Le gouvernement des Etats-Unis a le souci de soutenir la démocratie malienne grâce à une presse libre et professionnelle. L’ambassade américaine, en partenariat avec la Maison de la presse, a donc organisé mardi un atelier de formation des journalistes sur le thème « le rôle des médias et du journalisme d’investigation dans la lutte contre la corruption ». La cérémonie d’ouverture de la session était présidée par Andrew Lee, le directeur des Affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, et s’est déroulée en présence de Thomas Bass, professeur d’anglais et de journalisme de l’Université d’Etat de New York et de Rosemary Armao, directrice du programme de journalisme et professeur de communication à l’Université d’Etat de New York.

Une quinzaine de journalistes a pris part à cette session de formation qui entre dans le cadre d’un partenariat noué entre la Maison de la presse et l’ambassade américaine. L’opération entend contribuer à éclairer les citoyens maliens sur les questions de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
Il faut pour cela de renforcer les compétences des journalistes maliens sur la pratique du journalisme d’investigation, les questions d’éthique et de déontologie et de conscientiser les responsables des médias sur le rôle de leur secteur dans la promotion de la bonne gouvernance, de la déontologie et de la lutte contre le fléau de la corruption.
Le représentant de l’ambassade a présenté cet atelier comme l’aboutissement de mois d’efforts déployés par son équipe et la Maison de la presse dont il a salué le dévouement. La session témoigne aussi de l’engagement continu de l’ambassade en faveur d’une presse professionnelle, libre et capable de jouer son rôle de quatrième pouvoir. En rappelant que c’est la deuxième fois en un mois que l’ambassade organise une formation au bénéfice de la presse, Andrew Lee a remercié les professeurs pour leur disponibilité.
Le journalisme d’investigation, a-t-il estimé, peut accroître la crédibilité et la notoriété des journalistes en diversifiant les types d’information traités et en élargissant, par la même occasion, les champs de curiosité des lecteurs et auditeurs. En regrettant que la pratique journalistique reste confinée au factuel, Andrew Lee a estimé que cette situation devait être améliorée. Le journalisme d’investigation nécessitant un certain niveau de formation, de professionnalisme, de détermination et d’impartialité, l’ambassade, a-t-il promis, va continuer à travailler en partenariat avec la Maison de la presse pour fournir autant d’ateliers que possible aux journalistes maliens.
Il a cité le président Obama qui, lors d’un récent dîner avec un parterre de journalistes à la Maison Blanche, avait indiqué que l’on vivait une époque où certains des idéaux fondamentaux des démocraties libérales sont assaillis et où les notions d’objectivité, de presse libre, de faits et de preuves sont mises à mal. C’est pourquoi, dira Andrew Lee en poursuivant la citation : « le devoir et la responsabilité des journalistes d’enquêter, de remettre en question et de contrer les déformations et les mensonges sont plus importants que jamais. Défendre la vérité n’exige pas de vous que vous renonciez à votre objectivité. En fait, c’est l’essence même du bon journalisme ».
Le représentant de l’ambassadeur a assuré que les Etats-Unis sont fiers du travail essentiel que font les journalistes maliens. Pour aider cette presse méritante, il a annoncé que l’ambassade mettait à la disposition des journalistes quatre bourses d’études journalistiques aux Etats-Unis. Les journalistes sélectionnés suivront une formation d’un mois aux Etats-Unis en collaboration avec le Centre international pour les journalistes aux Etats-Unis.
Durant la rencontre d’une journée, les deux experts ont développé l’historique, la définition et les champs d’application du journalisme d’investigation, le processus et les techniques d’investigation en journalisme d’investigation, les problèmes liés à l’éthique, à la déontologie et aux contraintes.
A. D. SISSOKO

Source : L’ Essor