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Pourquoi Barack Obama n’est pas venu au Mali ?

Le Président Américain Barack Obama a effectué la semaine dernière une visite de 72 dans deux pays de la corne de l’Afrique, le Kenyan et l’Ethiopie. Cette visite du Président de la première puissance économique du monde a été bien suivie en Afrique et à travers le monde. Elle a  suscité un  immense espoir d’où la grande mobilisation le vendredi, samedi et dimanche derniers dans les deux pays. Le Jatiguiya  était à la hauteur du niveau de coopération que l’Afrique souhaite avec le pays de l’oncle Sam. Cette visite sous haute surveillance sécuritaire comme cela sied en de pareilles occasions n’a pas  manqué de susciter d’immenses interrogations tant sur le choix des pays que l’opportunité même de la visite.   

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Le 1e Président noir du pays de l’oncle Sam est à sa troisième visite sur son continent d’origine, après celle effectuée au Ghana en juillet 2009 et en juin 2013 en Tanzanie et au Sénégal et lors des obsèques de l’icône de la lutte anti apartheid, Nelson Mandela en Afrique du Sud.  Pour l’homme le plus important de la planète au calendrier sérieusement chargé, se rendre trois fois en Afrique dénote un certain intérêt que les USA portent au continent.  La mini-tournée d’Obama au Kenya et en Ethiopie. Cette ultime visite en tant que président sur le continent, a donné lieu à toutes sortes de supputations et aiguisé les appétits de l’occident pour un continent émergent en plein croissance économique à deux chiffres après la Chine. Au Kenya, il a été surtout question de la lutte contre les Shebab et du renforcement de la coopération entre ce pays et les Etats Unis.  Il a également insisté sur le respect des principes démocratiques et des valeurs universelles de droit de l’Homme et de libertés publiques. On notera beaucoup d’accords signés tant dans le domaine de la lutte contre le terrorisme que dans celui du renforcement de la coopération entre les USA et chacun des pays et même au-delà.

Y a-t-il d’autres critères qui auraient motivé le choix de ces deux pays ?  On peut sans nul doute y répondre par l’affirmative. Le Kenyan, critiqué et mis sur le banc des accusés pour ses violations répétées  des droits de l’Homme après les élections de 2007, qui  valurent à l’actuel président URU Kenyatta d’être poursuivi par la CPI, s’est vite ressaisi en organisant en 2011 des élections beaucoup plus crédibles. C’est après ces dernières élections que le pays  connaitra une croissance économique réelle et jettera  les bases d’un développement durable saluées au-delà des frontières. Le Kenya, en plus de son immense potentiel touristique avec ses Safari, est aujourd’hui un model dans la bonne gouvernance et dans la lutte contre la corruption. Quant à l’Ethiopie, pays, où les principes démocratiques sont souvent bafoués ou sacrifiés sur l’autel du nationalisme, est elle aussi un model dans la bonne gouvernance et dans la lutte contre la corruption. En Ethiopie comme au Kenyan le taux de croissance est à 2 chiffres. Par contre, au Mali et au Nigéria, même si les élections  s’y sont bien déroulées et les résultats acceptés par tous, force est de constater que ces deux pays  sont loin d’être des modèles de bonne gouvernance et de respect des droits de l’Homme. Ils ne sont pas attrayants et l’environnement des affaires est loin d’être assaini en dépit du bon classement du Mali dans le dernier rapport « Doing Business ». Muhammadu Buhari, le président du Nigéria a vite pris conscience du fléau de la corruption et à peine investi a donné le ton en diminuant son salaire de moitié et compte faire autant pour les gouverneurs, son Cabinet et autres hauts cadres de l’Administration publique. En visite aux Etats unis il a sollicité l’aide des américains pour non seulement lutter contre Boko Haram, mais aussi contre la corruption qui gangrène si lourdement son administration.

Quant à IBK, le président Malien, il fait plus de discours et de menaces qu’il ne prenne  d’actes concrets et visibles contre les flagrants cas de corruption épinglés par les rapports du VEGAL et de la Cour Suprême. « Il gesticule plus qu’il n’agisse véritablement » dira un observateur. D’où la perte de son aura et du crédit dont il jouissait naguère aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Son dernier discours lors de la présentation des vœux de cette année à la société civile à l’occasion de l’Aïd El fitr, a laissé plus d’un évasif tant il est le énième sur le même sujet sans jamais être suivi d’effet.

Pourquoi Obama n’est pas venu au Mali ?

La question qui taraude bien des esprits au Mali est celle de savoir pourquoi le Président Américain n’a pas visité les rives du Djoliba, un pays qui comme le Kenya est autant confronté aux mêmes problèmes sécuritaires liés à la présence de Al-Qaïda au Maghreb Islamique, d’Ançar-Eddine et du Mujao ? Le Mali autant que le Kenya, en dépit de ce défi, a réussi à organiser l’une des élections les plus transparentes qui a vu pour une rare fois, un président africain élu avec un score aussi impressionnant que celui de 77,6 % obtenu par IBK. Pourquoi les présidents américains préfèrent-ils toujours rencontrer les présidents maliens à la Maison Blanche et non à Bamako ? Jamais un président américain n’aura visité le Mali. Sous la première République le président Modibo Keita fut reçu par le président John Kennedy à Washington DC. On se rappelle même moins la réception du putschiste Moussa Traoré par un président américain à la Maison Blanche. En dépit de ses efforts qui ont échoué de peu pour que Bill Clinton visitasse le Mali, le président Alpha Oumar Konaré n’aura été lui aussi reçu qu’à la Maison Blanche. Le président ATT qui fut pourtant le président le plus proche d’un ancien président américain à savoir Jimmy Carter n’aura pas lui aussi réussi à accueillir un président américain sur son sol. Et pourtant, il pilota durant de nombreuses années la lutte contre le ver de Guinée sous financement américain. Le président IBK, lui non plus, ne réussira pas à briser le signe indien. Obama comme Clinton, viendront à Dakar à moins de deux heures de vol d’oiseau de Bamako sans vouloir y mettre les pieds. Alors à quand la visite d’un président américain à Bamako ? La Diplomatie malienne en est fortement interpelée.

En définitive Barack Obama ne visite jamais un pays tant qu’il ne constate pas une certaine avancée dans l’accomplissement de trois critères à savoir la Démocratie, la Bonne gouvernance et le respect des libertés fondamentales.

Youssouf Sissoko 

 

Source: Info@Sept

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