S’il y a une bourde qui soit la plus fatale possible à un candidat à la conquête de l’électorat malien, c’est bien celle que Soumaila Cissé a faite en exposant ses carences en matière de la connaissance de la religion musulmane. Dans son audace visant à établir un parallèle entre les cinq axes de son projet de société et les cinq piliers de l’islam, le fameux Soumi champion s’est montré tâtonnant dans un récit pêle-mêle des règles de notre religion. Mettre ainsi à nu ses lacunes dans les notions coraniques pour un candidat à la magistrature suprême d’un pays à 95% musulman, revient d’une manière ou d’une autre à compromettre ses chances dans les urnes.
En effet, pour qui sait que dans notre pays, la position des religieux vis-à-vis de tel ou tel candidat est déterminante à plus d’un titre pour l’issue d’un scrutin surtout celui présidentiel, la bourde commise par le chef de file de l’opposition lors du lancement de sa campagne, aura constitué une girouette. Aux hésitants partagés entre les deux poids lourds challengers en 2013 et de nouveau à cette présidentielle 2018, le candidat qui se veut de l’alternance et de l’espoir a donné l’occasion de dissiper doutes résiduels pour se bien positionner avant l’échéance. Il est certes une lapalissade que la maitrise des règles de l’Islam n’est nulle part inscrite comme critère de choix des candidats, cependant aux yeux des leaders religieux en particulier et de toute la communauté musulmane de notre pays en général, Soumaila Cissé aura commis un crime de lèse-majesté en mettant le deuxième pilier de l’islam à la place de ‘’Kalmatouchahada’’ ou en parlant de ‘’Saraka’’ (sacrifice) en lieu et place de l’aumône aux pauvres. Décidément on aura tout entendu dans cette campagne.
Autant dire que si les électeurs maliens majoritairement musulmans, devraient souhaiter avoir à leur tête un musulman non pratiquant de nom mais un fervent et fin connaisseur de la religion, le jeu est plié d’avance et que le candidat de l’opposition n’aura d’yeux que pour pleurer sur troisième triste sort d’échec. Après ceux de 2002 et 2013, celui de 2018 qui se profile déjà à l’horizon, pourrait éventuellement lui servir de leçon selon laquelle une chose est de persévérer dans la course au pouvoir mais une seconde chose est de disposer d’un bagage nécessaire à jouir de l’onction de son peuple surtout lorsque celui-ci est une mosaïque d’ethnies qui ne badinent pas avec sa religion dominante.
Les urnes parleront de toutes les façons.
Hamdi Baba
Source: Le 22 Septembre