Venus en retard à la première réunion du Gouvernement, les Ministres Mohamed Ali Bathily, Tiéman Hubert Coulibaly, Choguel Kokala Maiga, Mamadou Gaoussou Diarra et Housseini Amion Guindo ont été simplement “bloqués” à la porte par les services de sécurité. Sur ordre du nouveau patron lui-même.
Nommé par décret N-2015-0004/PRM du 10 janvier 2015, le nouveau Gouvernement a tenu son premier Conseil de cabinet le dimanche 11 janvier 2015 à la Primature, sous la présidence effective du nouveau Premier ministre Modibo Kéita. Dès cette première rencontre, qui est censée être celle d’une prise de contact entre les membres du Gouvernement, le premier responsables de cette institution a semblé faire comprendre aux Ministes qu’il ne badine pas avec les heures de rendez-vous dans le cadre du travail.
En effet, à ce premier Conseil de cabinet, cinq Ministres ont été empêchés d’accéder à la salle de réunion pour raison de retard. Il s’agit de:
– Me Mohamed Aly Bathily, Ministre des Domaines de l’État et des Affaires Foncières;
– Tiéman Hubert Coulibaly, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants;
– Choguel Kokala Maiga, Ministre de l’Économie Numérique, de l’Information et de la Communication, porte-parole du Gouvernement;
– Me Mamadou Gaoussou Diarra, Ministre de la Promotion des Investissements et du secteur privé et;
– Housseini Amion Guindo, Ministre des sports.
Ces différents ministres, à leurs arrivées apès 14h qui était l’heure fixée pour le début du conseil, se sont simplement vus “bloqués” à la porte par les services de sécurité. Ils furent approchés par le commandant Doucouré, aide de camp du Premier ministre, pour leur expliquer que c’est le nouveau patron lui-même qui a donné l’ordre de ne laisser entrer aucun retardataire et sous aucun prétexte.
Au terme de ce conseil, c’est le Ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne, Mahamane Baby, qui a assumé l’intérim du porte-parole du gouvernement et a dévoilé les trois grands axes que le nouveau gouvernement s’est fixés, à savoir :
1/la protection des personnes et de leurs biens;
2/la promotion du développement économique, social et culturel;
3/une justice saine et équitable.
Après le dévoilement de ces grands axes, certains journalistes et observateurs se sont dits surpris de ne pas y voir figurer “les pourparlers d’Alger” en cours.
Il semble que cela ne dvrait point intriguer, le nouveau Premier ministre étant le mieux placé pour prendre à bras-le-corps la gestion de cette situation qui n’est pas nouvelle pour lui. Modibo Kéïta ayant été, depuis le début des pourparlers d’Alger, le Haut représentant du Chef de l’État auxdites négociations.
Tous ceux qui sont directement ou indirectement impliqués dans les pourparlers d’Alger, y compris les partenaires internationaux, sont unanimes à reconnaitre en lui un homme de grande sagesse ayant parfaitement accompli la tâche à lui confiée par le président IBK sur le terrain discussions.
D’ailleurs nombre d’observateurs s’accordent à dire que c’est compte tenu du fait qu’il a dignement mené sa mission de Haut représentant du Chef de l’État que celui-ci a jugé bon de lui confier les rênes du Gouvernement, afin qu’il puisse avoir les coudées franches pour mener à bon port cette mission si chère au président de la République.
Nous savons que les négociations d’Alger s’acheminet vers leur épilogues, conformement aux voeux, sinon aux injonctions de la communauté internationale avec la France en tête. Le Président IBK tient, comme à la prunelle de ses yeux, à un aboutissement définitif à la paix et en faveur du Mali. Pour cela, il avait besoin d’un Chef de Gouvernement pétri de sagesse et d’expérience et le nouveau Premier ministre Modibo Kéita en est un. Avec en sus l’avantage qu’il n’est officiellement d’aucune coloration politique. Un avantage qui lui permet de s’affranchir aisément de toute tutelle partisane et politique.
Mamadou GABA
source : Soir de Bamako