La Russie travaille sur de nouveaux satellites de surveillance, plus perfectionnés. Mais les Américains ont une longueur d’avance, et même plus
armée russe se prépare visiblement à lancer une nouvelle génération d’astronefs espions high-tech.
Cela pourrait aider Moscou à atteindre la résolution jusqu’ici inégalée des “yeux sur orbites” américains. Mais la force spatiale américaine ne se repose pas sur ses lauriers. Tandis que la Russie se précipite pour rattraper les Etats-Unis sur un aspect particulier de la reconnaissance orbitale – l’imagerie de précision – les Etats-Unis préparent une sorte de “pas-de-côté” technologique qui pourrait conforter leur avance sur leurs rivaux dans la course à l’espionnage depuis l’espace.
Moscou prévoirait de lancer trois des nouveaux satellites Hrazdan – respectivement en 2019, 2022 et 2024.
Télescopes orbitaux orientés vers la Terre, les Hrazdan remplaceront les deux satellites Persona russes actuellement en service.
Moscou a fini par beaucoup se reposer sur sa flotte spatiale pour soutenir ses déploiements militaires à l’étranger. Ses satellites espions, parmi lesquels les Persona, ont joué un rôle de premier plan dans l’intervention russe en Syrie, en aidant à repérer les cibles des bombardiers et des missiles de croisière russes.
Les Hrazdans sont construits autour d’énormes objectifs savamment élaborés. Alors que les Persona possèdent des objectifs de 1,5 mètre de diamètre, ceux des Hrazdans sont d’un diamètre supérieur à deux mètres, selon le journal russe Kommersant.
Les Persona suivent des orbites circulaires autour de la Terre à une altitude de 700 kilomètres. A cette altitude, les objectifs des vieux satellites leur offrent une résolution de 31 centimètres, a expliqué au Daily Beast Ted Molczan, un observateur amateur de satellites devenu expert spatial indépendant. En d’autres termes, chaque pixel de l’image représente une surface de 31 centimètres sur 31 centimètres.
A la même altitude, les Hrazdans surclasseraient de façon significative les Personas. Leur résolution pourrait atteindre 24 centimètres, selon Ted Molczan.
“C’est une amélioration importante des capacités russes”, a déclaré au Daily Beast Brian Weeden, expert spatial à la Fondation Secure World dans le Colorado.
Mais tandis que la Russie investit dans l’amélioration de la résolution de ses satellites espions, les Etats-Unis travaillent dur pour optimiser leur propre flotte spatiale – et combiner leurs engins spatiaux avec des satellites commerciaux, en sous-traitance… C’est un tournant majeur pour l’armée américaine et le milieu du renseignement. Le Bureau national de reconnaissance des Etats-Unis (National Reconnaissance Office ou NRO), qui pilote les principaux satellites espion américains pour le compte de l’armée et des services de renseignement, peut obtenir des résolutions allant jusqu’à 7 centimètres avec ses satellites espions KH-11 Keyhole, dont les objectifs de 2,4 mètres de diamètre constituaient la base du fameux télescope Hubble de la Nasa.
Source: atlantico