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Pr Oussouby Sacko : Ce malien dirige une université au japon

Regard vif et sincère, corpulence généreuse, il affiche une calvitie qui illumine davantage son visage. Notre compatriote Oussouby Sacko, professeur d’architecture, est le président de l’Université japonaise Kyoto Seika. Cet établissement privé connu pour ses facultés de manga et d’animation.


Oussouby Sacko est le premier Africain qui trône à la tête d’une grande institution d’enseignement supérieur nippone. Depuis son élection très médiatisée, il est constamment sous les feux des projecteurs. Très souvent sollicité pour intervenir sur les plateaux de télévision, pour animer des conférences ou des panels, il publie régulièrement des tribunes pointues dans la presse pour partager son expérience, son expertise et sa vision sur les grands sujets de développement, notamment de l’Afrique. La dernière en date remonte au 9 août dernier. Il a publié dans Jeune Afrique une tribune sur les relations Japon/Afrique, en prélude à la septième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad).
Devenu ainsi une fierté nationale et un symbole d’ouverture progressive du Japon où les étrangers ne sont pas légion, l’architecte de renom a été reçu, vendredi en audience par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
A l’occasion, avec son élégante silhouette (1,82 m) et son rire éclatant, il ne passait pas inaperçu. A sa sortie d’audience, il a expliqué que le chef de l’Etat l’avait reçu pour échanger sur les intérêts que le Japon peut nourrir pour le Mali et vice-versa.
Le président Keïta, qui préparait sa visite dans l’Empire du Soleil levant, a demandé à Oussouby Sacko d’explorer les pistes d’une coopération dans le domaine de l’éducation. Le président de l’Université Seika de Kyoto dit avoir rassuré le président Keïta que le peuple japonais est toujours fasciné par le Mali ancien, la culture malienne. « Le Japon est arrivé à certain point de développement, en gardant sa culture, sa tradition. Toute chose qui peut inspirer le Mali », a-t-il indiqué.
Oussouby Sacko réside au Japon depuis près de 30 ans. En effet, tout a débuté en 1985. Le jeune Oussouby, alors âgé de 19 ans, venait d’obtenir son baccalauréat. Le gouvernement lui proposa une bourse d’études en Chine. Il a appris le mandarin à Pékin, pendant un an. En 1986, le Bamakois emménagea à Nankin, dans l’Est du pays, pour débuter un cursus en architecture.
Cinq ans plus tard, Oussouby Sacko s’inscrivit à l’université de Kyoto au Japon. Dans ce pays d’environ 130 millions d’habitants, il espérait finaliser son master et préparer un doctorat en architecture. «Le Japon offrait alors les conditions idéales pour étudier les sujets qui m’intéressent : l’habitat, les usages et l’organisation d’un espace de vie. J’étais captivé par les interactions dans une même communauté et l’attachement qu’ont les Japonais à leur lieu d’habitation», expliquait en 2018 à Jeune Afrique, le professeur né en 1966 à Bamako.
Depuis, le jeune Malien s’attache progressivement au Japon et à la culture nippone. Très tôt, l’étudiant veut pénétrer cette société dont il faudrait d’abord déchiffrer les codes, pour être accepté. En bon Malien : patient, respectueux, persévérant, courtois et disponible, Oussouby Sacko impose son style, gravit les échelons et force l’admiration. Professeur en 2001, l’architecte est élu doyen de la Faculté des sciences humaines en 2013 et réélu en 2015. Entre-temps, le professeur est naturalisé japonais en 2002.
L’Université Kyoto Seika peut accueillir près de 4.500 étudiants. Oussouby Sacko y dispense deux cours magistraux : l’un sur le rôle social de l’universitaire et l’autre sur le lien entre les communautés, les villes et l’architecture.
Oussouby Sacko est marié à une Japonaise avec qui il a eu deux enfants. Mais il ne s’éloigne pourtant pas de son Mali natal.
«J’y reviens deux fois par an. Souvent c’était avec mes étudiants pour dispenser des cours à l’ENI, dans le cadre du Tokten. Objectif : contribuer à la construction nationale, en partageant mon expérience et mon expertise avec les cadres et étudiants», sourit le professeur Oussouby Sacko. Inscrit à l’Ordre des architectes du Mali, le polyglotte surdoué est promoteur d’un bureau d’études au Mali.

Cheick M. TRAORE

Source: L’ Essor-Mali

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