En à peine 6 mois d’exercice de la présidence du G5 Sahel, notre pays, sous la clairvoyance et le leadership incontesté du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, a posé plusieurs actes qui ont donné à l’organisation toutes ses lettres de noblesse, tout en lui insufflant un nouveau dynamisme dans la réalisation des missions à elle assignées. Des actes majeurs qui ont été appréciés à leur juste valeur et par ses pairs du sahel et par le Président français Emmanuel Macron.
La création du G5 Sahel est sous-tendue par une grande volonté politique et un engagement fort des Chefs d’Etat des cinq pays membres (Mali, Burkina, Mauritanie, Niger, Tchad) de circonscrire les préoccupations communes de sécurité, d’amorcer le développement dans l’espace régional mais aussi et surtout, de conforter la démocratie, afin de s’approprier en toute responsabilité le leadership de leur destinée dans un esprit de coopération mutuellement bénéfique.
Dispositif d’intégration
Le G5 Sahel créé par les Sahéliens apparait indéniablement comme la meilleure approche, le dispositif idéal d’intégration et d’opérationnalisation des actions de résolution des problèmes du Sahel par ceux qui en sont concernés au premier chef, mais aussi et surtout l’instrument adéquat de coordination de toutes les initiatives en faveur du Sahel.
Voilà pourquoi la mission assignée à la jeune organisation est de garantir les conditions de développement et de sécurité dans l’espace des pays membres ; d’offrir un cadre stratégique d’intervention permettant d’améliorer les conditions de vie des populations ; d’allier le développement et la sécurité, soutenus par la démocratie et la bonne gouvernance dans un cadre de coopération régionale et internationale mutuellement bénéfique, et de promouvoir un développement régional inclusif et durable.
Héritant de la présidence de l’organisation sahélienne depuis le mémorable sommet des chefs d’Etat du 6 février 2017, notre pays, sous la clairvoyance et le leadership sans conteste du Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, ne cesse de poser des actes appréciables et appréciés au plan régional et international lesquels ont permis au G5 Sahel de se projeter au devant de la scène en termes de crédibilité et de partenaires fiables sur lesquels on peut désormais compter pour l’avenir.
Les actes posés
C’est le Président français, Emmanuel Macron, qui l’a rappelé volontiers au cours du Sommet extraordinaire du G5 Sahel qui vient de se tenir dans notre capitale.
De la conviction faite par l’invité spécial à ce sommet, derrière cet acronyme G5 Sahel, dont la présidence est assurée par notre pays, il y a tout une dynamique, un mouvement profond que la France est fière d’accompagner. Car, dit-il, c’est davantage une initiative de coopération régionale, une communauté de pays soudés déterminés face à un même défi.
Concrètement, la présidence malienne, qui est flattée à travers le monde, et ce, jusque dans l’antre du Conseil de sécurité des Nations-Unies, aura été marquée par des actes remarqués et remarquables qui ont permis à la jeune organisation du G5 Sahel de se frayer son propre chemin dont le but ultime est de permettre aux pays membres de prendre en main leur propre destinée.
IBK adulé
L’une de ses toutes premières actions aura consisté à l’élaboration d’une feuille de route et la mise en place d’une cellule d’appui multidisciplinaire en appui au comité national, marquant la conduite de la présidence malienne. Des actes qui ont été appréciés à leur juste valeur par le Secrétaire permanent du G5 Sahel ainsi que les organisations régionales lesquelles se sont félicités du souffle donné au G5 Sahel depuis le mémorable sommet des chefs d’Etat du 6 février 2017 à Bamako.
Solennellement célébré, honoré et félicité par ses pairs, IBK, dont les qualités de leadership dans la concrétisation de la vision et des objectifs du G5 Sahel ne sont plus à démontrer, fait l’unanimité. De l’avis des observateurs avertis de la scène politico-sécuritaire de la Région, il est l’Homme qui incarne le futur escompté de l’organisation régionale auprès des partenaires.
Vrai ou faux ? En tout cas, l’expertise du Président IBK aura permis à l’institution d’atteindre, à coup sûr, un de ses objectifs majeurs : l’opérationnalisation d’une force militaire conjointe qui sera déployée pour une période initiale de douze (12) mois renouvelable et un effectif de 5 000 personnes, avec pour missions de combattre le terrorisme, le trafic de drogue, les trafics d’êtres humains en vue de créer un environnement sécurisé en éradiquant l’action des terroristes et des autres groupes criminels ; contribuer à la restauration de l’autorité de l’Etat et au retour des personnes déplacées ou réfugiées ; faciliter dans la limite de ses capacités les opérations humanitaires et l’acheminement de l’aide aux populations affectées ; contribuer à la mise en œuvre des actions en faveur du développement dans l’espace du G5 Sahel.
Du virtuel au réel
Après avoir obtenu la « bénédiction » de l’Union africaine, un financement de l’Union européenne et le feu vert à travers une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, la FC-G5 Sahel est en passe de passer du virtuel au réel avec le soutien déterminant d’un partenaire de taille, la France. Cette dernière a en effet soutenu le projet devant ses pairs et c’est grâce à son implication que les États-Unis, fort réticents, ont finalement adopté la résolution 2359 entérinant la création de la force sous réserve de quelques amendements liés à ses modalités de fonctionnement.
En se donnant d’une telle force dont le commandement sera basée au Mali et dirigée par notre compatriote, Général Didier DACKO, les chefs d’Etat du G5 Sahel entendent mettre fin au lourd tribut payé par les pays membres dans cette guerre terrible contre le terrorisme et l’obscurantisme.
Ce, d’autant plus que les attentats terroristes n’en finissent pas d’endeuiller des familles et des pays entiers, selon le bon vouloir d’illuminés qui croient dur comme fer que leur paradis sera au prorata du sang d’innocents versés «au nom de Allah» qui pourtant est amour, pardon et miséricorde. Qui pis est, l’islam, la religion dont ils disent s’inspirer pour accomplir leur horreur ne tolère pas cette violence aveugle qui est même aux antipodes des préceptes qu’elle enseigne. Comme pour narguer tous les dispositifs les plus affinés mis en place pour en venir à bout, le monstre frappe sans répit, comme revigoré par les coups qui lui sont portés.
La riposte
Sauf que ces attaques à tout vent des djihadistes prennent de plus en plus l’allure d’actions initiées à la va vite, parce que traqués dans leurs derniers retranchements. Ne trouvant plus d’échappatoire, ils se lancent dans des raids assassins mais davantage suicidaires pour eux. Certes, leur but n’est pas de revenir vivant de leurs funestes entreprises, mais à chacun de leurs assauts ce sont de lourdes pertes qu’ils subissent dans leurs rangs. Face à eux, les djihadistes rencontrent des forces décidées à leur faire regretter leur témérité. En témoignent la réaction rapide des FORSAT lors de la dernière attaque du campement « Kangaba », tout comme les deux terroristes attrapés, battus et brûlés par des populations de Gao qui en ont visiblement marre d’être les agneaux sacrificiels.
Il reste que le droit de poursuites réciproques, au-delà des frontières, doit être rendu plus possible pour empêcher tout repli des terroristes dans ces nombreuses bases arrières qu’ils ont établies dans les forêts frontalières des pays du Sahel où ils sévissent comme en terrain conquis. Aucune force ne sera de trop pour combattre l’ennemi aux mille et un visages qui impose une guerre asymétrique, qui sort de tous les schémas de stratégie conçus dans les plus grandes écoles de guerre.
Défi à relever
Dans cette logique, il urge de déployer les 5 000 hommes préparés pour la force commune du G5 Sahel qui dénote de l’engagement et de la détermination des dirigeants de ces cinq pays à ne plus laisser la moindre marge de manœuvre aux djihadistes.
Force polyvalente, car devant s’attaquer également à tous les trafics, qu’ils soient de drogue ou d’êtres humains, l’initiative a trouvé auprès de l’Union européenne un soutien d’envergure, l’institution étant prête à l’accompagner financièrement avec un pactole de 50 millions d’euros. Mais si l’argent est le nerf de la guerre, il est loin d’être le moyen de la gagner. Il faut surtout des renseignements affinés, des stratégies bien pensées et surtout des hommes engagés au front. Il faut arrêter le train de l’horreur, ou tout au moins réduire sa puissance.
Par Mohamed D. DIAWARA
Source: info-matin