Le centre du pays n’a pas échappé à la violence au second tour de la présidentielle. Dans les communes de Ouro Modi, de Koubaye, de Salsalbe et de Soye, toutes dans le cercle de Mopti et celle Togue Mourari dans le cercle de Djenné, les électeurs n’ont pas pu voter. Le deuxième tour de l’élection du président de la République a été perturbé à cause de l’insécurité. «Ce qui se dit dans les radios est différent de la réalité », rapporte Nouhoum Cissé, secrétaire général de la sous section URD de Ouro Modi.
Dans le cercle de Niafunké, dans la commune de Sarafere Fittouga, les opérations sont arrêtées vers 14 heures dans plusieurs bureaux de vote à cause de l’assassinat d’un agent électoral dans le village de Arkodia. Les observateurs du POCIM ont indiqué que le président du bureau du village de Arkodia, commune de Ngorkou dans le cercle de Niafunké, a été assassiné. « Les 4 assesseurs ont été molestés et le bureau de vote a été brulé », ont rapporté les observateurs dans la journée du 12 août. Cet assassinat du président de bureau a été confirmé par le blogueur Moussa Nimaga, selon lequel « tous les représentants des bureaux de vote ont fui en brousse, en attendant plus de détails ».
Dans la commune de N’dojiga, les bureaux de vote au nombre de 50 ont été fermés avant l’heure prescrite. Les présidents ont rejoint le chef-lieu de cercle à cause de la menace sécuritaire.
Dans le cercle de Youwarou, selon Studio Tamani, la forte pluie du samedi a occasionné la fermeture de plusieurs bureaux de vote dans la zone de Ouro-antari. A Nokara, dans le cercle de Douentza, après avoir ouvert les 3 bureaux de vote, les agents électoraux accompagnés des militaires ont fermés les lieux. «Ils n’ont donné aucune explication. Sur les 13 bureaux de vote de la commune de Gandamia dans le cercle de Douentza, seulement 1 est ouvert », a affirmé une source locale.
Studio Tamani a aussi rapporté qu’il n’y a pas de vote dans le village de Kiname situé dans le cercle de Diré, région de Tombouctou. Le matériel électoral a été enlevé samedi soir par des individus armés non identifiés.
Selon le POCIM, le scrutin a été marqué par le non affichage des listes électorales devant certains bureaux de vote à Bamako et dans plusieurs autres bureaux de vote dans les régions.
Cette mission d’observation a également évoqué la mauvaise qualité de l’encre indélébile, de manière générale, l’Absence de cachet de vote dans plusieurs bureaux de vote à Bamako et dans plusieurs autres bureaux de vote dans les régions, la non disponibilité de cartes d’électeur non retirées dans plusieurs bureaux de vote, notamment à Massabla Coura dans le cercle de Bougouni, région de Sikasso.
Le POCIM a révélé aussi la persistance de climat de tensions dans certains centres de vote à Ségou, Bamako et dans plusieurs autres localités, le rejet de vote par procuration à Niaréla (Bamako), l’utilisation de deux bulletins pré signés par des électeurs à Niaréla (Bamako).
Par ailleurs, notre équipe de reportage qui a sillonné toutes les communes de Bamako a remarqué une faible affluence des électeurs devant les bureaux de vote.
Soumaila T Diarra
Source: Le Républicain