S’adressant récemment à des membres du gouvernement et à des alliés politiques, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a tenu un discours qui a dérangé certains de ses proches et des hauts cadres du pouvoir de Transition.
Dans ce discours empreint de réalisme, le chef du gouvernement va jusqu’à envisager la possibilité que les tenants du pouvoir puissant être …lapidés. “Je sais que nous sommes prêts à tout, parce que notre peuple s’est mobilize”. Et d’ajouter que la sécurité s’est nettement améliorée dans le pays; de même que la diplomatie. Sauf que ces domaines n’impactent pas le panier de la menagerie.
Choguel avoue son discours populiste
“Ce qui nous reste maintenant c’est le problème du développement, parce que tout ce qu’on parle, tout ce qu’on dit, le patriotisme, le nationalism, les citoyens cherchent à manger. Tous ceux qui nous soutiennent, s’il n’ont pas à manger demain, ce sont les mêmes qui vont prendre les cailloux pour nous renvoyer”. Une manière embarrassante pour le Chef du gouvernement de reconnaître que le peuple, qui soutient le pouvoir actuel, peut demain lui tourner le dos. Cela veut-il dire que Choguel imagine encore de possibles scènes de rues de destabilisation? Certainement! Et c’est cette partie du discours qui a derange dans les hautes spheres du pouvoir militaire…..
Vite terminer la Transition?
Et le Premier ministre de poursuivre son intervention. “Donc, il vaut mieux travailler et quitter à temps, avant d’être renvoyé, parce que ceux qui vous applaudissent aujourd’hui, demain ce sont les mêmes qui vont dire que ce que vous nous avez donné est bien, mais qu’ils veulent autres choses, si vous ne pouvez pas, il faut quitter. Donc, il faut faire en sorte qu’on fasse tout sur le plan du développement économique et social. Le discours patriotique et nationaliste peut tenir un an, deux ans ou trois ans. Sur la durée, c’est l’économie qui tient. Donc, aujourd’hui, notre gouvernement est totalement centré sur ça. Le ministre des Finances, nuit et jour, cogite sur comment faire. Le ministre des Affaires étrangères, en tout cas, c’est eux qui s’occupent de ces questions et de ces domaines de l’Etat”. Comme quoi, le locataire de la primature semble préparer les consciences sur d’éventuels boucs émissaires.
Et c’est tout cela qui derange et fâche dans ce discours du patron du Comité stratégique du M5-RFP, le mouvement populaire tombeur d’IBK, aujourd’hui lamentablement divisé.
Bruno D SEGBEDJI
Mali Horizon