Il s’agit principalement de s’atteler à une meilleure organisation du secteur et au respect du code d’éthique et de déontologie journalistique
L’Association des professionnels et éditeurs de la presse en ligne (Appel-Mali) a procédé, samedi à la Maison de la presse, au lancement officiel de ses activités. La cérémonie était présidée par Gamer A. Dicko, conseiller technique au ministère de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication.
L’événement a regroupé autour de la présidente de Appel-Mali, Mame Diarra Diop, du président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné, du directeur des affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Mali, Andrew Lee, de la représentante de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Clarisse Njikam, et de nombreux journalistes et acteurs des médias.
Expliquant les raisons de la création de l’association, ses missions, sa philosophie et ses perspectives pour l’avenir, Mame Diarra Diop notera que « depuis cinq ans, le paysage s’est enrichi de nombreux sites internet d’actualité et de portails en ligne (environs une cinquantaine) à l’image de «Abamako», «alertes», «malijet» «kunafoni.», «notrenation.», «journaldumali.», «Bamada.net.»«niarela.net.»,«koulouba.com.», «maliactu.info.»,«mali-web.info.»Ces supports d’information font le pari d’offrir une information courte, précise et instantanée au public.
Pour la présidente de l’Appel-Mali, la presse en ligne ou presse numérique est désormais incontournable et compte dans le paysage médiatique avec une importance qui se vérifie face à l’intérêt croissant de la presse écrite qui la reprend souvent tout comme pour les réseaux sociaux sur lesquels elle s’appuie pour augmenter son audience ou promouvoir son contenu propre et gagner de plus en plus de lecteurs.
« Cette presse numérique, aujourd’hui, tire essentiellement ses revenus de la publicité ou des campagnes annuelles de promotion d’entreprises, de services, de partenariats et ou de contrats avec les grandes compagnies de téléphonie mobile et autres. Et malgré tout, force est de constater qu’en matière de règlementation, cette presse reste encore peu reconnue et il n’existe pas de textes qui la régissent », a constaté Mame Diarra Diop.
C’est pourquoi, dira-t-elle, Appel-Mali entend travailler à une meilleure organisation du secteur et au respect du code d’éthique et de déontologie journalistique.
Évoquant les objectifs visés par l’organisation, sa présidente a cité principalement l’amélioration de la qualité des productions des adhérents à travers des formations sur « l’écriture web et le rôle du journaliste dans la construction de la nation et de la démocratie » ainsi que l’organisation de journées de débats entre acteurs de la presse numérique. La finalité est bien évidemment l’amélioration des conditions de vie et de travail des journalistes qui travaillent dans le secteur.
Pour aider à obtenir de véritables entreprises de presse en ligne professionnelles et dotées des moyens adéquats pour accomplir leurs missions, Mame Diarra Diop a jugé nécessaire de remédier au problème des coûts d’accès élevés à l’Internet ainsi qu’aux difficultés liées à la connectivité, à l’accès à l’aide à la presse, à la mise en œuvre de la convention collective de la presse ainsi qu’à la promotion de l’émergence de femmes comme responsables dans les médias.
Le directeur des affaires publiques de l’ambassade des Etats-Unis au Mali s’est réjoui « de participer à un événement qui consacre le point de départ d’une initiative visant à créer un espace de réflexion entre professionnels du secteur des médias et à favoriser la formation des journalistes en ligne en contribuant à l’émergence de véritables entreprises de presse numérique avec des rédactions propres, parfois des entreprises spécifiques, des journalistes formés et spécialisés ». Il a réitéré la disponibilité de l’ambassade américaine à accompagner l’initiative et à aider à du secteur un modèle dans le paysage médiatique du Mali.
« Les États-Unis encouragent toutes initiatives visant à renforcer le professionnalisme des médias et à amener ces derniers à jouer pleinement leur rôle. C’est par le biais d’initiatives concrètes comme celles-ci que viendra le changement attendu. Mais c’est surtout grâce à des gens comme vous, qui s’organisent, agissent et travaillent d’arrache-pied, que le journalisme sera amélioré », a indiqué Andrew Lee.
« L’Internet fournit un volume de ressources sans précédent au service de l’information et du savoir et offre de nouvelles opportunités d’expression et de participation », a jugé pour sa part la représentante de l’UNESCO. Celle-ci a indiqué que l’organisme onusien assume sa responsabilité de promouvoir la liberté d’expression sur l’Internet qu’elle a intégré à son programme ordinaire. « Le principe de la liberté d’expression doit s’appliquer non seulement aux médias traditionnels, mais aussi à l’Internet et à tous les types de plateformes médiatiques émergentes qui contribueront assurément au développement, à la démocratie et au dialogue », a souligné Clarisse Njikam. Le mandat de l’UNESCO tel qu’il est défini par la Constitution de 1945 appelle l’organisation à « faciliter la libre circulation des idées, par le mot et par l’image », ajoutera-t-elle en assurant Appel-Mali de l’accompagnement de l’UNESCO pour une presse en ligne au Mali plus professionnelle et responsable.
Gamer A Dicko a rendu hommage aux membres de l’association pour leur initiative visant non seulement à promouvoir et à mieux organiser le secteur, mais aussi à contribuer à la promotion et à la diffusion de l’information saine.
S. TANGARA
Source : Essor
