Le successeur de Mara à la primature Modibo Keita veut rompre avec les vieilles habitudes. C’est pourquoi lors du conseil de cabinet de dimanche dernier il a interdit l’accès de la salle aux ministres retardataires sous le regard médusé de certains journalistes de la place. Il a le soutien total du Kankelintigui puisque ce dernier lors du premier conseil des ministres du gouvernement Modibo Keita à taper du point sur la table. Il a dans la foulée annoncé qu’aucune faute ne sera tolérée.
IBK semble t-il, veut reprendre du poil de la bête. Il l’a fait remarquer lors du conseil des ministres mercredi dernier. « Tout ministre qui ne se comportera pas correctement qui ne fera pas bien son travail sera remercié. Le remaniement est possible à tout moment », a-t-il averti.
Pour le maitre de la colline du pouvoir finit l’époque où les ministres se permettent des allers-retours interminables chez le Premier ministre pour engager des causeries stériles. Tout porte à croire, que rien ne sera plus comme avant. Les ministres ont pris les recommandations du président IBK très au sérieux, car ce dernier s’est séparé de tous les ministres qui ont été cités dans l’affaire de l’aéronef et de la surfacturation.
Même le ministre Bocar Moussa Diarra du Travail de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions, qui se prenait comme un proche des proches n’a pas échappé à l’épée du redressement. Il a payé pour sa pauvreté d’arguments face au syndicaliste Ben Kattra de l’UNTM, lors du débat télévisé qu’ils ont animés à la veille de la grève générale de la 1èrecentrale syndicale.
Mais, malgré la fermeté du ton utilisé et la répition de la mise en garde, certains Maliens préfèrent attendre avant de juger. C’est le cas de ce cadre d’ONG, Oumar Aly Tounkara : « Mara avait l’ambition de bien faire, mais son élan a été brisé en cours de chemin par certains leaders du parti au pouvoir au grand dam du vieux sage de Sebeninkoro, qui semblait perdre le gouvernail » a-t-il constaté avec un air peu rassurant.
Pour ce cadre d’un département ministériel qui a requis l’anonymat : «le Premier Ministre est un homme de rigueur, un personnage remarquable. Son âge est un atout puisant et un bon moyen de pression pour tenir à bonne distance les ministres », a-t-il indiqué.
Mais poursuit-il : « là n’est pas le problème, ma crainte c’est le président lui-même qui en dépit de sa bonne foi peine à donner le bon exemple, car ses détracteurs lui reprochent de ne pas respecter les horaires de travail ». Dans tous les cas, le Président de la République est apparu, au cours de ce conseil de ministres, très déterminé. Il a placé le changement sous le signe de la rigueur. Il a également profité de l’occasion pour mettre en garde les Ministres contre la légèreté de langage.
« Ce qui se décide dans la salle du Conseil des ministres, doit rester strictement confidentiel » a-t-il indiqué. Il s’adresse à des Hauts Commis de l’Etat, qui se permettent de divulguer les secrets d’Etat à tout bout de champ.
En le disant, IBK pense à la presse, qui a réussi à se munir de certaines informations ultraconfidentielles. Mais, n’est ce pas ce qui fait le charme de la presse ? Le Président veut donc enlever le pain dans la bouche de la presse ?
« Je ne tolérerai aucune fuite au point que les medias s’en saisissent » a-t-il martelé. En montant sur ses grands chevaux le message d’IBK est clair, faire du Mali un havre de paix, un pays dans lequel chaque citoyen se sentira en sécurité.
Badou S. Koba
Source: Tjikan
