Une décision de la Cour d’appel de Bamako confirme la légalité du congrès extraordinaire convoqué par des responsables du parti de feu Soumaila CISSE. A ce stade de la procédure, Gouagnon COULIBALY devient le président légalement reconnu du parti.
Le feuilleton judiciaire entre les responsables du parti l’Union pour la république et la démocratie (URD), né d’un problème de leadership et de positionnement consécutif au décès du président Soumaila CISSE se poursuit. Hier, sur le contentieux de la légalité du congrès extraordinaire contesté par plusieurs cadres du parti, la Cour d’Appel a tranché.
Au terme de son verdict la justice a validé ledit congrès, selon plusieurs sources proches du parti.
« La Cour d’Appel a confirmé la légalité de Gouagnon COULIBALY. Le congrès qui a consacré son élection est sans reproche, selon cette décision de justice », a commenté un cadre du parti proche du camp dirigé par M. COULIBALY.
La conséquence de la décision de justice a indiqué notre source, affecte également les sanctions prononcées par le vice-président Salikou SANOGO contre les responsables qui étaient à l’origine du congrès extraordinaire.
« La question des suspensions des responsables est aussi derrière nous puisqu’elles ont été levées. Les gens ont été remis dans leur droit », a-t-il affirmé.
Au moment où nous mettions sous pression, l’on n’a pu joindre des responsables de l’autre partie qui disent ne pas reconnaître le congrès extraordinaire. Alors, on se demande si elle va, cette fois-ci, s’aligner derrière la décision de la Cour d’Appel ou préparer son pourvoir.
Jusque-là, il y avait un bicéphalisme au sein du parti qui voyait deux clans, tous responsables et membres fondateurs de l’URD, se disputent les notoriétés des postes de responsabilité.
La tension a été avec la convocation du 1er congrès extraordinaire de l’URD depuis sa création en 2003 par des responsables ayant estimé qu’il faut désigner un président à la tête du parti.
« Plus que jamais l’URD a besoin d’un nouveau leader dynamique, pro actif capable de nous diriger, capable de redorer le blason du parti, de redonner espoir aux militants et aux Maliens », indiquait Mme COULIBALY Kadiatou SAMAKE, l’un des vice-présidents du parti et qui était engagée en faveur de la tenue dudit congrès.
En revanche, l’autre camp dirigé par le Pr Salikou SAONGO considère ce congrès comme une violation flagrante des textes du parti.
« Ceux qui sont à l’origine de ce congrès sont animés de la volonté de prendre en otage le parti en imposant une personne comme candidat lors de la prochaine présidentielle », avait souligné à l’époque, un cadre de l’URD très furieux de constater autant de divergences entre les responsables du parti seulement à quelques mois du décès du président fondateur.
Dans tous les cas, peu importe l’issue de la procédure judiciaire, de nombreux observateurs estiment qu’il sera impossible pour le nouveau président du parti de recoller tous les morceaux.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin