– Les deux chefs de la diplomatie se sont rencontrés à Kigali, à l’occasion d’une réunion UA-UE
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue français, Jean Yves Le Drian, se sont entretenus, mercredi, à Kigali, au Rwanda où se tient une réunion de pays membres de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE). Les deux responsables enregistrent leur premier échanges depuis le début de la crise diplomatique entre les deux pays. Une crise engendrée par les propos du Président français, Emmanuel Macron, sur l’Algérie.
Le chef de l’Etat français avait qualifié, le 30 septembre dernier, le régime algérien « de politico-militaire dur » et a remis en cause l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française, en 1830.
Ramtane Lamamra et Jean-Yves Le Drian, rappelons-le, ont déjà participé à une réunion sur la Libye, jeudi 21 octobre à Tripoli, mais aucun échange entre eux n’a été rapporté. Selon le ministre français, relayé par des médias français, la rencontre de mercredi n’était pas programmée. « Je l’ai croisé (Ramtane Lamamra, NDLR), nous avons eu un échange de courtoisie », explique Jean Yves Le Drian. L’entretien entre les deux chefs de la diplomatie, précise la presse française, a porté « sur le processus de transition en Libye, devant faire l’objet d’une conférence internationale le 12 novembre à Paris ».
Du côté algérien, il n’y a pas eu de communication sur cette rencontre qui, pourrait être aussi une occasion pour les deux ministres d’aborder l’état des relations entre les deux pays, marquée par un froid glacial depuis quelques semaines.
Pour rappel, en réaction aux propos d’Emmanuel Macron, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar Daoud, « pour consultation », comme elle a interdit le survol de son territoire par les avions militaires français qui participent à l’opération Barkhane au Mali.
Le 10 octobre dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a réclamé le « respect de l’Algérie et de l’Etat algérien » pour le retour de l’ambassadeur à Paris. En tout cas, la crise entre les deux pays ne cesse d’enfler. Alors que du côté français, Jean-Yves Le Drian avait tenté de jouer l’apaisement, en Algérie les réactions d’indignation se poursuivent toujours.
Elles prennent plusieurs formes, dont le débat autour du « bannissement de la langue française » dans l’administration. Trois ministères ont déjà pris la décision d’interdire le français au niveau de leurs structures internes.
Le Parlement algérien a tenu, lundi dernier, une rencontre durant laquelle les participants ont répondu aux « attaques hostiles » de la part de la France contre l’Algérie. Des parlementaires, intervenant lors de cette rencontre, ont demandé la réactivation du projet de loi criminalisant le colonialisme français, en exigeant « la reconnaissance des crimes coloniaux, des excuses officielles et une indemnisation des familles des victimes ».
Source: aa