C’est en tout cas le sentiment du 1er vice-président du Front pour la sauvegarde de la démocratie et la République, Iba N’Diaye. Il l’a fait savoir lundi au cours d’un point-presse que le FDR animait au siège de l’Adema, à Bamako-coura.

«Nous avons le sentiment que ces élections ont été tronquées dès le départ et nous l’avons regretté», a déclaré Iba devant la presse nationale et internationale. Le président intérimaire du Pasj en veut pour preuve «l’implication» des hommes en tenue et des leaders religieux qui auraient ouvertement donné de l’argent et des consignes de vote en faveur d’un candidat. Il avait ensuite indiqué que certaines personnes profitent des angoisses et de la détresse des populations, nées de la crise actuelle, pour se faire une clientèle.

Cette rencontre qui a vu la présence des quatre candidats et des responsables des partis politiques membres du Front visait à dénoncer la proclamation, le soir même du scrutin, des résultats parcellaires par une radio de la place. Toute chose qui avait ensuite donné lieu à des manifestations de rue de la part des militants d’un des candidats à travers la ville de Bamako. Selon les conférenciers du jour, l’inquiétude est d’autant grande que s’ils ne prennent garde, « cette manière de faire peut engendrer des situations que personne ne souhaite ». Il est, disent-ils, souhaitable que l’on s’en tienne à la décision des institutions indiquées à cet effet et dont la volonté devrait être conforme à celle des Maliens, y compris le FDR. A en croire Iba N’Diaye, le FDR ne demande rien d’autre que le processus en cours aboutisse à l’élection d’un président de la République qui réponde aux critères démocratiques et républicains.

De l’avis du candidat de l’URD, Soumaïla Cissé, il est impensable au Mali qu’on puisse proclamer les résultats d’une élection deux heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, de surcroit en période hivernale. «Cela relève de la manipulation et c’est cela que le FDR dénonce», a fait savoir Soumi, avant d’ajouter : «Nous connaissons les forces politiques de ce pays depuis 1992.

Nous connaissons la répartition globale des intentions et nous estimons qu’un second tour est inévitable». Pour sa part, le candidat de l’Umam, Jeamille Bittar, a mis en garde ceux qui tenteraient de transformer les «vrais résultats». De l’avis de M. Bittar, tout prête à croire que depuis le début du processus, des mains invisibles mettent tout en œuvre pour déclarer un candidat vainqueur alors même que nous sommes en république et en démocratie. «Nous ne voulons plus assister à des pratiques qui n’honorent ni le Mali ni l’Afrique», a martelé le président de l’Umam. Quant à Modibo Sidibé, candidat du parti Fare, il a salué la forte mobilisation lors du scrutin du 28 juillet. Cela est, selon lui, une manière pour le peuple malien de redonner un nouveau souffle à notre démocratie. L’ancien Premier ministre avait ensuite souhaité que les uns et les autres se gardent de publier des tendances en attendant la décision des structures qui en ont la charge. Ce, afin que le processus électoral en cours se termine dans la sérénité qu’il a connue jusque là. De son côté, le candidat du Pasj, Dramane Dembélé, a exprimé sa surprise de constater que dans un bureau de vote en commune VI du district de Bamako, un seul candidat a obtenu 90% des voix. Et Dra d’ironiser que même au temps de l’Udpm, cela n’était pas possible. Il avait ensuite indiqué qu’un second tour est inévitable.

Il importe de rappeler que le Front dit s’inscrire dans le cadre de la non violence et de l’Etat de droit, et entend de ce fait user de tous moyens légaux si le besoin s’impose.

Bakary SOGODOGO

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Dramane Dembele, leader de l’Adema.
DR

Scrutin du 28 juillet : Dra en bonne position pour le second tour

C’est du moins la conviction de la jeunesse du Parti africain pour la solidarité et la justice. Le point-presse au cours duquel cette déclaration a été faite lundi dernier se tenait en réaction aux manifestations de rue le soir du 28 juillet.

A cette occasion, Lazare Tembely, président du bureau national de la jeunesse Adema, avait, dans un communiqué, déploré le fait que des résultats de vote aient été diffusés par «une certaine presse audio» de manière à occasionner des agitations dans les rues de la ville de Bamako. Cette situation est, estime la jeunesse du Pasj, de nature à altérer le climat de sérénité et de bonne conduite qui a prévalu pendant toute la période de campagne. C’est pourquoi, elle a invité tous les candidats à appeler leurs partisans à la retenue et au civisme «pour ne pas créer une crise postélectorale dans un pays qui a déjà trop souffert». Par ailleurs, les jeunes Abeilles ont adressé leur remerciement à tous ceux et toutes celles qui ont soutenu leur candidat, Dramane Dembélé qui, estiment-ils, est en bonne position pour le 2ème tour selon leurs propres sources qu’ils se sont toutefois gardés de dévoiler. Aussi, ils ont demandé aux militants de leur parti de garder le calme et de rester vigilants et sereins car, seuls les résultats par l’Administration territoriale puis la Cour constitutionnelle demeurent officiels. Mieux, Lazare et les siens ont appelé à la vigilance la communauté nationale et internationale pour anticiper sur toute tentative de dérive pouvant occasionner des contestations de résultats par des candidats.

Bakary SOGODOGO