Cette structure stratégique de l’ère démocratique a été créée par le Président Alpha Oumar KONARE pour mieux accompagner sa politique de décentralisation promise lors de la campagne électorale en 1992.
Elle devrait être chargée à l’époque d’assurer la maîtrise d’ouvrage financière des investissements projetés par chacune des communes du Mali.
De 2001 à 2003, plus d’un millier de projets ont été réalisés dans les différentes commune du Mali et au niveau des conseils de cercle. Ces projets vont des infrastructures socio-économiques à celles de la protection de l’environnement et aux radios locales communautaires.
Les Maires ont joué leur rôle de maîtrise d’ouvrage avec l’appui dans un premier temps des Conseils Communaux de Cercle (CCC) pour une assistance à la Maîtrise d’Ouvrage Déléguée et les Bureaux d’Etudes ont pris la relève par la suite.
Quant aux Entreprises, tant bien que mal, elles ont fait leur initiation dans l’entreprenariat local pour doter les communes d’infrastructures socio-économiques et culturelle selon des programmes préétablis par les mairies et les communautés locales.
Donc pendant une douzaine d’années, la Direction de l’ANICT a géré au moins annuellement 9 à 10 milliards. Tout allait bien, jusqu’au jour où il y a eu un audit commandé par la Banque Mondiale pour se faire une idée sur la quantité et la qualité de ces investissements à travers les communes en ce qui concerne le Programme d’Investissement Sectoriel de l’Education, phase II (PISE II).
Grâce à la performance de l’ANICT dans la réalisation des infrastructures communales à travers le pays, la Banque Mondiale et d’autres bailleurs de fonds lui avaient successivement confié 27 milliards et 20 milliards pour réaliser et combler le déficit d’écoles dans les communes. Les conclusions de l’audit ont été principalement les suivantes :
+ 70% de satisfaction en terme de qualité
+ 2 à 8 mois de délai de paiement des entreprises, alors que tous les fonds étaient en place dès le démarrage du programme. Ces raisons selon certaines partenaires de l’ANICT, étaient dues à l’insuffisance dans le suivi des travaux. D’autres ont révélé que le retard dans le paiement des factures était lié à une opération clandestine de transfert des fonds dans un compte de dépôt à terme.
Plus grave encore, après le coup d’état de mars 2012 qui a vu l’arrêt pratiquement de tous les financements des bailleurs de fonds, l’ANICT n’a plus jamais appliqué des règles de transparence dans sa gestion. Même avec le retour à l’ordre constitutionnel normal, la reprise des financements et l’achèvement des projets en cours par les entreprises et les bureaux d’études l’ANICT reste fortement endettée vis-à-vis de ces deux catégories d’intervenants.
En effet, nombreux sont les entreprises et les bureaux d’études auxquels l’ANICT doit beaucoup d’argent frôlant 2 à 3 milliards sur la période 2011. Chose étonnante, elle reste muette sur la question. Comment peut-on dans ces conditions, faire de la publicité pour une agence qui semble tomber dans la magouille de jours en jours, faute de volonté de transparence de la part des Directeurs successifs ?
On se rappelle du temps d’ATT, 34 milliards F CFA dans le cadre d’un projet dénommé PSPDN avaient été utilisés pour les régions du nord. Ces fonds ont été entièrement dépensés sans voire la moindre trace des infrastructures réalisées, encore à la veille du coup d’état de mars 2012. Les honorables députés doivent demander le bilan de ces investissements à travers une interpellation à l’Assemblée Nationale.
Nous pensons qu’il n’est pas fortuit, si l’ancien Directeur Général, Monsieur Mohamed Ag Erlaf après sa nomination comme Ministre de l’environnement a fait arrêter non seulement le processus de vérification de sa gestion par le Bureau du Vérificateur Général, mais aussi celui du recrutement par Appel d’Offre du nouveau Directeur Général pour faire nommer un cousin à lui, touareg bon teint Kidal.
Voilà donc le nouveau Mali ‘’Mali Kura’’ prôné par IBK et promis au peuple malien. Les nouveau investissements, en cours et ceux futurs dans les régions nord c’est-à-dire le territoire d’Azawad, estimés à plus de 2000 milliards ne vont-ils pas suivre le même sort que le PSPDN avec le nouveau Directeur M. Akory Ag Iknane ?
En attendant, il peut qu’à même payer ce que l’agence doit aux Entreprises et aux Bureaux d’Etudes pour leurs prestations de 2011. Ils doivent aussi à d’autres gens qui ont attendu longtemps, sinon leur donner des explications claires, et pourquoi pas aussi aux bailleurs de fonds.
Avant cela, arrêtez s’il vous plait de se faire la publicité parce qu’il y a eu seulement quelques travaux achevés et réceptionnés à Kidal, et avec cela vous vous proclamez saint des saints. Payez d’abord à ceux auxquels vous devez, avant de se faire une nouvelle virginité !
Seydou DIARRA
Source: Le Carrefour