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Pr. Bourema Kouriba, directeur du centre d’infectiologie Charles Mérieux à propos de COVID-19 au Mali : “Nous sommes capable de faire les séquençages Covid-19 et nous l’avons déjà fait”

Le 2 septembre 2022, dans un entretien, le Pr. Bourema Kouriba, directeur du Centre d’infectiologie Charles Mérieux et membre du Comité scientifique Covid-19 au Mali a déclaré que le Mali est capable de faire les séquençages Covid-19 et qu’on l’a déjà fait.

Le Mali est-il capable de séquencer le Covid-19 ?

Le laboratoire de Pr. Abdoulaye Djimdé est capable de séquencer le génome entier du coronavirus. Cependant, nous ne sommes pas capables de faire la surveillance génomique, car en fait ce n’est pas le fait d’avoir les équipements, ce n’est pas le fait d’avoir des personnes formées, le problème est que le Mali n’a pas le moyen d’acheter les réactifs et autres pour faire le séquençage en routine qui demande beaucoup de moyens que nos pays n’ont pas.

Régulièrement, il faut que 10 à 20 % des cas positifs soient séquencés pour voir si effectivement il y a la fréquence de ces variants dans les infections et voir aussi s’il y a de nouveaux variants. En réalité, on se concentre sur le dépistage.

Professeur Kouriba, actuellement, nous voyons une augmentation des cas de Covid-19 au Mali. Est-ce qu’au niveau du comité scientifique, vous avez déjà commencé à effectuer quelques travaux pour pouvoir donner une explication à cette situation ?

Le ministère de la Santé a saisi le comité scientifique et le président nous a réuni en virtuelle pour discuter. Il va bientôt répondre au ministère avec une lettre, en expliquant un peu la situation et à formuler des recommandations. Pour la Covid-19, ce sont les mêmes recommandations que nous communiquons.

Chaque année si vous regardez les données, vous allez voir qu’au mois d’août et septembre généralement, il y a un pic. Il y a une accalmie au mois de juillet et les cas baissent jusqu’à ce qu’on pense que nous avons terminé avec la Covid-19 et après ça reprend. Ces derniers temps, il fait frais et cela favorise les infections respiratoires et la propagation du virus. N’oublions pas que quand les cas baissent, les populations observent de moins en moins les mesures barrières.

Mais franchement, je pense que le message en tant que journaliste que vous devrez relayer auprès de la population, c’est qu’il n’y a pas de panique et pas encore de flambées et on n’a pas des informations si cela est dû à nouveau variant. La bonne nouvelle, c’est qu’actuellement, il n’y a pas de cas graves au niveau des hôpitaux. Ça c’est vraiment un bon message à véhiculer auprès de la population pour que les gens gardent leur calme. Les autorités sanitaires sont en train de tout mettre en place pour surveiller s’il y a des informations qui nécessitent l’alerte auprès des populations, alors là, le ministère de la Santé va le faire.

Cette augmentation des cas peut être liée à l’augmentation du nombre de tests voyageurs ?

Cela peut être une des explications, mais ce n’est pas la seule explication. Ce sont les vacances et il y a beaucoup de gens qui viennent ici au Mali et les Maliens aussi se rendent dans d’autres pays. Alors plus on fait les tests, plus on a des cas. Ce qui est sûr, on a toujours dit que le virus n’a pas disparu et qu’il circule toujours. Je pense que c’est un message d’apaisement qu’il faut véhiculer auprès de la population pour que les gens continuent à se protéger et à privilégier les tests Covid-19, car malheureusement, ça coïncide avec la période de transmission du paludisme. Vous savez, généralement, le mois de septembre, surtout octobre sont les mois ou nous enregistrons les plus graves cas de paludisme chez les enfants. Mais aussi, lorsqu’il y a une certaine humidité, beaucoup de personnes attrapent la grippe.

Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec l’équipe de Pr. Abdoulaye Djimdé ?

Depuis que le Covid-19 a émergé, le Pr. Abdoulaye Djimdé, étant un biologiste moléculaire, il a mis en place bien avant Covid-19, une plateforme de séquençage des parasites du paludisme. Il est dans un grand réseau africain qui travaille sur le génome du plasmodium falciparum.

Cet outil moléculaire qu’il a développé, il l’a mis au profit du ministère de la Santé qui peut aussi séquencer le Sars-Cov-2 responsable de la Covid. Nous avons depuis ce moment entamé un partenariat, et lorsque nous avons des cas positifs, nous lui envoyons pour qu’il puisse les séquencer. C’est ainsi que nous avons fait le premier séquençage effectué par lui et son équipe au Mali, et ceci a fait l’objet d’une publication. Comme il y a un léger remonté des cas actuellement au Mali, nous l’avons contacté pour voir s’il peut effectuer des séquençages pour voir si cela a quelque chose à voir avec un variant émergent. A la fin de ses travaux, si son équipe découvre qu’il s’agit d’un variant, il a l’habitude de réunir la presse et présenter ses résultats.

    Réalisé par Marie Dembélé

 Source: Aujourd’hui-Mali

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