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Pourparlers Etat-rébellion: Et le peuple dans tout ça ?

Depuis le 1er Septembre dernier, l’Etat malien, représenté par le haut représentant du Président de la République, M. Modibo Kéita et une forte délégation composée d’une demi-douzaine de  ministres et autres personnalités civiles et administratives, est  en discussions, à Alger, avec l’ensemble des  groupes armés du Nord. Mais les choses ne bougent toujours pas à grande vitesse. A l’intérieur du pays, presque pas de réaction ! On ne constate ni de réaction d’approbation, ni de mouvement de protestation, comme par le biais de manifestions populaires.  Le peuple malien,  de Kayes à Kidal, en passant par Bamako, reste de marbre.

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Il n’y a donc ni marche de soutien, ni protestation contre tel ou tel acte posé pour ces pourparlers. Cela est-il dû au fait que le peuple est las de ses dirigeants ?  Lesquels ne le considèrent que lors du scrutin législatif, communal et présidentiel pour arriver à leur fin. Ainsi, une fois élu, ces dirigeants font comme tout leur est transmis directement et ils peuvent tout décider,  sans l’intervention du peuple. Tandis qu’aucun changement n’est possible sans la mobilisation et l’adhésion de ce peuple aux idéaux  des dirigeants politiques. Dans ce cadre-là, le peuple semble indispensable. Même si au Mali, la population est à majorité analphabète et que  tout le monde n’est pas au parfum de l’actualité.

On se rappelle, pendant la transition, le peuple malien, tout entier avait été mobilisé par les gouvernants pour faire face à la montée des groupes rebelles et djihadistes. L’appel fut entendu et la lutte a été menée avec l’ensemble du peuple informée, sensibilisé, mobilisé et prêt à tout pour réussir.

Par contre aujourd’hui, nous sommes à une phase cruciale de cette crise du nord et nos dirigeants semblent faire cavaliers seuls au lieu d’impliquer le peuple tout entier. Ils devraient  renforcer la communication en langues nationales autour  des sujets qui sont en cours de discussions, tout en expliquant au peuple ce qui est mieux et qu’il faut défendre et ce qu’il faut refuser. Quand on sait que de l’autre côté,  les groupes armés ont des soutiens au sein même de la communauté internationale et  que l’on ne serait pas loin d’un complot international, il y a lieu de réveiller la conscience populaire. Pour éviter toute surprise désagréable, c’est un peuple conscient seul, qui peut mener la bataille, au prix du sang, et obtenir de meilleurs résultats pour le Mali.

C’est la régionalisation qui est considérée par les autorités comme la solution  appropriée à la crise. Une régionalisation qui sera d’égale application pour l’ensemble du Mali, afin que toutes les parties du pays  bénéficient sans exclusive, tant mieux. Le peuple malien ne voudra jamais d’un statut particulier pour ceux qui ont pris des armes contre leur propre pays.

En tout cas, toute solution envisagée en dehors de  l’indivisibilité, la laïcité  et la reconnaissance  de la loi fondamentale de l’Etat malien par les groupes armés, ne saurait provoquer  qu’une  révolution dans notre pays. Alors, attention, attention, attention !

 

Alfousseini Togo

Source: Canard de la Venise

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