Même si les participants aux concertations nationales ont proposé la mise en place du Conseil national de la Transition pour jouer le rôle de l’Assemblée nationale, les députés de la 6e législature n’ont pas lâché leur combat pour le rétablissement du parlement malien. Ils ont d’ailleurs rejeté en bloc ce Conseil national de la Transition (CNT) proposé lors des concertations. Pour eux, la loi fondamentale du Mali a été « violée » dans la dissolution de l’Assemblée nationale et ils demandent à ce que cette institution soit rétablie. Ils estiment que le CNT ne peut pas jouer le rôle du parlement. « Le Conseil national de la transition proposé dans la charte de la transition ne peut en aucun cas remplacer l’Assemblée nationale sur le plan sous régional, régional, et international », a déclaré Aïssata Cissé dite Chato, une des ex-députés. Elle poursuit : « La poursuite du processus des réformes politiques et institutionnelles suivant les recommandations du Dialogue national inclusif et des journées de concertation nationale ne peuvent être effectives sans le vote des lois à l’Assemblée nationale ».
Pour ces députés, les futurs membres du Conseil national de la Transition n’étant pas des élus ne sont pas légitimes pour voter des lois au nom du peuple malien. Les seules personnalités habilitées à la faire sont celles à qui les populations ont porté leur confiance. « Seuls les députés élus au nom du peuple peuvent se saisir du dossier des sanctions contre le Mali et du vote d’une loi d’amnistie en faveur des acteurs des évènements du 18 août 2020 », a précisé la porte-parole des députés. Selon elle, le non-rétablissement de l’Assemblée nationale a des conséquences graves sur le Mali, car, indique Chato, ce pays ne sera plus représenté dans les instances régionales, sous régionales et mondiales sans une Assemblée nationale légitime et légale.
Ainsi pour obtenir ce rétablissement, ces ex-députés disent être prêts à engager des actions judiciaires au niveau national, sous régionale et mondiale. « Nous, députés de la 6e législature, décidons de tout mettre en œuvre y compris par judiciaire nationale, sous régionale et internationale au cas échéance », ont annoncé les conférenciers.
La libération de Moussa Timbiné et des autres officiels exigés
Solidaires avec leur président, Moussa Timbiné, les députés de la 6e législature ont demandé la libération immédiate de ce dernier et de tous les officiels détenus à Kati. « Nous exigeons la libération sans délai du président de l’Assemblée nationale, honorable Moussa Timbiné, du Premier ministre, Dr Boubou Cissé et de tous les détenus », a laissé entendre Chato.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays-Mali