La Fédération malienne de football (Fémafoot) a reçu de la part des instances internationales de football (Fifa et Caf) la somme de 208 millions de F CFA comme remboursement des préfinancements de l’Etat malien. Normalement cette somme devait être dans les caisses de l’Etat, mais au lieu de cela, la Fémafoot n’a jamais daigné communiquer là-dessus. Un scénario dont le déroulement est servi à l’opinion nationale et internationale par deux thèses contradictoires du président de la Fédération malienne de football, Boubacar Baba Diarra, et du porte-parole de la Fédération, Manfa Kéita.
Avec des journalistes, mardi 8 mars 2016 au siège de la Fémafoot, le président Boubacar Baba Diarra a annoncé et confirmé : « Nous avons reçu de la Caf après la Coupe d’Afrique des nations des cadets au Niger, en guise des droits de télévision, la somme de 292 millions de F CFA. Avant, avec toujours la Caf, il nous a été également versé le montant de 24 millions de F CFA en guise de remboursement de transport international de la Coupe d’Afrique des nations 2015 en Guinée équatoriale ».
Mais pour le président de la commission centrale des médias, porte-parole de la Fémafoot, Manfa Kéita, « nous n’avions reçu le moindre kopeck ni de la Fifa, ni de la Caf encore moins du ministère ».
Des propos destinés à la consommation interne. Mais qui manquent singulièrement de tact diplomatique en plus du fait qu’ils n’ont aucune chance de convaincre, dans la mesure où le territoire malien n’est pas sous le contrôle de notre police nationale.
Mais pour le cas des Coupes du monde des cadets et juniors, le président Boubacar Baba Diarra a également dit ceci aux journalistes : « Nous n’avons rien reçu », mais il n’a jamais dit ce que l’institution aura en fin de compte et dans un bref délai.
Parce que les autres pays participants au Mondial U-20 en Nouvelle-Zélande comme le Sénégal et le Ghana ont déjà publié à leurs autorités respectives leur montant. Pour le Sénégal, c’était à l’occasion d’un débat télévisé sur le bilan, du sport sénégalais en 2015. Un montant environ 600 millions de F CFA.
Sur un tout autre plan, après le passage des missionnaires du département des Sports au siège de la Fédération internationale de football (Fifa), une source à Zurich, nous a affirmé qu’il a été dit au président de la Fémafoot qu’il a intérêt à regarder dans la même direction que sa tutelle.
Par ailleurs il est important de savoir que dans les pays comme le Nigeria ou le Ghana, l’Etat préfinance les voyages des sélectons pour être remboursé après. Dans d’autres, l’Etat n’intervient presque pas dans certains cas comme l’organisation des matches amicaux et même le paiement des salaires du sélectionneur.
Des domaines réservés uniquement à l’équipementier en charge des sélections. Toute chose contraire au Mali où l’Etat de l’eau, aux médicaments en passant par les insecticides pendant les moments de regroupement, sont à la charge de l’Etat. Mais le plus gênant dans l’affaire des ristournes est qui ne sont pas passés inaperçus, une partie du peuple et du public sportif reprochant à nos autorités sportives et autorités tout court d’avoir minimisé le rôle de l’Etat dans l’affaire.
Comme quoi, le porte-parole de la Fémafoot a intérêt à remuer 1000 fois la langue avant de parler la prochaine fois, pour éviter « une explosion en plein vol », sous la forme d’un limogeage séance tenante.
En conclusion, tout porte à le croire que le département des Sports, au regard du fossé entre le président, le porte-parole et certains membres du comité exécutif de la Fémafoot, a raison sur cette histoire de ristournes au sujet des compétitions 2015 de notre football. En clair, que ce soit la Fémafoot ou d’autres institutions du pays, qu’on sache que le peuple voit et sait tout.
Affaire à suivre !
Boubacar Diakité dit Sarr
Source: lesechos
