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Pourquoi les feux tricolores ne marchent plus à Bamako ? Hydro Sahel au centre du scandale

Pour une centaine de millions (144 000 000) de francs Cfa le Président directeur général de Hydro Sahel, Modibo Keïta, a décidé de mettre hors d’usage tous les 24 feux tricolores qui se trouvent aujourd’hui dans les carrefours stratégiques de la ville de Bamako. 

feux tricoloresA en croire le maire du district de Bamako, Adama Sangaré, le Président directeur général de Hydro Sahel a pris cette mesure sans prendre le soin de lui adresser une mise en demeure ou un avertissement quelconque.
Le plus révoltant, selon Adama Sangaré, c’est le fait de s’attaquer aux feux tricolores qui ne sont qu’un avérant N°1 au marché N°0622 du Dgmp 2010 relatif aux «Travaux d’éclairage publique solaire du district de Bamako». Faut-il rappeler que les travaux confiés à Hydro Sahel consistaient à fournir, installer et mettre en service 225 lampadaires solaires à un coût de près de 900 milliards de Fcfa et l’illumination des principaux bâtiments symboles de la décentralisation. Quant à l’Avenant en question, son montant s’élève à 269 807 838 Fcfa dont 144 000 000 de Fcfa pour les feux tricolores. C’est sur demande expresse de Modibo Keita que la Mairie du district de Bamako a accepté ces installations nécessaires pour la mobilité urbaine. Ce partenariat gagnant entre Hydro Sahel et le District de Bamako a été stoppé et par la grave crise institutionnelle et sécuritaire. Une situation qui a sevré le district de Bamako de ses ressources financières et qui l’a empêché d’honorer tous ses engagements contractuels.
Une raison qui devrait pousser les partenaires de la ville de Bamako à la compréhension et à la retenue. Mais malheureusement, la surprise est venue de Modibo Keita qui a voulu profiter de cette confusion totale pour se faire payer. Il fallait, selon lui, toucher à quelque chose qui allait affecter durablement les populations dans leur vécu quotidien. Cette chose, n’était autre que les feux tricolores qui régulent correctement la mobilité urbaine. En décidant donc de mettre hors d’usage les feux tricolores, le Pdg de Hydro Sahel savait qu’il allait provoquer un embouteillage monstre dans la ville de Bamako avec son lot d’accidents de la circulation. Il savait, en outre, qu’il mettait la vie des populations en danger. C’est-à-dire que son acte était prémédité. Sinon comment comprendre qu’il se soit comporté de la sorte ? Pourquoi s’attaquer aux feux tricolores alors que la procédure de signature de l’avenant n’est pas terminée ? Pourquoi n’a-t-il pas agi sur les lampes solaires dont toutes les procédures de signature sont achevées ?
En vérité, le Pdg de Hydro Sahel a voulu exercer un chantage ignoble sur la Mairie du District de Bamako tout en prenant en otage tous les usagers de la route. Et force aujourd’hui est de reconnaitre qu’il a réussi son coup. Les conséquences sont dramatiques. Le taux d’accident a grimpé ces deux jours. Aux heures de pointe, on assiste à des accidents et des embouteillages monstres. Les usagers ne retiennent plus leur colère et veulent comprendre pourquoi cette situation.
Colère des usagers de la route
Cette situation n’a fait qu’engendrer de lourdes pertes du côté des usagers de la route et des agents de police de la circulation routière. En effet, le taux d’accident de la route augmente et le rythme de travail des sapeurs pompiers s’accentue. Nombreux sont les usagers qui réclament les premières qualités de feux car ce coup d’essai s’est lamentablement transformé en échec. A en croire Amadou Traoré, l’expérience des feux à base d’énergie solaire a tourné à l’échec. Selon lui : «Avec la coupure des feux tricolores, circuler dans la capitale est devenu un véritable parcours du combattant. Le silence radio des autorités est incompréhensible sinon inadmissible dans la mesure où l’alimentation des feux est vitale dans les grandes villes. Comment comprendre que cette coupure soit liée à une seule entreprise. Pourquoi ne pas revenir à l’ancienne et résilier ce contrat ? Certainement que certains s’en mettent plein les poches comme ils l’on toujours fait».
Face à cette situation, les agents de police de la circulation routière ont toutes les peines du monde.  Selon  l’Adjudant Fousseyni Doumbia, agent de la circulation routière, l’Etat doit en faire une priorité. Notre interlocuteur ajoute que : «Le rôle des agents de compagnie de la circulation routière  est de réguler la circulation et d’intervenir pour sécuriser les usagers en détresse. D’abord ceux là qui doivent sécuriser doivent être sécurisés. Il y a la sécurisation morale, physique et intellectuelle. Cela ne remet pas en cause la qualité des agents. L’Etat doit s’assumer par rapport à cette situation et vis-à-vis de la population. Un feu à la circulation n’est pas l’affaire de la police. Comme difficultés, nous sommes confrontés à l’incivisme et l’indiscipline des usagers. Aussi, avec l’absence des feux tricolores, le non-respect du Code de la route est un facteur qui fait que le taux d’accident ne cesse d’augmenter».
L’Etat prépare la riposte
Aujourd’hui, Adama Sangaré et son équipe envisagent différentes options pour faire face aux conséquences de la mise hors d’usage des feux tricolores qui se trouvent aujourd’hui aux carrefours stratégiques du District de Bamako.
La première option, c’est de faire remplacer ces feux tricolores par les feux conventionnels. Cette solution permettra au moins d’assurer la sécurité routière. La seconde option, c’est de voir comment Modibo Keita peut répondre de ses actes. En effet, pour avoir mis hors d’usage les feux tricolores sans mise en demeure, il peut bel et bien engager sa responsabilité. Et cette fois-ci, il n’aura plus à faire avec le District de Bamako seulement, mais avec d’autres entités de l’Etat qui se battent contre l’insécurité routière. En un mot, toutes les dispositions sont prises aujourd’hui pour que les feux tricolores se rallument dans le plus bref délai.
Ibrahim M.GUEYE

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