Depuis quelques semaines le départ de l’actuel premier ministre Modibo Keita est au centre des causeries et fait l’objet d’articles de presse. Une « certaine presse » s’attèle à annoncer le départ de Modibo Kéita et l’arrivée de soit Bocari Tréta ou soit de Mamadou Igor Diarra. Tout est entrain d’être mis en œuvre et s’il vous plait, de façon bien orchestrée pour amener le chef de l’Etat à aller à leur gré, vers le remaniement ministériel.
Ce n’est pas ce matraquage médiatique et délibérément entretenu qui va pousser le président à se départir de l’actuel premier ministre. La nomination du chef de gouvernement, le remaniement ministériel relève du pouvoir discrétionnaire du président de la république. A quelle fin, les animateurs de cette campagne jouent ? Qui a intérêt à distraire voire détourner le chef de l’Etat de ses préoccupations majeures du moment, dont la quête d’une cohésion sociale et une paix durable ?
Dans cette phase de stabilité précaire, le chef de l’Etat semble être préoccupé par l’instauration de la sécurité et le retour de la paix au Mali. Sans être dans le secret des dieux, on peut dire que le départ de l’actuel premier ministre n’est pas dans l’agenda du chef de l’Etat. Certes, le choix du moment lui revient. Et quant à Modibo Kéita, n’en déplaise aux pressés et à ses détracteurs, restera pour parachever un temps soit peu, la mission à lui confier par le président IBK.
Le pouvoir a dit un grand penseur, « corrompt, l’homme ». Au stade actuel, des responsables mettent la main à la poche afin de pouvoir influer sur la sensibilité du chef de l’Etat. Qu’ils se détrompent car IBK sait ce qu’il veut et ce qu’il doit faire le moment échu. Sachez aussi que rien ne lie notre journal au chef de l’Etat, qui est et restera, jusqu’à la fin de son mandat, le président de toutes les maliennes et de tous maliens.
Les manipulations médiatiques en cours, n’honorent pas les activistes politiques, assoiffés de pouvoir. « Chaque chose à son temps », dit-on en milieu bambara. Et rien ne vaut la patience. Pour nous autres observateurs, ni Tréta, ni Igor Diarra ne se verront confier ce poste. Mamadou Igor Diarra, notre neveu que nous admirons et respectons est un des fils adoptif du président du défunt régime. Sa nomination au ministère de l’Economie et des Finances a surpris plus d’un, compte tenu de ses rapports avec le président ATT, victime d’un coup d’état mal inspiré par des enfants en quête de place. Seulement, « le cœur a des raisons que la raison elle-même ignore ».
Au stade actuel de l’évolution d’ensemble du Mali, Bocar Tréta, secrétaire politique du parti au pouvoir, n’est pas le mieux indiqué pour occuper le fauteuil de la primature, auquel il rêverait tant. Qu’il accepte, ce que nous écrivons. Ce n’est pas méchant non plus monsieur le ministre. Il va falloir s’armer de patience et travailler davantage pour s’imposer d’abord à l’interne de son propre parti en mettant fin aux querelles de clochers qui minent en ce moment le parti du rassemblement pour le Mali.
A lui, de soigner son image à travers des actions d’unité, de cohésion, d’agrandissement du parti et d’adhésion massive.. Le seul combat qui vaille pour lui en ce moment est celui de la réélection du président IBK. En effet, 2018, se prépare maintenant. Doté d’un grand ministère qu’est celui du monde rural . Qu’est ce que l’homme veut de plus ? Cette aspiration peut s’expliquer par le fait que l’Homme , est un éternel insatisfait.
Pour stabiliser le Mali, IBK a besoin d’un homme rassembleur, soucieux de la concrétisation de la volonté présidentielle d’asseoir la paix, de réconcilier et d’instaurer la sécurité. Cet homme ne saurait venir des rangs du parti au pouvoir. Le nouveau premier ministre doit être un cadre, autour duquel l’unanimité se fera.
La nomination de Mohamed Ag Hamani comme premier ministre avait permis à l’époque de stabiliser le pays, en créant la confiance entre les différents protagonistes. Après cette phase, Ousmane Issoufi, grand commis a pris le relais pour mettre tout le monde au travail. Nous sommes à cette phase aujourd’hui, et le chef de l’Etat gagnerait à méditer sur la pertinence de ce que nous écrivons.
Le ministre du Développement Rural, non moins secrétaire général du parti, devra s’armer de patience et travailler à ce qu’on ne le sorte pas d’ailleurs du gouvernement. La campagne médiatique en cours ne le sert pas. Ceux qui sont derrière celle-ci, sont à nos yeux ses premiers détracteurs. On a coutume de dire que « le miel ne se dit pas doux. Et IBK qui est mature, sait qui est qui. Bref,arrêtons de distraire le citoyen lambda, Modibo Keïta n’est pas pour l’instant sur le départ à ce qu’on sache. Au travail pour la consolidation des acquis du peuple.
Sinaly
Source: Le Pouce