre ces difficultés, les responsables desdits syndicats avaient accepté de siéger au sein d’une commission paritaire composée de la Caisse nationale d’assurance maladie (CANAM), la Caisse malienne de la sécurité sociale (CMSS), l’Institut national de prévoyance sociale et les représentants des pharmaciens.
Malgré à cette tentative de résolution de la crise, les responsables des deux syndicats ont relevé une mauvaise volonté de la part de ceux en charge des structures gestionnaires de l’AMO. Puisque, les promesses n’ont pas été tenues. Ce qui entrainera une crise de confiance entre eux. Ce faisant, les officines de pharmacies conventionnaires, ont suspendu le service de l’AMO dans leurs entreprises.
Diakalia M Dembélé
Source: Le 22 Septembre