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Poursuite policière sur la route: aucune loi pour stopper le drame

Au Mali, aucune loi ne protège les usagers de la route contre les poursuites policières qui se terminent, dans la plupart des cas, par un drame odieux. Une défaillance qui prévaut dans la loi de la circulation routière depuis la nuit des temps. Ainsi, malgré les conséquences très fâcheuses de cette chasse aux usagers de la route, les policiers récidivent au su et au vu de leurs chefs hiérarchiques sans conséquences.

    

Comme conséquence du laxisme des pouvoirs publics, en moins de deux mois, nous enregistrons trois cas de décès causés par des poursuites policières.
Le dernier cas est survenu le vendredi 28 avril 2023 à Sikasso. Ce jour-là, une moto taxi, chargée comme un âne a été pourchassée jusqu’au dernier souffle du conducteur, qui a rendu l’âme après un choc violent sur le goudron. La cliente de la moto et ses enfants, grièvement blessés, ont été transportés aux urgences du Centre hospitalier et universitaire de Sikasso. Conséquences : plusieurs postes de polices ont été saccagés par les habitants et des conducteurs de mototaxi. Des policiers innocents ont été pris à partie par la population. Le policier fautif a été sauvé de justesse du lynchage d’une foule écœurée, n’eut été l’intervention musclée des promoteurs des sociétés de moto taxi de Sikasso.
Cette malencontreuse aventure est fréquente à Bamako et dans les grandes villes du Mali.


Malgré la révolte des usagers aux lendemains des différents drames, les policiers récidivent. Dans le pire des cas, les policiers qui sont généralement toujours présents dans leur lieu de crime sans être inquiétés. Ce qui explique la colère des usagers qui décident souvent de se rendre justice, face à l’abus de pouvoir de certains agents zélés de la circulation routière.


Ici à Bamako, il y a un mois de cela, un autre conducteur de moto taxi a été tué par un accident des suites d’une poursuite des agents de la CICR au niveau du rond-point de Missagabougou. Des cas que nous ne cesserons de citer. Ces décès brusques et dans ces conditions inhumains endeuillent des familles et révoltent les populations qui sont en proie à des tracasseries et autres abus des limiers.
Selon une source policière, aucune loi au Mali ne régit le cas particulier des poursuites policières pour protéger les usagers. A ce jour, même un règlement intérieur n’est établi au niveau de l’administration de la police judiciaire, selon notre source.
« Nous ne sommes même pas au courant d’un processus d’adoption d’une loi contre les poursuites policières. Il y a trois ans, suite à des nombreux incidents qui se sont malheureusement terminés en des accidents mortels, la hiérarchie avait établi une note intérieure interdisant la poursuite des usagers. Mais quelques mois après, nous nous sommes retrouvées face au problème », a-t-il déploré.
Selon lui, cette note intérieure qui prévoit des punitions de quelques jours de suspension de l’agent qui a fauté.
« A part quelques jours de punition qui consiste à retirer le badge et le l’arme de l’agent fautif pour quelques jours, même si l’affaire est transmise à la justice, à la demande des parents de la victime, l’agent n’est ni radié, ni condamné à une peine maximale. Car la hiérarchie policière entame des médiations auprès des parents du défunt et on règle l’incident à la malienne »a-t-il expliqué, avant de conseiller aux usagers de respecter les codes de la route et surtout s’apprêter aux contrôles policières plutôt que de prendre la fuite.


« La faute incombe aussi aux usagers. Quelques soient les irrégularités qu’un usager fait l’objet, il doit s’arrêter. Nous sommes entre maliens, tout finira par rentrer dans l’ordre. La police est là pour protéger les usagers et non les causer du tort. A mes collègues aussi, ils doivent respecter la note intérieure qui interdit toute poursuite d’un usager », a-t-il perché.

PAR CHRISTELLE KONE

Source: Info- Matin
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