Dans une interview exclusive, le Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien Président de l’Assemblée nationale du Mali, jette un regard critique sur le comportement des Nations Unies envers notre pays concernant le Mnla. Il évoque aussi les raisons pour lesquelles son parti, l’ADEMA/PASJ, a décidé de rejoindre la majorité présidentielle. Dans cette interview, Pr Ali Nouhoum Diallo se penche sur les premiers mois d’IBK au pouvoir et désapprouve le qualificatif de «grand républicain» que le Président de la République a accordé au général Moussa Traoré lors de son investiture au CICB. Lisez plutôt.
Pourquoi votre parti a décidé de rejoindre la majorité présidentielle?
Pr Ali Nouhoum Diallo: Merci de bien vouloir me donner l’occasion de dire ce que je pense de certains problèmes du Mali d’aujourd’hui. Il a été largement dit qu’après avoir géré le pays pendant 10 ans, avoir eu un candidat au second tour de l’élection présidentielle en 2002 et avoir été battu, le Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA/PASJ) devait aller à l’opposition. Autant en 2002 je comprenais qu’une partie de la classe politique et une partie de la société civile disent que la place de l’ADEMA/PASJ devrait être à l’opposition. Autant, aujourd’hui, je comprends moins bien cette tendance à traiter les membres du parti d’hommes qui ont peur d’aller à l’opposition, qui ne veulent qu’être proches du pouvoir. Donc, qui veulent, à tout prix, être près du plat national, autour de la table. Je comprends moins bien cela, cette fois-ci. A mon avis, pour dire qu’on va à l’opposition, on doit se dire: on s’oppose à quoi? On s’oppose à un homme, à un groupe d’hommes. On va à l’opposition, parce qu’on a été trop longtemps au pouvoir ou aux côtés du pouvoir. On s’oppose à des idées, à un projet de société, à un programme. C’est très clair dans ma tête qu’on s’oppose à des idées avec lesquelles on n’est pas d’accord, à un projet de société et à un programme. Il se trouve qu’IBK et le RPM, dans son ensemble, disent qu’ils sont des socio-démocrates, qu’ils sont de l’Internationale Socialiste. Pendant six ans, IBK était le président du Parti africain pour la solidarité et la justice. C’est à ce titre qu’il a représenté le parti à l’Internationale Socialiste. Et ceci a naturellement facilité qu’il reste très lié à l’Internationale Socialiste et que le parti qu’il a créé aussi demande son adhésion à l’Internationale Socialiste. Nous ne pouvons pas dire que nous partageons les valeurs sociales démocrates sur le plan international et que sur le plan intérieur, nous voulons appliquer un programme social démocrate et dire que nous allons à l’opposition. Ce sont des choses que je ne comprends pas. Pour moi, c’est manquer d’esprit de suite. Si tant est qu’on se bat pour des idées, sur la base des projets de société et des programmes.
Donc, vous voulez dire que l’ADEMA et le RPM ont le même programme?
C’est ce que je constate. Je n’ai pas connaissance d’une renonciation d’IBK et des hommes qui sont autour de lui, surtout ceux qui sont partis de la Ruche pour créer le Rassemblement pour le Mali, qu’ils aient dit un jour qu’ils renoncent au projet de société et au programme défini, les 25 et 26 mai 1991, lors du Congrès constitutif du parti ADEMA. Je n’ai pas connaissance, un jour, d’une déclaration de ce parti, issu de la Ruche, disant qu’il renonce au projet de société et au programme fondateur de la Ruche. Ibrahim Boubacar Kéita a fait essentiellement campagne avec le mot d’ordre «le Mali d’abord», «l’honneur du Mali d’abord», «l’unité du Mali d’abord», «le bonheur des Maliens d’abord». Je crois-même si le programme est laconique-qu’il est difficile pour l’ADEMA/PASJ de dire qu’il n’est pas d’accord avec «le Mali d’abord». Je ne pense pas que, ainsi explicité, le PASJ, au nom duquel il a milité à l’Internationale Socialiste, ne peut pas se démarquer d’une telle profession de foi. Sauf s’il est question de problèmes subjectifs: les Maliens vont penser de nous de ceci, les Maliens vont penser de nous de cela. Ce sont, pour moi, des considérations subjectives. En plus, dès qu’il a pris les affaires en mains, dans toutes les missions où il est allé, il a fait des affirmations fortes concernant l’intégrité de notre territoire, la souveraineté de notre nation, la laïcité de l’Etat, la forme républicaine du Mali. Il a fait aussi des affirmations fortes sur la nécessité d’un Etat démocratique décentralisé, avec la possibilité pour les populations de s’administrer tout en veillant jalousement sur l’unicité du pays dans la diversité. Il a particulièrement affirmé cela à Paris, à Berlin et, avant, à Bruxelles. Un, il dit qu’il ne négociera pas avec des hommes armés. Deux, il n’y aura pas d’autonomie, a fortiori d’indépendance de l’Adrar. La paix reviendra au Mali par une négociation inclusive. Il faudrait que ce soit les Maliens, sans armes, toutes communautés confondues, toutes sensibilités confondues, toutes peaux confondues, s’asseyent ensemble pour définir l’avenir du Mali. Il ne peut pas affirmer des opinions aussi fortes et voir le PASJ l’abandonner et le laisser et dire que l’on s’oppose à lui.
Mais Monsieur le Président, l’URD est aussi issu du PASJ, il veut aller à l’opposition…
Je ne peux pas répondre à sa place. Les considérations qui font que l’URD veuille aller à l’opposition, je crois qu’il faut les tenir de sa bouche. Je suis en train de vous dire, comment je conçois l’opposition. Sur la base de quel fait je vais m’opposer dans la vie et sur quelle base le Parti africain pour la solidarité et la justice, dont je suis membre, devrait s’opposer.
Que diriez-vous alors à vos camarades politiques qui veulent aller à l’opposition?
J’ai évoqué, tout à l’heure, les raisons pour lesquelles je ne prônerai pas aujourd’hui au PASJ d’aller à l’opposition. Et je sais qu’en le disant, nul au Mali, qui s’en tient au fait, n’osera dire que c’est parce que je veux tourner autour du plat national, que je vais être à table. Je crois qu’il ne faut pas avoir ce complexe. Je ne peux pas m’opposer à IBK il proclame ce qu’il a dit sur l’intégrité territoriale, l’unité de la nation, la laïcité de l’Etat, la forme républicaine de l’Etat, sur le caractère démocratique de son régime… Et je ne conseille pas à mon parti de le faire. Quand IBK entreprend une lutte résolue contre la corruption et qu’il passe aux actes, il fait arrêter des hommes fortement suspects, aujourd’hui, de corruption, je ne peux que conseiller à mon parti de soutenir vigoureusement cette action qui devrait être le mot d’ordre d’un parti qui se dit africain, pour la solidarité et la justice. Il est vrai que, personnellement, je pense qu’il ne faudrait jamais, au nom de la lutte contre la corruption, qu’on se livre, un tant soit peu, à des règlements de comptes de toutes natures, particulièrement de nature politique. Il faut donc, de la sérénité, de la méthode, le respect de toutes les règles de l’art en matière judiciaire pour qu’on ne puisse pas aboutir encore à des verdicts de non lieu, parce qu’on n’a pas pris le temps nécessaire ou qu’on n’a pas suivi correctement toutes les procédures. Ou qu’on n’a pas fait les investigations comme il faut dans la sérénité. Pour tout dire, on n’a pas pu faire en sorte que le droit soit réellement dit. Mais le PASJ doit soutenir vigoureusement l’opération qui consiste à assainir l’administration. D’autant que chaque membre du parti, qu’il soit homme, femme, jeune ou moins jeune, a vécu des situations dans sa propre famille l’amenant à déplorer le comportement de ceux qui devaient dire le droit. Le peuple malien souverain attendait d’eux des pouvoirs de juger. Quand le Président IBK dit qu’il va lutter contre l’impunité et qu’il demande à son ministre de la Justice, à ses procureurs, de prendre en main des dossiers plus difficiles que ceux concernant le Général Amadou Aya ou l’ouverture d’une information judiciaire concernant le Général ATT par la saisine de la Haute Cour de justice, je ne peux que l’approuver.
Vous êtes d’accord qu’on poursuive ATT?
Absolument! Ce n’est pas qu’on poursuive mais qu’on ouvre une information judiciaire pour donner l’occasion au Général ATT, ancien Président de la République, de répondre de tous les actes d’accusation. Je crois même, c’est dans l’intérêt de tout citoyen, accusé, de venir répondre devant la justice de son pays de tous les délits supposés qu’on lui reproche. Je crois que c’est une règle d’or, quand un homme a géré, à tout moment, quand la justice de son pays le demande, de venir justifier ses faits et gestes. Un jour, on a eu un débat au sein de notre parti. On parlait du ministre Tiéna Coulibaly, le dernier ministre des Finances de Moussa Traoré et premier ministre des Finances de la transition. Quel scandale?
S’insurgeaient d’entre nous. Je disais aux camarades : « essayons d’être objectifs. Le ministre Tièna Coulibaly a été blanchi par ce qu’on pourrait appeler le tribunal des vainqueurs. Quand même, ce sont les tribunaux, dirigés par les juges, nommés par ceux-là qui ont gagné les élections en 1992, qui ont blanchi le ministre Tièna. Ce n’est pas la même chose pour chacun d’entre nous ici. Nous n’avons pas eu cet honneur d’aller devant les tribunaux de notre pays et d’être blanchis » Je ne comprends pas les citoyens qui se scandalisent, parce qu’on demande à un autre citoyen, fut-il haut placé, de venir répondre devant la justice de son pays. Je ne vois pas en quoi c’est scandaleux. En principe, si quelqu’un est accusé et qu’il est blanchi, eh bien, il sort du tribunal tête haute et avec les applaudissements de toutes les honnêtes gens. Donc, il dit qu’il va lutter contre l’impunité, que nul n’est et ne saurait être au-dessus de la loi, tout citoyen doit s’attendre à ce qu’un jour il rende compte de l’exécution de la parcelle de pouvoir, grande ou petite, qu’il a eu à exercer. Ce que les gens appellent aujourd’hui la redevabilité. Tout homme doit être redevable. Je trouve que tout homme politique doit être redevable devant les citoyens et rendre compte. Il faut qu’on s’habitue à cette pratique. Ce n’est ni méchant, ni scandaleux de demander à quelqu’un de rendre compte quand il a assumé des responsabilités dans un pays. En tout cas, je ne serais jamais scandalisé si, demain, on me dit : « Ali Nouhoum vient répondre de ta gestion à l’Assemblée nationale ». C’est tout à fait normal. Si les crimes que j’ai commis sont imprescriptibles, même au soir de ma vie, je dois m’attendre à ce qu’on me demande des comptes. Donc, il faut soutenir IBK et je ne vois pas le parti ADEMA, au risque de se discréditer, de dire qu’il n’est pas d’accord avec tout ce que, dans les premiers mois, IBK a posé comme acte. Je crois qu’on tend à confondre deux choses: la façon dont IBK et son parti peuvent traiter les autres partis, y compris le nôtre, qui n’est pas toujours une attitude de respect, d’estime et de différence et le fait que le programme d’IBK, son projet de société, sont différents du programme et du projet de société du parti ADEMA.
Il y a des choses que je n’ai pas approuvées. Quand IBK dit que Moussa Traoré est un grand républicain. Il est évident que ce sont des propos auxquels je n’adhère pas. Surtout la raison pour laquelle il l’a dit. J’ai compris que c’est parce que le Général Moussa Traoré, ancien Président de la République, a répondu à son invitation. Alors que le Président Alpha Oumar Konaré ne l’a pas fait. Cela ne fait pas du Président Moussa Traoré un grand républicain. J’imagine mal un officier d’une armée républicaine faisant un coup d’Etat. Il était bien le chef des prétoriens ayant perpétré le coup d’Etat du 19 novembre 1968. Le seul fait d’inviter un citoyen condamné deux fois à mort et ne bénéficiant pas d’une amnistie pour recouvrer ses droits civiques et politique est un acte antirépublicain. IBK n’a pas posé un acte républicain. Ceci dit, j’ai dit souvent que le Général Moussa Traoré, au cours de sa carrière politique, a formé des gouvernements très compétents. Donc, ce n’est pas la personne de Moussa qui est en cause, même si les patriotes maliens n’oublieront jamais tous les martyrs morts après d’atroces souffrances, à Kidal, à Taoudénit, pendant 5, 10 ans. Tout comme sont inoubliables ceux qui, sortis de prison, sont revenus très diminués même s’ils ont gardé un moral d’acier jusqu’à leur dernier souffle, en tant que combattants de la liberté. Il est évident qu’aujourd’hui où il est question d’accorder une base militaire à des puissances étrangères, le Général Moussa Traoré, ancien Chef d’Etat, doit être salué pour n’avoir jamais cédé à cette tentation bien qu’il fut traité, à tort ou à raison, d’agent patenté de l’impérialisme et du néocolonialisme.
Voulez-vous dire que vous désapprouvez la signature de ces accords de défense?
Je privilégie des accords de coopération militaire signés avec toutes les puissances, qui, depuis notre indépendance, se sont avérées d’authentiques partenaires au développement. Peut-être par ignorance, j’incline à penser que les accords de défense avec base militaire sur notre territoire est une cession d’une partie de notre souveraineté et une obligation pour nous de nous ravitailler en armements et à tout autre matériel de défense avec uniquement la puissance avec laquelle nous avons signé l’accord de défense et sans avoir la possibilité d’acheter avec les autres pays moins chers. En tout état de cause, il serait souhaitable que tout accord qui serait signé dans le domaine de la défense fasse l’objet de concertation nationale et soit soumis à la ratification de l’Assemblée nationale.
Que pensez-vous de l’élection du beau-père du fils aîné du Président de la République comme Président de l’Assemblée nationale?
A mon avis, le choix des hommes ou femmes à des postes de responsabilité ne devrait rien avoir avec leurs attaches sociales avec le Chef de l’Etat ou sa famille. Si l’Honorable Issaka Sidibé est intègre, compétent, cultivé, attaché à l’intégrité territoriale de notre pays, à l’unicité de la nation, à la cohésion sociale, à notre diversité politique et culturelle et confessionnelle et a des capacités d’anticipation et de créativité, peut importe, qu’il soit beau-père de l’Honorable Karim Kéita ou beau-frère de l’ancienne première dame, Adam Bah Konaré. Maintenant, je vais vous raconter une histoire vécue. Je suis affecté à Ségou comme Médecin Chef de l’hôpital régional. Le lendemain de mon arrivée, une assemblée générale de tous les travailleurs est convoquée. J’assiste à cette rencontre dont le motif est la renonciation au départ du Dr Bakary Coulibaly, affecté à Bamako, parce qu’il est jugé un très bon chef de la famille médicale et de tout le personnel. Le responsable syndical qui intervenait fortement pour déclarer toutes les qualités du Dr Coulibaly a eu un mot gentil à mon endroit. « Dr Diallo, cette Assemblée générale n’est pas dirigée contre vous mais nous savons ce que nous perdons mais nous ne connaissons pas celui qui arrive » avait-il déclaré. Pour le mettre à l’aise, avec la permission du Dr Coulibaly, je lui ai dit de vérifier auprès des populations de Gao ce qui s’est passé le jour où mon affectation à Ségou a été sue. Les mouvements des jeunes, des femmes, l’organisation régionale de l’UNTM, ont voulu marcher pour protester et j’ai eu à user de tous les talents que Dieu m’a accordés pour dissuader tous mes amis. Qui, eux aussi, disaient savoir ce qu’ils perdaient mais ne pas savoir qui allait venir. Ainsi va la vie. Je connais bien Abdrahamane Niang. Bien sûr, si mon choix devait compter, il serait porté sur l’Honorable Niang que je connais depuis la seconde moitié des années 50. Je l’ai connu dans les combats pour le progrès social, pour la démocratie. D’abord au sein de l’US-RDA, de l’UDPM, organisation dans laquelle, il a fallu 10 conférences de section pour arriver à le déboulonner à la demande du sommet. Qui sait si, à l’expérience, je ne vais pas me rendre compte que l’Honorable Issaka est aussi valable que Niang. Seule la pratique permettra de démentir tous ceux, nombreux aujourd’hui, qui disent que l’Honorable Sidibé n’a pas le profil.
Quelle lecture faites-vous des amendements apportées au règlement intérieur de l’Assemblée nationale, notamment l’augmentation du nombre de députés pour former les groupes parlementaire?
Je pense qu’il est difficile, à mon sens, de voir en mal le fait d’augmenter le nombre de députés pour constituer les groupes parlementaires. Si l’objectif n’est pas politicien mais vise à de vastes rassemblements dans la classe politique au sein de l’Assemblée nationale. Politicien, pour être la manœuvre dont l’objectif est d’ôter à l’URD sa place de 2e force politique et à faire perdre à l’ADEMA sa place de 3e force politique. Ce qui entravera aussi, en conséquence, la qualité de leur représentativité au sein du bureau de l’Assemblée nationale, dans les commissions de travail. Politique – c’est-à-dire objective – si cette manœuvre vise à faciliter la distribution du temps de parole et rendre plus profonds et plus larges les débats à l’Hémicycle. Politique serait aussi cette manœuvre si l’objectif est d’obliger ceux qui se sont regroupés à travailler ensemble, à mieux se connaître et à aboutir demain à un projet de société commun, un programme commun d’actions et pourquoi pas une fusion à la fin de la législature. En ce moment, le RPM aura joué un rôle qui doit être celui d’une majorité saine qui est de tout faire pour remédier à la multiplicité inféconde des partis politiques, voulue, il est vrai, par les marcheurs dans l’unité du 30 décembre 1990 qui scandaient «multipartisme intégral ici et maintenant».
Le Conseil de sécurité de l’ONU vient d’effectuer une visite dans notre pays. Quelles sont vos impressions sur cette visite?
J’ai l’impression qu’ils sont partisans. Ils mettent sur le même pied d’égalité un membre souverain, membre des Nations unies et une minorité de rebelles irrédentistes, minorité au sein de tous les touaregs du Mali, minorité au des Touaregs de l’Adrar. Ils nous mettent sur le même pied d’égalité que les rebelles. Le peuple malien doit sérieusement prêter attention au choix de Mopti, a fortiori de Douentza ou de Gao comme lieu des négociations. Car toutes, ces villes citées pourraient, dans l’imagination des rebelles, être des villes de leur fameux Azawad. Leur refus de venir négocier à Bamako, en fait, est un refus de reconnaître Bamako, comme étant la capitale de leur pays, le Mali. Et les soutenir dans cette optique, serait, en réalité, nier les dispositions pertinentes de la résolution 2100 du Conseil de sécurité, qui répète qu’on ne saurait mettre en cause l’intégrité du territoire du Mali et la souveraineté de la nation malienne. Conformément à ces disposition pertinentes, la MINUSMA, Serval ne devraient pas accepter qu’un drapeau, autre que celui du Mali, flotte dans l’Adrar des Ifoghas. Dans les débats de ce matin sur RFI, animé par Juan Gomez, à l’occasion de la visite de la délégation du Conseil de sécurité, certains intervenants tendaient à opposer l’Accord de Ouagadougou à la résolution 2100, qui, à mes yeux, prime sur ledit accord. Encore une fois, le peuple tout entier doit rester derrière le Président de la République et son Gouvernement pour demander au Conseil de sécurité d’appliquer ses propres résolutions et désarmer le Mnla afin qu’il vienne à la table de négociation. Il nous donne l’impression que sans eux nous allons procéder à un génocide touareg au Mali. Il faut qu’ils arrêtent de nous insulter. Nous avons vécu avec les Touaregs depuis des années. Il n’y a jamais eu de problèmes entre nous. Le peuple malien est un peuple de paix et qui a toujours vécu en parfaite symbiose dans sa diversité.
Interview réalisée par Youssouf Diallo