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Pour Obama, « la seule option sera la guerre » si le Congrès américain bloque l’accord sur le nucléaire iranien

Le président des États-Unis a vigoureusement défendu, mercredi 5 août, l’accord conclu entre l’Iran et les grandes puissances le 14 juillet dans la perspective d’une bataille difficile au Congrès en septembre. Violemment attaqué par le camp républicain depuis près d’un mois – le candidat à la présidentielle de 2016 Mike Huckabee a ainsi estimé que l’administration conduisait les Israéliens « à la porte des fours » crématoires –, Barack Obama a choisi de répondre longuement, en s’efforçant de faire la preuve de la vacuité des arguments de ses contradicteurs.

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Le président des États-Unis s’est exprimé devant l’American University, où l’un de ses prédécesseurs démocrates, John F. Kennedy, avait prononcé un vibrant discours en faveur du désarmement nucléaire en 1963, un an seulement après la crise des missiles de Cuba. M. Obama s’est d’ailleurs beaucoup appuyé sur les leçons de l’histoire, récente comme plus ancienne. Considérant que l’accord ne réglait pas tous les problèmes avec l’Iran mais précisément l’objectif qu’il s’était fixé, à savoir empêcher la République islamique d’obtenir l’arme nucléaire, le président s’en est pris avec virulence à ses critiques. « Leur rhétorique vous semble familière ? », a-t-il interrogé, « et pour cause, ce sont les mêmes qui argumentaient pour une guerre en Irak ». Cette guerre coûteuse, a-t-il dit, les États-Unis continuent d’en payer le prix, compte tenu de leur engagement contre les djihadistes de l’Etat islamique. « Le seul bénéficiaire de cette guerre », a-t-il ajouté, « a été la République islamique d’Iran. »

Sanctions inefficaces

M. Obama s’est ensuite lancé dans un long plaidoyer sur la supériorité de la diplomatie sur les formules bellicistes de ses adversaires. « Les sanctions unilatérales américaines seules n’avaient rien produit », a-t-il rappelé, « cela a changé quand nous avons été capables de rassembler la communauté internationale » pour parvenir à un régime plus efficace même s’il avait un prix pour certains des alliés des États-Unis qui commerçaient avec l’Iran. M. Obama a ensuite énuméré les avantages de l’accord, rappelant que seul Israël s’y opposait publiquement. Le président des États-Unis s’est attaqué à deux arguments de ses contradicteurs : le fait que l’Iran pourrait reprendre un programme interdit après dix ou quinze ans et qu’elle allait bénéficier d’importants revenus. Si l’accord n’est pas ratifié par le Congrès, a-t-il assuré, l’Iran reprendra immédiatement ses activités et parviendra rapidement à ses fins, précipitant l’escalade. Il a assuré par ailleurs que les sanctions par elles seules n’avaient jamais empêché Téhéran d’avancer dans la quête de la bombe, pas plus qu’elles ne l’avaient empêché de financer des groupes hostiles aux États-Unis et à leurs alliés dans la région.

M. Obama a estimé que camper sur une ligne intransigeante pour obtenir « un meilleur accord », formule qu’il s’est efforcé de tourner en ridicule, une reddition complète de l’Iran, provoquerait un réflexe d’unité du pays autour du régime tout en disloquant la coalition patiemment mise sur pied. « Ne nous attendons pas à ce que nos partenaires se plient à des diktats du Congrès américain », a-t-il prévenu, « notre objectif commun n’a jamais été un changement de régime » à Téhéran.

Israël « a tort »

Dramatisant à dessein l’enjeu, le président des États-Unis a assuré que si le Congrès rejette l’accord, « la seule option sera la guerre », même si ce n’est pas immédiatement.  « Certains de mes contradicteurs assument le prix de la guerre, assurent qu’une opération préventive permettra de régler le problème sans trop de conséquences », a assuré M. Obama, « mais a-t-on tiré les leçons du passé ? Les guerres au Proche-Orient peuvent-elles être simples ? »

Abordant longuement la question de l’opposition à l’accord du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, M. Obama a déclaré : « Je crois qu’il a tort. » « Je ne peux pas m’empêcher de prendre une décision au seul motif que cela froisse temporairement mon allié », a-t-il ajouté. « La paix n’est pas l’absence de conflit, c’est le moyen de faire face à des conflits par des moyens pacifiques », a ajouté le président, citant à dessein son prédécesseur républicain Ronald Reagan, capable de conclure comme John F. Kennedy des accords avec l’Union soviétique alors qu’elle constituait une « menace existentielle » pour les États-Unis. « Si le Congrès bloque l’accord », a-t-il conclu avant d’inviter les Américains à se faire entendre auprès de leurs élus, « nous perdrons quelque chose de bien plus précieux que l’accord lui-même : notre crédibilité ».
Source: lemonde.fr

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