Les différents orateurs ont fait montre d’une seule et même préoccupation : la consolidation de la paix qui est indispensable à toute action de développement
Les institutions de la République, le gouvernement, les ambassadeurs des pays musulmans, les notabilités traditionnelles et confessionnelles ainsi que les autorités en charge du District de Bamako ont présenté vendredi leurs vœux de l’Aid-el-fitr au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. La cérémonie, comme l’année dernière, eu lieu dans la salle des banquets de Koulouba, en présence d’un parterre de personnalités juste après la prière à la Grande mosquée.
Au nom de l’ensemble du gouvernement, le Premier ministre Modibo Keita a formulé le vœu « le plus ardent » pour que « nous puissions encore nous retrouver dans un état, absolument, favorable de développement de notre pays ».
« Ce sont donc des vœux de bonheur, de bonne santé, de concorde, pour vous permettre d’accomplir la mission dont vous avez été investi par le peuple du Mali. Cette mission, vous vous en acquittez de façon admirable dans la limite de toutes vos possibilités. Nous avons l’honneur, à vos côtés, de contribuer à atteindre ces objectifs ; afin de répondre aux attentes du peuple du Mali », a souhaité Modibo Keita.
Le chef du gouvernement a ajouté que les attentes des citoyens évoluent dans le triangle de la sécurité de toutes les personnes et de leurs biens, la restauration de la paix et de toutes les activités permettant d’apporter une réponse satisfaisante à l’amélioration des conditions de vie et d’existence. Le troisième sommet de ce triangle est la construction d’une société de justice et d’équité dans une démarche de bonne gouvernance.
« Des succès, il y en a eus », a dit l’orateur qui a cité, à titre d’exemple, la conclusion d’un accord pour la paix et la réconciliation qui offre, à tous les enfants de ce pays, la possibilité de se retrouver. « Vous en avez assuré un leadership incontestable avec l’accompagnement de la communauté internationale, sous l’égide de l’Algérie », a souligné Modibo Keita.
Le Premier ministre a noté que « notre peuple n’est pas un peuple d’excès, que notre peuple à le secret de la retenue, que note peuple sait que le pouvoir, lui-même, doit conserver une parcelle de sa puissance, à se limiter ». Modibo Keita a ensuite demandé aux filles et aux fils de ce pays de se considérer comme « les artisans d’une même œuvre ».
« Devant le tisserand s’étend une longue chaîne de fils, mais qui restera une longue chaîne de fils informe, tant que la trame ne traverse pas pour faire l’étoffe ». Superbe allégorie qui sonne comme une invite à l’union et la construction d’une étoffe faite des aspirations du peuple tout entier.

DES PAYS FRERES ET AMIS. Prenant la parole à son tour, le président Keita avouera que « c’est avec une émotion particulière que je reçois les vœux cette année ». Il s’est réjoui de l’aboutissement des pourparlers d’Alger, soulignant que « nous avons réussi ce qui était réputé de l’ordre de l’impossible », grâce à l’entremise de « l’aîné » Abdelaziz Bouteflika et de l’ensemble de la communauté internationale.
Cet accord conclu chez nous est un fait est majeur, a estimé le chef de l’Etat qui a promis solennellement, encore une fois, que les engagements seront tenus. Du reste, « la République du Mali n’a jamais manqué d’honorer aucun engagement ; et cette fois-ci, il s’agit de relancer la Nation malienne, donc nous serons au rendez-vous Inch Allah, avec l’accompagnement de nos amis et de nos frères des pays voisins ».
Le président Keita a révélé ensuite qu’il a reçu « les sentiments de mon frère Mohamed Ould Addel Aziz de Mauritanie par rapport à cela ». 
Il n’a pas manqué de remercier le président Alassane Ouattara et le président nigérien Mahamadou Issoufou qui ont tous manifesté leur soutien à l’accord de paix. « C’est dire que nous sommes entourés de pays frères, de pays amis, de pays qui ont souci de nous comme d’eux-mêmes », a apprécié le chef de l’Etat qui s’est félicité de ce climat de bon voisinage et d’estime réciproque qui est « une chance pour le Mali ».
« Nous avons l’insigne honneur et le bonheur également d’avoir aujourd’hui l’estime de ceux qui font le monde, l’estime de ceux qui comptent. Pas par des mièvreries, pas par quelque abandon que ce soit de souveraineté, d’aucune façon. Nous restons droits, dignes et debout, tel qu’il sied à celui qui gère et dirige le Mali. De cette crête, nous ne saurions jamais descendre. Jamais », a martelé Ibrahim Boubacar Keita qui a salué l’élan de solidarité internationale qui « est réputé unique dans les annales de l’histoire contemporaine, et même plus loin ». Il a invité nos concitoyens à profiter de cet élan de solidarité car il « peut être fugitif » parce que l’intérêt peut se porter très facilement ailleurs du fait de l’actualité.
Le chef de l’Etat a ensuite salué le travail du Premier ministre, jugeant que c’est « un homme d’une loyauté parfaite » qui agit « sans calculs, sans agenda caché, sans malice, tout dédié au Mali, tout dévoué au Mali ».
Au coordinateur des chefs de quartier, le président Keita a exprimé sa profonde reconnaissance avant de demander aux maires plus de propreté dans nos villes et campagnes. 
Soyons propres car « le musulman est propre, le musulman malien singulièrement est propre », a lancé le locataire de Koulouba qui a attiré l’attention de l’imam Mahmoud Dicko sur l’hygiène dans les mosquées. Pour lui, les mosquées doivent être très propres, très avenantes, très accueillantes. « Tout n’y doit pas être permis. Le prophète (PSL) aimait ce qui était propre, qui était beau, qui était bel odorant », a souligné le chef de l’Etat.
Ibrahim Boubacar Keita a ensuite dénoncé le fait que les « retro commissions » tardent à disparaître dans notre pays. « Trop de dérives, ça suffit ! » a martelé IBK.
A. M. CISSE

source : L’Essor