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Pourquoi IBK a placé Moussa Timbiné au perchoir

L’implication personnelle du président IBK pour faire de Moussa Timbiné le candidat du RPM et de ses alliés de l’EPM à la présidence de l’Assemblée nationale et lui assurer ainsi toutes les chances de succéder à l’honorable Issiaka Sidibé ne procède nullement d’une volonté de matérialiser sa promesse de dédier son second mandat à la jeunesse malienne, ainsi qu’on s’évertue à le faire croire dans l’entourage de l’heureux promu. Histoire de légitimer un choix qui en avait assurément besoin.

 

Pour y parvenir, celui qui n’est plus que  » président d’honneur  » depuis le congrès d’octobre 2016 qui l’a vu céder son poste de président effectif à Dr Bocari Treta a dû sortir de sa vraie fausse retraite politique, monter en première ligne, bousculer la procédure de sélection établie au sein du parti et mettre à la touche le bureau politique national (BPN). La seule instance habilitée à conduire cette procédure.

Autant dire qu’une fois de plus, IBK ne s’est pas encombré des textes et dispositions régissant le parti, a traité avec mépris ses camarades et agi selon son bon entendement.

En hissant à la hussarde Moussa Timbiné à la dignité de deuxième personnalité de l’Etat, IBK vient de mettre en place la pièce centrale du dispositif de sa succession. Celle-là peut se produire soit par la démission dans les 36 mois qui nous séparent du terme de son second et ultime quinquennat soit à l’expiration légale de ce dernier.

Le président, dont le parcours a été parsemé d’une kyrielle de scandales financiers, a besoin d’assurer ses arrières et, à cette fin, ne peut rien laisser au hasard. Ses relations avec ses camarades fondateurs du parti qui s’était donné pour credo de  » faire la politique autrement  » ont été suffisamment cauteleuses pour lui garantir une succession tranquille. C’est à lui- même d’y veiller pour être sûr d’avoir «une vie après le pouvoir».

Moussa Timbiné installé à la présidence de l’Assemblée nationale va disposer d’une trésorerie (30 millions de FCFA par mois pendant 36 mois) pour constituer une équipe d’élus nationaux à son entière dévotion et, à travers eux, une clientèle politique disséminée sur l’ensemble du territoire national. En cas de départ anticipé ou normal de l’actuel président, il lui reviendra d’organiser la présidentielle avec plus d’atouts pour la remporter que ses éventuels concurrents, qu’ils soient de son propre parti ou de formations de l’opposition. Une fois à Koulouba, IBK pourra jouir d’une retraite sereine.

Ce schéma peut être bouleversé par une détérioration du climat fratricide qui prévaut à l’intérieur du RPM. Des velléités de démission sont signalées au sein de plusieurs sections depuis le parachutage de Timbiné à la présidence de l’Assemblée et pourraient mener à une scission. Marginalisée au sortir des récentes législatives, poussée à bout par le traitement infligé par la Cour constitutionnelle à ses doléances, l’opposition pourrait se radicaliser et développer des méthodes de lutte insurrectionnelles. Cela dans un contexte de pourrissement social, de précarisation du processus de paix, de fragilisation de la cohésion nationale, de perte de confiance accentuée des populations dans les gouvernants.

Saouti HAIDARA

Source : l’Indépendant

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