Pour le redressement de la transition dans notre pays, la Coalition pour le Redressement de la Transition (CRT), dénommée « Anka Faso Tilén », a été mise en place, hier, mercredi 23 décembre 2020, à la Pyramide du Souvenir. Sa naissance a été annoncée par Baki Bah et Badra Aliou Dembélé (membres) lors d’un point de presse.
Les conférenciers ont fustigé d’entrée, qu’après deux mois, le président et le gouvernement de la transition ont servi au Maliens une gouvernance qui s’est caractérisée par la militarisation des postes politiques et administratifs, laissant transparaître leur mépris des urgences du pays au grand dam des populations abandonnées à leur sort de plus en plus sombre aux plans sécuritaire, alimentaire et sanitaire ; par la violation de la constitution du 25 février 1992 et de la charte de la transition dans la gestion des affaires de l’État dont le pilotage à vue est devenu patent à travers la mise en place du Conseil national de Transition (CNT); le manque de transparence dans la gestion des affaires publiques ; le glissement inquiétant du vice-président sur les prérogatives du président de la transition qui met ce dernier au second plan, contrairement à l’esprit et à la lettre du choix souhaités par les Maliens d’un civil pour présider la transition. Leur gouvernance s’est aussi soldée, selon la CRT, par leur incapacité à apaiser le front social, la gestion chaotique de la crise de COVID-19 et de la situation sanitaire en général, en méprisant les revendications légitimes des professionnels de la santé, le regain de l’insécurité urbaine dans les campagnes, les villes et sur les routes.
Dans la déclaration liminaire, Baki Bah a demandé, pour redresser la transition, la dissolution du Conseil national de transition en vue de la mise en place d’un CNT plus inclusif, sur la base d’une clé de répartition conséquente, car alliant représentativité et efficacité des membres devant le composer. La CRT demande aussi au vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, de se consacrer strictement aux questions de défense et de sécurité, rôle qui lui est dévolu par la charte de la transition. Elle exige également la démission de tous les militaires des postes politiques pour se consacrer au recouvrement de l’intégrité territoriale du pays. Par ailleurs, elle (CRT) sollicite l’ouverture incessante d’un dialogue franc avec l’UNTM (Union national des travailleurs du Mali), le syndicat de la santé et tous les autres syndicats sous le leadership du président de la transition. De plus, elle (CRT) recommande la diligence des réformes politiques et institutionnelles indispensables à des élections générales crédibles et apaisées. Au président de la transition, la CRT demande, tout en insistant, la mise à la disposition de la justice tous les rapports du vérificateur général des dix dernières années et la diligence des autorités dans la délivrance de la carte NINA au Maliens de l’intérieur et de la diaspora. A l’endroit de la communauté internationale, poursuit la déclaration, la CRT l’encourage de redoubler d’effort aux côtés de nos FAMAS (Forces Armées Maliennes) pour ramener la paix et recouvrir l’intégrité territoriale du Mali. En plus, la CRT demande au président de la transition de faire sortir le calendrier de la transition sur la base de la Charte en vue de respecter le délai imparti de 18 mois.
Enfin, la CRT lance un vibrant appel à toutes les forces vives de la nation de former un front uni pour préserver les acquis démocratiques et l’Etat de droit ; prend l’engagement à mettre tout en œuvre en vue de circonscrire cette gestion politique cavalière, déviante et opaque du pays par les autorités de la transition ; affirme enfin, son engagement à ne ménager aucun effort pour réaliser, de manière légale, les engagements ci-dessus.
Hadama B . Fofana
Source: Le Républicain- Mali