Les élections présidentielles se tiendront le 29 juillet 2018 pour le premier tour et le 12 août 2018 pour le 2e tour, s’il y a lieu. Le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Baba Hamane Maïga, a animé un point de presse le jeudi 17 mai 2018 pour s’entretenir avec les journalistes sur l’organisation de ces élections.
Dans ses propos liminaires, le secrétaire général a levé toute équivoque sur la bonne tenue des élections présidentielles à venir. A ses dires, au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, ils sont optimistes sur l’organisation des élections. “Au-delà des défis sécuritaires, toutes les dispositions sont en cours pour permettre aux Maliens de voter le 29 juillet 2018 pour le 1er tour et le 12 août 2018 pour le 2e tour, s’il y a lieu. Sur le défi sécuritaire géré par d’autres structures compétentes, toutes les dispositions sont en cours pour juguler cette insécurité pour permettre à l’Administration qui commence déjà à prendre place dans certaines zones où elle n’était pas de bien mener le travail afin qu’au jour J tout soit prêt. A la date du 17 mai 2018, je peux affirmer que tous les actes législatifs et réglementaires devant encadrer le scrutin sont prêts et ont été publiés. Le Collège électoral a été convoqué depuis le 28 avril 2018 et la campagne électorale est prévue pour le 7 juillet 2018. Donc, faisons en sorte que ce délai constitutionnel soit respecté”, a-t-il affirmé. Il a émis le vœu que le peuple malien puisse aller voter aux élections présidentielles le 29 juillet et le 12 août 2018 pour élire un président de la République. Pour cela, il a invité à cultiver le Sinankouya politique et bannir le fadenya politique des comportements, des cœurs et des esprits.
Des modifications de la Loi électorale
Le secrétaire général s’est appesanti sur le toilettage de la Loi électorale n° 2016-048 du 17 octobre 2016 qui a donné naissance à la nouvelle Loi n° 2018-014 du 23 avril 2018. Ce toilettage s’est fait le 2 mars 2018 avec toute la classe politique, la société civile. Il a permis, selon lui, de définir le rôle de chaque acteur sans toucher à la compétence de la Cour constitutionnelle, tout en améliorant la pratique du vote.
Le rôle des 4 acteurs majeurs dans l’organisation des élections
Le secrétaire général a rappelé le rôle des 4 grands acteurs intervenant dans l’organisation des élections. Il s’agit du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, la Délégation générale aux élections (DGE), la Céni, la Cour constitutionnelle. A ses dires, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation s’occupe uniquement de l’organisation matérielle et technique des opérations de vote. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est assisté d’une Commission nationale de centralisation composée des représentants du ministère et 6 représentants de la majorité, 6 représentants de l’opposition. La Commission transmet sans délai au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation le procès-verbal récapitulatif des résultats du scrutin signé par les membres de la commission. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation totalise les résultats des procès-verbaux des opérations du scrutin et proclame pour tous les scrutins les résultats provisoires dans les 5 jours qui suivent la date du scrutin. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation transmet, sans délai à la Cour constitutionnelle, les résultats provisoires accompagnés des procès-verbaux des opérations du scrutin.
La Délégation générale aux élections (DGE) s’occupe de l’élaboration et la gestion du fichier électoral. La Céni et ses démembrements (“qui sont les gendarmes des élections” selon le Ségal) veillent à la régularité du Référendum et des élections générales à travers la supervision et le suivi des opérations depuis la confection des listes électorales jusqu’à l’intérieur des bureaux de votes. Ces tâches de la Céni concernent l’établissement et la révision des listes électorales à l’occasion des opérations référendaires et des élections générales ; la préparation et la gestion du fichier électoral ; la confection, l’impression et la remise des cartes d’électeurs biométriques à l’occasion des opérations référendaires et des élections générales ; la mise en place du matériel et des documents électoraux ; le déroulement de la campagne électorale ; les opérations de délivrance des procurations de vote ; les opérations de vote ; les opérations de dépouillement des bulletins de vote, de dénombrement des suffrages, de transmission des procès-verbaux, de centralisation et de proclamation des résultats. La Céni est chargée de la gestion des observateurs nationaux et internationaux. Le rôle de la Cour constitutionnelle est de proclamer les résultats définitifs des élections. Et tous ces acteurs ont leurs démembrements sur le terrain.
Selon le secrétaire général, la loi modifiée a apporté de grandes innovations dont la suppression du vote des militaires avant les autres. La nouvelle Loi prévoit une commission de centralisation pour les référendums et un délai de proclamation des résultats provisoires par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Comme innovation, il y a eu, entre autres, la classification des noms de famille des électeurs, un délai de 6 mois pour le changement de lieu de vote, le bulletin de vote sécurisé remplaçant la carte Nina qui, selon lui, n’est pas un document électoral et qui a montré ses limites. Donc la carte Nina sera remplacée par une carte d’électeur biométrique faciale. Le bulletin de vote sera aussi sécurisé.
Comme autre innovation, le secrétaire général a cité le vote par procuration des électeurs étant dans l’impossibilité d’être présents dans leur lieu de vote le jour du scrutin comme des agents de l’Etat en mission, les membres de la Céni, les présidents de bureaux de vote, les assesseurs des bureaux de vote ; les délégués de la Cour constitutionnelle ; les délégués des partis politiques et des candidats ; les agents de l’Etat mutés il y a moins de 6 mois ; les personnes détenues non condamnés à une peine privative de droits civiques. Les procurations doivent être légalisées par le représentant de l’Etat dans le district de Bamako, dans le cercle, dans l’arrondissement, par l’Ambassade ou le Consulat.
Toujours au chapitre des innovations, le secrétaire général a cité le parrainage des candidats aux élections présidentielles avec 5 conseillers municipaux par région, 10 députés. Pour ce parrainage, les régions de Ménaka et Taoudenit ne sont pas concernées. Autre innovation, le Bureau de vote comprend un président et 4 assesseurs dont 1 assesseur désigné par la majorité et 1 assesseur par l’opposition. Ces assesseurs sont nommés 7 jours au moins avant la date du scrutin par décision du représentant de l’Etat dans le cercle et le district parmi les électeurs de la région ou du district. Ils doivent être de bonne moralité et reconnus pour leur intégrité et leur probité.
Au cours du point de presse, le secrétaire général a donné l’assurance que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation est fin prêt pour l’organisation du scrutin du 29 juillet et 12 août 2018. “Nous sommes fin prêt pour l’organisation du scrutin avec l’accompagnement et la bénédiction de tout le monde. Je suis confiant”, a-t-il dit. Il a laissé entendre que les cartes d’électeurs seront disponibles Bamako à partir de la première semaine du mois de juin 2018 pour leur distribution.
Siaka DOUMBIA
Source: Aujourd’hui-Mali