Après la feuille de route signée en juillet dernier, la deuxième manche des pourparlers inclusifs inter-maliens doit déboucher sur une paix durable et définitive.
La capitale algérienne va polariser l’attention du Mali et de ses partenaires le lundi 1er septembre 2014. Après le report du 17 août dernier, le 2ème round des pourparlers inclusifs entre l’Etat malien et les groupes armés du nord à cette date et très attendu et important car censé jeter les bases d’une paix durable et définitive. C’est du moins l’impression dégagée à l’issue du premier round qui avait les mêmes protagonistes toujours dans la capitale algérienne du 16 au 24 juillet dernier et qui a abouti à la signature d’une feuille de route. En tout cas, l’Algérie fonde assez d’espoirs pour ce rendez-vous. « Le dialogue inter-malien de fond aura lieu début septembre entre les différentes parties maliennes et ce, dans le cadre du respect de la souveraineté de l’Etat et du peuple malien et avec la participation d’acteurs régionaux et continentaux », avait déclaré Ramtane Lamamra, en accueillant le 21 août dernier son homologue malien Abdoulaye Diop à l’aéroport international d’Alger.
Compte tenu du fait que cette seconde manche abordera les questions de fond, les deux parties se préparent pour effectuer le voyage algérien. Depuis la fin du premier round, le Mali par l’entremise du Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif, Modibo Kéita, a entrepris une vaste opération d’informations à l’endroit des forces vives de la nation sur le contenu de la feuille de route. C’est ainsi qu’il a pu recenser les préoccupations, les suggestions et propositions de ses interlocuteurs. La finalité recherchée étant de dégager une position commune de l’ensemble des Maliens dans la perspective du second round. Il a été suivi en cela par le ministre des Affaires étrangère et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop. Ce dernier a multiplié les rencontres du même genre avec les diplomates et autres partenaires du Mali engagés dans le processus du dialogue inter-malien. Le mardi 12 août dernier au CICB, la classe politique malienne a organisé, avec l’appui du ministère de la réconciliation nationale et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), un atelier en vue d’adopter une vision commune dans le cadre des pourparlers.
De leur côté, les groupes armés se concertent pour harmoniser leurs visions en attendant le 1er septembre. Il s’agit notamment du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Mouvement (dissident) arabe de l’Azawad, la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR). C’est dans ce cadre qu’il y a eu une rencontre le 12 août 2014 au CICB entre la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) avec la société civile. Présent en début de semaine à Ouagadougou, les groupes armés prennent très au sérieux les pourparlers qui vont débuter la semaine prochaine. S’ils semblent abandonner l’idée d’une partition ou d’indépendance du pays et accepter le caractère laïc du pays, les groupes armés travaillent à dégager des idées communes pour la définition d’un statut viable pour le nord du Mali. Selon eux, la dénomination de la zone importe peu, seul le contenu à attribuer est important. « Ce n’est pas le terme qui est important mais c’est le contenu. Ce contenu doit vraiment prendre en compte une fois pour toutes les aspirations de ce peuple, les aspects sécuritaires, les aspects de développement de cette région » a déclaré ce matin sur les ondes de RFI le porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad, Moussa Ag Attaher.