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PRESIDENTIELLE 2018: Faux bouillonnement politique en vue d’un passage en force.

La tentative avortée d’arrimer le Pdes au Rpm du président IBK est le énième échec des manœuvres du genre,  à l’occasion desquelles l’argent aura coulé à flots, sans produire les résultats attendus. Finalement, en guise de soutien, IBK devra se contenter d’une poignée de responsables coupés de leur base politique, avec, en plus, le tintamarre de ces nombreux mouvements et associations de soutien dont les responsables trouvent dans cet activisme débordant un véritable marché pour tout simplement remplir leurs poches et éventuellement préparer l’opinion à un improbable  takokélén.

La mayonnaise concoctée pour faire basculer le Pdes dans le camp présidentiel n’a décidément pas pris. Comme conséquence, les neufs responsables de ce parti identifiés comme ayant vendu leur âme au diable ont été purement et simplement exclus. Il faut rappeler que la stratégie de ces mercenaires était très simple : amener leur parti à renier ses ligne et principes au nom d’un soutien aveugle à IBK pour l’élection présidentielle de 2018. Cette stratégie comporte un plan A et un plan B. Il s’agit d’abord d’essayer d’obtenir l’alignement officiel derrière IBK. A défaut, on met en œuvre le plan B pour provoquer une scission au sein du Parti ou de l’organisation concernée avec un renfort de publicité de l’Ortm. Comme pour créer la confusion et tenter ainsi d’affaiblir le parti ou association ciblés.
Cette stratégie a été déployée contre Sadi, l’Adema, le Pdes, la Codem, les Apm de l’ex ministre Bathily, etc. Une méthode qui n’est pas sans rappeler celle qu’utilisait un certain IBK pour casser les partis d’opposition lorsqu’il était Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré. Et de grandes formations politiques comme le Cnid et l’Us-Rda en avaient fait les frais.
Ironie de l’histoire, le Mohamed Dibassy qui œuvrait pour la scission du Pdes en cas de refus du bureau national de soutenir IBK, est le même qui était l’un des dissidents à qui on avait confié la sordide mission d’imploser l’Us-Rda. En effet, il était aux côtés des Daba Diawara et autres qui ont finalement démembré l’Us-Rda pour créer le Pids.

Depuis l’année dernière, nous annoncions que des sommes importantes ont été versées à des membres du gouvernement pour convaincre (terme poli pour dire corrompre) des responsables de leur formation politique restés encore imperméables aux appels pour renoncer à la conquête du pouvoir et soutenir la candidature du président IBK. Ce procédé, rappelons-le, était aussi utilisé du temps du président Alpha, avec un Premier ministre nommé IBK, pour mettre plusieurs partis en lambeaux.

Mais il se trouve que pour cette fois, les interlocuteurs des hommes de main du président IBK, chargés de la mission de basculement des partis politiques et organisations représentatives vers un soutien à la candidature du président sortant, n’ont jamais réussi leur mission, malgré les moyens financiers colossaux mis à leur disposition. C’est le cas à l’Adema où c’est vrai que le transfuge Tiémoko Sangaré a réussi à bloquer une candidature officielle du Parti à la présidentielle, mais il est loin de convaincre le peuple Adema de la pertinence de soutenir la candidature du président IBK. En réalité, il existe désormais un fossé entre les dirigeants de l’Adema et les militants qui refusent de se laisser conduire à l’abattoir comme on le ferait d‘un bétail politique. La résistance qui était en sourdine au sein de la Ruche a provoqué aujourd’hui le bourdonnement des abeilles et IBK n’en tirera pas le profit attendu.

La tentative de scission n’a pas prospéré

Pour le Pdes, l’échec de la manœuvre pour faire basculer ce parti vers le camp présidentiel est patent. Qui plus est, la tentative de scission n’a pas prospéré.

A l’Us-Rda comme au Pdes, Mohamed Dibassy et ses ouailles ont  lamentablement mordu la poussière. Ils viennent même d’être  exclus. Ses ex-désormais camarades du Pdes avaient pris les mesures nécessaires pour fermer la voie à la scission, notamment en ayant recours à des constats d’huissier et surtout en restant soudés autour de l’écrasante majorité des cadres du Parti.

A la Codem, la situation est tout autre car Housseini Amion Guindo est en train de payer son imprudence à cheminer avec Joe Walaki, tout en sachant les liens étroits qui lient ce dernier au fiston national sur les épaules duquel Joe Walaki s’était perché pour passer aux législatives en commune II de Bamako. Mais malgré toutes ces manœuvres et cette campagne de publicité pour davantage donner l’impression que Poulo est fini, un regroupement d’au moins dix partis politiques, les PUR pour ne pas les nommer, réclament urbi et orbi la candidature de Housseini Amion Guindo à la Présidence de la République, le 29 juillet prochain, pour faire face à IBK.
On a vu ce qui s’est passé avec les commerçants détaillants. Ceux qui prétendaient maîtriser la masse, se créant ainsi une situation de rente au niveau du pouvoir, ont été mis à nu lors de la grève appelée par le Collectif des marchés de Bamako. En effet, malgré l’appel au boycott ce mouvement de grève avec une dizaine de radios synchronisées la veille, les chefs défaillants ont été humiliés car la grève fut une réussite totale, obligeant IBK à revoir sa position pour ouvrir des négociations avant la deuxième grève programmée pour les 08, 09 et 10 mai 2018.

La même chose s’était passée lors de la chaude période de protestation contre le projet de révision constitutionnelle. En effet, beaucoup de mouvements de soutien à IBK pour ce projet s’étaient déclarés, gaspillant beaucoup d’argent, alors qu’il était impensable de croire qu’ils pouvaient arrêter la mer avec leurs bras. Ante A bana les avait tous surclassés en termes de mobilisation et d’action. Comme quoi, le soutien à IBK peut-être un bon deal pour des esprits malins qui trouvent ainsi un moyen de s’enrichir, sans pour autant se prévaloir de la représentativité nécessaire.

C’est ce qui est en train d’être répété avec les mouvements de soutien à IBK montés par des responsables du parti dans leur base politique où ils exhibent les mêmes militants dans plusieurs mouvements, pour faire croire à une assise populaire du président de la République, qui dispose pourtant de ses services de renseignements pour comprendre ce jeu trouble dans lequel se lancent des responsables de son parti afin de lui en mettre plein les yeux et les oreilles, alors qu’il n’y a rien de tangible en réalité.

Faux bouillonnement politique pour couvrir une mascarade électorale

Mais ce qui est justement à craindre, c’est que cette agitation construite sur un faux bouillonnement politique au service d’IBK, ne soit mis en avant pour faire croire à une immense popularité du président sortant, question de justifier demain, au lendemain du jour-j, la mascarade électorale en gestation, notamment l’improbable takokélén qui est en train d’être programmé dans des officines lugubres.

Si on n’a pu réaliser le takokélén en 2013, avec le soutien des milieux islamiques réunis, qui ont excellé dans la campagne électorale au point que des posters à l’effigie d’IBK se retrouvaient sur les murs de mosquées pour appuyer des prônes d’imams appelant à voter pour IBK ; avec le soutien prononcé de la junte qui détenait la réalité du pouvoir, notamment symbolisé par un des leurs, un certain Moussa Sinko Coulibaly qui organisait les élections et qui a voulu forcer le takokélen, il est impensable de faire croire aux Maliens, dans la situation actuelle de frustration généralisée, que le président sortant réalisera le takokélén !

S’il lui arrive, malgré tout, de tenter le passage en force, le Mali sera à feu et à sang. Que le bon Dieu nous en préserve.

N.S. 

Source: lesphinxmali

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