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Presse : LES NYELENI DU DESK SPORT

Le journalisme sportif n’est plus un domaine réservé exclusivement aux hommes. De plus en plus de femmes investissent le créneau et parviennent à s’affirmer

 Dicko Assan Soumaré journaliste

Mme Dicko Assan Soumaré

Très peu de femmes journalistes évoluaient dans le domaine de la presse sportive malienne jusque dans un passé récent. Ce désintérêt serait lié aux pesanteurs socioculturelles et aux préjugés. Les parents influent sur le comportement de leur progéniture, garçons ou filles, au cours de l’éducation familiale. Ils les poussent à adopter un comportement typiquement féminin ou masculin. Ces stéréotypes imprègnent toute la vie sociale de la jeune fille. Le plus souvent, elle doit s’occuper de la famille, tandis que le garçon est mis à l’école, travaille et fait carrière.

Les politiques de promotion de la femme ont fait merveille ces dernières années. Le journalisme sportif n’est plus un domaine réservé exclusivement aux hommes. De plus en plus de femmes investissent le créneau et parviennent à s’affirmer.

Ainsi Mme Dicko Assan Soumaré, est la première femme reporter sportive à l’ORTM. Elle a débuté sa carrière, il y a plus de 14 ans.  Assan est diplômée de l‘Institut national des Arts (INA), section Animation socioculturelle depuis 1992. Elle poursuivra ses études en communication en Algérie de 1994 à 1996. En effet, Mme Dicko rêvait d’être journaliste. Elle estime que ce métier est noble. Feu Demba Coulibaly  l’a encouragée à s’intéresser aux reportages sportifs. Ancienne basketteuse du Djoliba, elle fut bien encadrée par le doyen et généreux
Coumba Niambélé

Demba. Le reporter sportif, Mme Dicko, ne se plaint pas du tout. « Je n’ai pas de problème avec mes collègues hommes », indique t-elle. Grâce aux conseils et aux leçons données par son aîné et son mentor, Assan Soumaré est aujourd’hui une pionnière méritante dans la presse sportive.

Elle a eu à couvrir de grandes rencontres sportives. Elle fut présente à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2002 organisée dans notre pays, à l’ Afrobasket féminin U18 en 2006, à l’Afrobasket féminin U16 en 2009, à l’ Afrobasket féminin U16 en 2011 en Égypte, au Championnat du monde féminin de basket à Bratislava (en Slovaquie) et au championnat du monde de basket féminin U16 en France.

 
Aminata Mariko

Sans discrimination.Coumba Niambelé est aussi reporter sportif à l’ORTM depuis 6 ans. « Je suis venue dans ce métier par passion pour le football. Je jouais lors des matchs organisés entre les écoles », explique –t-elle. Après avoir obtenu le Baccalauréat, elle s’inscrit à l‘Institut de gestion et des langues appliquées au métier (IGLAM). Âgée de 26 ans, Coumba est une dame dynamique et courageuse. Depuis son début à l’ORTM jusqu’à maintenant, elle n’a fait l’objet d’aucune discrimination. « Je m’entends bien avec mes collègues hommes», ajoute –t-elle.  L’atypique Coumba estime qu’« elle peut être journaliste et une bonne mère de famille à la fois. Il suffit de s’organiser et d’avoir un mari compréhensif ».

Le premier reportage de Coumba remonte en 2008 au Ghana où elle a eu à couvrir la Coupe d‘Afrique des Nations. Cette rencontre a été très instructive pour elle. « La CAN m’a permis d’avoir de l’expérience et d’avoir un carnet d’adresse bien fourni », se réjouit-elle.

La journaliste Aminata Mariko, est reporter sportif vedette à « Africable  Télévision ». Elle soutient que «  les préjugés  nous font reculer. La femme, pour se faire respecter dans son milieu de travail, doit être compétente. Si elle s’affirme  les autorités reconnaîtront sa valeur ». Passionnée de sport, Aminata, jouait au football auparavant. Mais sa discipline préférée est le basketball.  Mariko est une journaliste qui cherche toujours à se perfectionner. Elle vient de suivre une formation à l’Agence France Presse (AFP). Le meilleur souvenir de Ami est sa présence à la première coupe du monde en Afrique du Sud. Elle a été comblée de joie, parce que pour la première fois, elle s’est retrouvée nez à nez avec les grands joueurs et les stars du football du monde entier.

 

Safiatou Doumbia

Safiatou Doumbia est présentatrice du journal à la radio Kledu. Elle est diplômée  du Centre d’études, des sciences et techniques de l‘information (CESTI) de Dakar de 2008 à 2011. Elle explique qu’elle s’est retrouvée au desk sport par hasard. Elle fut invitée un jour par son collègue à assister à un match de foot. Cette rencontre sera très plaisante. Et dès lors Safiatou ne cessait de solliciter les reportages sportifs.

Célibataire, Safiiatou Doumbia souhaiterait continuer à pratiquer son métier, même après son mariage. « La société évolue. Même si l’égalité homme/femme reste toujours un rêve, des progrès ont été réalisés. Le sport et le journalisme suivent cette tendance. Plus il y aura des femmes au stade, plus il y aura des jeunes filles dans les écoles de journalisme », assure Safi.  « Ce n’est pas seulement une question d’esthétique lorsque les femmes animent des émissions à la radio ou Télé. Elles sont face au micro parce qu’elles sont compétentes et dynamiques », conclut Safiatou.

Djénèba BAGAYOKO

 

Koulikoro : MAIMOUNA SINGARE ,  «CAPITAINE» D’INDUSTRIE AGROALIMENTAIRE

La seule unité de transformation des produits agroalimentaires à Koulikoro est dirigée par Mme Maïmouna Singaré. L’usine emploie trois travailleurs permanents et 12 saisonniers. La volontaire Maïmouna a connu une enfance difficile marquée par de durs travaux ménagers, et des coups de fouets reçus d’un père très autoritaire.  Elle est née en 1955 à Koulikoro  de feu Sékou Singaré et de Dady Dembélé. Elle est l’aînée d’une famille de 7 enfants dont 2 filles.  Maïmouna a décroché le Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) en 1972. Après un séjour au lycée de jeunes filles, perturbée par la maladie de son père, Maï a opté pour un cycle court. Elle est en entrée à l’école des postes d’où elle sortie en 1981. La nouvelle diplômée commença sa vie de fonctionnaire au service des Chèques postaux de Bamako. Elle sera mutée à Koulikoro après son mariage.

Le père de Maïmouna était un assistant d’élevage. Rien de surprenant si dès son jeune âge, elle a été influencée par les activités agropastorales. Elle garde en mémoire une parole de sagesse que son père   lui ressassait : « la vie est un combat et il y a aucune réussite sans efforts, sans souffrance, sans courage et persévérance ». Attirée par les activités agropastorales, Maïmouna décide  de s’y lancer. Pour ne pas être en porte-à-faux avec les dispositions légales de la Fonction publique, elle prit sa retraite par anticipation en 2011, avant de s’installer à son propre compte.

Elle rappelle son parcours en ces termes : « les choses sérieuses ont commencé en 2000-2001, suite à une formation organisée par la direction régionale de la promotion de la femme sur la transformation agroalimentaire à laquelle j’ai participé. Séduite par ce programme, j’ai opté pour la transformation des produits alimentaires en fabriquant des sirops et de la farine infantile, malgré les difficultés liées au manque de matériels et de financement. J’ai présenté mes produits à plusieurs foires commerciales et artisanales au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina et au Sénégal.  L’organisation des Semaines commerciales (SECO) m’a offert des opportunités où j’ai enrichi mon expérience jusqu’en 2006, où par l’intermédiaire de la chambre régionale de l’agriculture, j’ai croisé le PCDA (programme de compétitivité et de diversification agricole)».    Cette rencontre a changé positivement le parcours de la vie de Maïmouna.

Maïmouna s’est définitivement installée à son propre compte, soutenue par le PCDA. Ce partenaire transforma son siège en centre de démonstration après quelques voyages d’échanges à Dakar pour s’enquérir de la situation de l’équipement des unités de transformation. La future industrielle pouvait dérouler son programme. «Après les résultats concluants de la démonstration, j’ai acheté les équipements à un prix subventionné. L’unité de transformation fabrique aujourd’hui deux catégories de produits: les céréales en farine infantile, en couscous et « juca » de mil, tous les produits de cueillette sont transformés en boisson (sirop, jus et nectar, de gingembre, bissap, tamarin, goyave) et même en jus instantané. », revèle t-elle.

Cette unité est un lieu où pourraient s’exercer les compétences de jeunes diplômés issus de grandes écoles et de centres de formation technique. C’est le cas de son fils sorti de l’ECICA qui a pris les commandes de l’unité. Ce qui permet à la mère de collaborer comme formatrice dans FIBANI (Formation, insertion dans le Bassin du Niger,) une ONG suisse.

Mais en ce moment l’usine a des problèmes d’écoulement de ses produits. La responsable dresse un constat amer : « les affaires ne marchent plus comme avant. Il faut s’adapter pour résister à la nouvelle situation. Le commerce est une guerre sans arme. Je dois me battre corps et âme pour résister à la récession économique», préconise Maï-mouna. Elle déplore la préférence des consommateurs  pour les boissons importées, même si les boissons de l’unité sont prisées par plusieurs ONG, le nouveau centre hôtelier « les Hirondelles de Koulikoro », et  certains lieux de loisirs à Bamako.

La préoccupation majeure de Maïmouna est de faire connaître ses produits à travers tout le pays. Elle a besoin de financement pour battre une campagne médiatique appropriée et améliorer la qualité des produits.

A. MAÏGA

AMAP Koulikoro

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