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Poursuite de l’opération de déguerpissement: tout le monde d’accord

Après les échauffourées de ces derniers jours entre les forces de l’ordre et certains commerçants détaillants, les opérations de libération du domaine public du district de Bamako vont continuer ce mardi 2 août 2016. C’est la principale conclusion de la rencontre entre le gouverneur du District de Bamako, Mme Sacko Aminata Kane DIALLO, et les représentants des syndicats et associations de commerçants de Bamako, hier lundi au gouvernorat. Après les échanges, les participants ont encouragé le gouverneur à poursuivre cette opération tout en l’invitant à prendre des dispositions pour qu’il y ait moins de dégâts.

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La rencontre, qui avait pour objectifs d’échanger avec l’ensemble des acteurs sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour le bon déroulement de cette opération de libération des voies publiques, a enregistré la présence du président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, Youssouf BATHILY, du président du SYNACOMDE, Cheick Oumar SACKO, du président de la Coordination des commerçants détaillants du Mali, Hamma Abba CISSE ; du président des Chambres de métiers du Mali, Mamadou Minkoro TRAORE ; le maire du District de Bamako, Adama SANGARE ; les maires des 6 Communes du District de Bamako ; les représentants des organisations confessionnelles ; les représentants des Familles fondatrices de Bamako; de la CAFO ; les représentants du RECOTRADE, etc.
Pour le représentant des 3 Familles fondatrices de Bamako, cette opération doit se poursuivre. Car nous voulons que notre capitale soit la plus belle du monde.
«On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs», a-t-il dit. Selon lui, cette décision était prise depuis longtemps.

« Le gouverneur nous a informé»
Le coordinateur des chefs de quartier de Bamako, Bamoussa TOURE, a souligné que le gouverneur les a consultés avant le début des opérations. « Nous étions présents sur les lieux le jour du lancement», a-t-il dit. Il a exprimé tout le soutien de l’ensemble des chefs de quartier du District de Bamako à cette initiative du gouvernorat. « Nous déplorons les dégâts causés, mais pensons que cette opération mérite d’être soutenue et encouragée». Il a invité les uns et les autres à faire preuve de bon sens. Toutefois, il a souhaité que des mesures soient prises pour mettre les victimes dans leurs droits.
Le représentant du Haut conseil islamique du Mali a déploré le fait que les mesures d’accompagnement, en amont, n’ont pas été prises avant le début des opérations. Cependant, il est convaincu : «Aucun pays ne peut avancer dans le désordre et l’anarchie ». A son avis, cette opération permettra de libérer les voies publiques. Le représentant du HCIM a préconisé la mise en place d’une commission d’information et de sensibilisation pour mieux édifier les acteurs concernés.
Le représentant du Groupement des leaders spirituels, lui, a indiqué que son organisation est favorable à cette libération des voies publiques qui arrange tous les usagers. Il a lancé un appel au calme. Selon lui, l’amour de la patrie est une partie de la foi.
Pour la libération de certaines parties du marché, notamment à l’intérieur, il faut passer par les responsables du marché, a-t-il préconisé. De même, il souhaite que l’opération se déroule de manière pacifique.
«Si cette opération échoue, ça sera la fin de l’autorité de l’Etat»
De son côté, le représentant du Mouvement «Sabati 2012» a souligné que notre conviction religieuse nous oblige à dire la vérité tant aux autorités qu’à nos militants. «Certes, il y a des choses que nous déplorons, mais il faut dire la vérité », a-t-il prêché. Avant d’ajouter qu’il est évident que la voie publique doit être dégagée. «Si cette opération échoue, ça sera la fin de l’autorité de l’Etat dans ce pays et cela est dangereux », a-t-il prévenu. Sabati 2012 soutient cette opération de libération des domaines publics. «Il faut que l’autorité de l’Etat s’affirme dans l’intérêt général», a-t-il conclu.
Le représentant de l’AMUPI a salué l’initiative de cette rencontre. Il a prié pour l’apaisement des cœurs et des esprits et appelé les uns et les autres à la raison et à la retenue. Aussi, il a exprimé le soutien de l’AMUPI au gouverneur dans cette opération. De même, il a invité tous les participants à appeler leurs militants à la base à faire preuve de civisme et de retenue et à éviter la violence.
Le représentant du CNJ, Souleymane Satigui SIDIBE, après avoir également salué l’initiative, a souligné qu’on ne peut pas continuer à diriger dans le mensonge. Cette question de libération du domaine publique ne date pas d’aujourd’hui, a-t-il fait savoir. Mais, aucune autorité n’a souhaité s’assumer, a-t-il déploré. «Nous pensons qu’on a menti aux victimes », a-t-il dénoncé. Pour lui, il faut que l’Etat prenne des mesures de recasement de ces gens délogés. Toutefois, il a mis en garde le gouverneur contre une application sélective de cette mesure.

«Personne n’a le droit de s’installer sur le domaine public »
Pour la représentante de la CAFO, personne n’a le droit de s’installer sur le domaine public. Mais il faut trouver des zones de recasement pour les déguerpis. «On est rassuré d’apprendre qu’il y a des places disponibles. Certes, nous déplorons les dégâts, mais la libération des voies publiques est une mesure salutaire », a-t-elle dit.
Pour le président de la Chambre de commerce et d’industries du Mali, «depuis 2014, une Commission avait été créée pour cette libération des domaines publics, sans suite. Il y a un problème de places. On ne peut pas continuer à ignorer la loi. Le secteur des détaillants assure 80% de notre budget national. Si rien n’est fait, on va vers la catastrophe dans une décennie ; sinon, à son avis, personne n’est contre cette opération de déguerpissement. En tout cas, il faut trouver les solutions. Pour ce faire, il a préconisé le recensement de toutes les victimes.
«Nous avons toujours demandé à l’Etat de nous céder les bâtiments publics qui sont au centre du marché. On a demandé 50 hectares à la zone aéroportuaire.
Pour le moment, nos sollicitations ont été vaines », a déploré le président de la CCIM qui a révélé qu’aux Halles de Bamako, il y a 2 422 kiosques disponibles. Selon le président de la CCIM, ceux qui ont saccagé les feux de signalisation et autres biens publics ne sont pas des commerçants. «Ce sont des individus mal intentionnés qui veulent salir le nom des commerçants. Ils doivent être interpelés », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il est contre la violence, prône le dialogue, et décline toute responsabilité face à des actes de violence.

Condamnation unanime de la violence
De leurs côtés, les maires des Communes 1, 4, 5 et 6 ont reconnu que cette opération de libération des domaines publics se déroule avec des difficultés majeures.
Pour le gouverneur, cette opération de libération du domaine publique n’est pas liée à l’organisation du Sommet Afrique-France. Pour preuve, elle a rappelé la mise en place d’une commission depuis des années. De même l’opération ne concerne pas l’intérieur du marché. Il s’agit des voies publiques et des domaines publics. Partout où ils vont casser, les intéressé avait eu le temps de vider les lieux, a-t-elle précisé
«Contrairement aux autres qui ont des titres d’autorisation provisoire, les restaurants BLABLA et la Terrasse ont des contrats avec la mairie. Même là, ils ont dépassé les limites. J’ai exigé qu’on révise leur contrat à la norme. Je ne suis pas du genre à faire les injustices, mais il faut respecter la loi », a-t-elle précisé.
Aussi, a-t-il déclaré, surtout avant de procéder à la libération des voies, les maires ont pris la décision d’annuler toutes les autorisations spéciales et ont ensuite envoyé par voie d’huissier un ordre de déguerpissement. «Tout le monde a été averti », a-t-elle martelé.
«Ce sont des personnes mal intentionnées qui sont à l’origine de cette violence »
Selon elle, à l’Artisanat et au Rail-da, tous les occupants illicites ont libéré leurs places sans problème. Et ce n’est qu’aux alentours de la Cathédrale que tout a commencé, a-t-elle expliqué. «Ce sont des personnes mal intentionnées qui veulent nuire à l’opération qui sont à l’origine de cette violence. Je demande de grâce à tout le monde de penser au Mali. Ce pays ne mérite pas ça», a-t-elle dit. Avant d’ajouter « la violence ne m’intimidera pas».
Par ailleurs, la gouverneure s’est réjouie de constater que tout le monde est d’accord pour que cette opération de libération des voies continue pour le bien des bamakois, à l’issue de la réunion.
Pour le recasement des personnes déguerpies, Mme SACKO Ami KANE a fait savoir qu’il y a beaucoup de possibilités à travers le District : En commune II, il y a 500 places disponibles au marché de Bonboli ; à la Zone industrielle, il y a 200 places, au marché du quartier Sans fil, il y 200 places également ; au marché de l’Hippodrome, il y a 100 places disponibles ; en Commune III, la reconstruction du marché de Dar-Salam permettra de rendre disponibles 440 places. Aussi, en Commune IV, il est attendu la construction du marché de Sibiribougou avec une capacité de 270 places. Au niveau des marchés des quartiers de Lafiabougou et Hamadallaye, il y a également des places. En commune VI, 100 boutiques sont disponibles au marché de «Allaminèsougou» ; à Sogoniko, il y a aussi beaucoup de possibilités, a-t-elle conclu.

Par Abdoulaye OUATTARA et Combeli DIAW (Stagiaire)

 

Source: info-matin

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