Le Collectif pour la défense de la République (CDR) ne présentera pas un candidat à la prochaine présidentielle. En revanche, il soutiendra à cette élection le candidat qui adhérera à ses valeurs et critères. A cet égard, le Collectif a décidé d’élaborer, à l’issue de ses concertations populaires du 24 et 25 mars dernier, un « Manifeste pour un Mali Nouveau » qui sera soumis aux candidats. Ras Bath et ses troupes se mettent en ordre de bataille pour la présidentielle prévue en juillet prochain.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Mohamed Youssouf Bathily, Alias Ras Bath. En plus de nombreux délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays, cet événement a enregistré la présence de hautes personnalités dont des leaders politiques, des cadres de l’administration publique, des députés et anciens députés, notabilités traditionnelles, coutumières et religieuses…
Dans son intervention, le porte-parole du CDR, Ras Bath a déclaré que le rôle du peuple dans un régime démocratique doit être la surveillance des dirigeants. « Les dirigeants sont les employés du peuple. Nous ne plaçons pas notre espoir sur le président de la République, mais en la capacité du peuple à surveiller le président. Si nous disons que nous faisons l’alternance, elle doit commencer par notre façon de penser d’abord », a-t-il affirmé. Et d’ajouter qu’il est temps pour les électeurs d’évaluer le bilan du président sortant. Il a spécifiquement interpellé les imams qui ont donné des consignes de vote à leurs disciples et/ou fidèles dans les mosquées, et les chefs de famille qui ont obligé les membres de leur famille à aller voter pour IBK, en 2013. « Aujourd’hui, ils doivent se poser ces questions : qu’est-ce que le président a réalisé dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité, du transport, de la justice… ? », selon M. Bathily.
L’alternance ? Pour Ras Bath, c’est le changement de soi, en commençant par le changement de comportement lors des élections. Aussi, l’alternance sera la seule voie pour barrer la route de Koulouba en 2018 à l’actuel locataire. « A quatre mois des élections, il était important pour le CDR, qui s’inscrit dans une dynamique de construction citoyenne, de venir initier les populations aux techniques d’évaluations de leur propre vie. Le manifeste attendu des travaux sera un manifeste qui va regrouper l’ensemble des visions des membres du CDR sur la santé, l’éducation, l’emploi, la sécurité…», a-t-il précisé.
Selon le chroniqueur, la chute de notre pays n’est pas uniquement que la faute de nos dirigeants. Elle est surtout due à la démission des Maliens. « 147 députés, 703 maires et 1 président, si ceux-ci parviennent à prendre la part de 17 millions d’individus, on doit nous accuser nous-mêmes. Au Mali, la situation qui prévaut actuellement n’est pas que la faute des acteurs du mouvement démocratique, mais c’est l’ensemble des Maliens », dit-il. Car, le citoyen doit chercher le savoir et l’information qui sont capitales dans la construction de l’homme. «L’information a été cachée au citoyen malien parce qu’elle est donnée dans une langue étrangère… Nous voulons démystifier le pays. Si le pays est connu par le citoyen, il saura qu’il est à lui…», a-t-il déclaré.
Ainsi, durant deux jours, les comités du CDR venus de toutes les régions du Mali et de la diaspora (l’Allemagne, l’Espagne, la France, les Etats Unis…) ont été répartis en 7 groupes de travail. Les différents groupes ont travaillé sur les questions politiques, législatives et de justice ; de sécurité et défense de l’intégrité du territoire; du développement économique et emploi; de la santé et de la société. Ils se sont également penchés sur les questions scolaires et universitaires ; des questions genre, des Maliens de l’extérieur et immigration ; de l’agro-pastorale, du foncier et de développement durable.
Les résultats des travaux des différents groupes ont été présentés, discutés, amendés et adoptés en séance plénière, et serviront de base pour l’élaboration d’un Manifeste pour un Mali Nouveau.
A l’issue des travaux, l’assemblée plénière a fait des recommandations générales, des motions et donné mandat au comité scientifique pour l’élaboration du Manifeste pour un Mali Nouveau. Elle a invité le CDR à accélérer l’élaboration du manifeste ; tout en écartant l’idée de présenter une candidature interne à la présidentielle de 2018. En revanche, elle a décidé de soutenir à cette élection le candidat qui adhérera aux valeurs du CDR et répondra aux critères définis par celui-ci. Par ailleurs, elle a invité le gouvernement de la République du Mali à diligenter le retour de l’Administration et à assurer le fonctionnement des services sociaux de base (école, santé, eau et électricité), dans toutes les régions du Mali et en particulier les localités affectées par la crise; exhorté le gouvernement à prendre toutes les dispositions pour un retour rapide des populations réfugiées et déplacées…
Au terme de ces assises, l’on peut affirmer sans risque de se tromper qu’au CDR, l’opération « Boua Ka Bla » est désormais enclenchée…
Mohamed Sylla
Source: L’ Aube
