L’Institut d’économie rurale (IER) ambitionne de rehausser sa performance en matière de recherche en vue de contribuer davantage au développement agricole du Mali. La 28è session ordinaire de son conseil d’administration, tenue hier, a, à cet effet, examiné le procès-verbal de sa 27è session, l’état d’exécution des recommandations de ladite session, le rapport d’activités 2021. Elle a également planché sur le programme d’activités 2022 et le nouveau manuel de procédures administratives, opérationnelles, financières et comptables.
Le ministre du Développement rural, qui présidait l’ouverture des travaux, a souligné que 2021 a enregistré une forte variabilité des pluies dans le temps et dans l’espace avec des poches de sécheresse. Arrêts de pluie qui ont affecté les rendements des cultures et des animaux, a déploré Modibo Keïta. Couplée à la crise sanitaire de la Covid-19, a-t-il ajouté, cette situation a contribué à l’augmentation de la vulnérabilité des populations qui vivent majoritairement de l’exploitation des ressources agro-sylvo-pastorales.
Malgré ces conditions peu favorables, le ministre du Développement rural dira que I’IER a exécuté 66 projets de recherche, dont 20 financés par notre gouvernement à travers le Fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique. L’Institut a mis 138 tonnes de semences de pré-base et de base de céréales et de légumineuses à la disposition des services techniques et des ONG.
À ces réalisations, s’ajoute la formation de 24.804 acteurs du monde rural sur des techniques de production de semences de qualité, de plantation et de greffage des arbres forestiers et fruitiers, de gestion de l’aflatoxine dans l’arachide et les céréales, et de diversification des aliments pour la nutrition des enfants. Modibo Keïta dit avoir noté l’amélioration des conditions de travail au sein de l’Institut à travers l’acquisition de sept véhicules pour la réalisation effective de missions des chercheurs sur le terrain, la réhabilitation du Laboratoire de biotechnologie à Sotuba et les bureaux du Centre de machinisme agricole à Samanko, la rénovation du Site Web de l’IER après plusieurs années d’interruption.
«Ces conditions favorables, jointes au courage et à l’enthousiasme constant du personnel, ont permis d’exécuter l’essentiel des activités opérationnelles programmées pour 2021», a félicité le ministre Modibo Keïta.
Toutefois, a déploré le ministre en charge du Développement rural, les terres de recherche de l’IER sont en permanence soumises à des convoitises et souvent des occupations illégales, créant du coup des conditions d’expérimentation difficiles dans certaines stations et sous stations. Aussi, les ressources humaines qualifiées diminuent-elles d’année en année avec le départ à la retraite des chercheurs et techniciens seniors, réduisant ainsi la capacité scientifique de l’Institut, a constaté le ministre Modibo Keïta.
Dans la perspective de faire du Mali une puissance agricole, il est nécessaire de considérer la recherche agricole comme le fer de lance de la concrétisation de cette volonté. Pour ce faire, le ministre Kéita a invité les chercheurs à redoubler d’efforts dans les compétitions internationales afin de mobiliser davantage de ressources pour faire face aux nouvelles priorités de recherche telles le changement climatique.
Le directeur général de l’IER, Dr Abdoulaye Hamadoun Maïga, a attiré l’attention sur des problèmes comme les agressions foncières des sites de recherche, la vétusté des infrastructures et l’insuffisance de ressources financières nécessaires aux investissements en matière de recherche.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR
