Voilà d’un trait, la quintessence de l’analyse du président de l’Association des Jeunes pour la Démocratie et le Progrès (AJDP), Youssouf Maïga, sur la situation politique du Mali.
C’était, à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée au Lycée Lumière de la Cité CAN Village. Objectif : préciser la position de l’AJDP par rapport à la révision Constitutionnelle en cours et qui divise les Maliens depuis quelques semaines.
L’Ajdp est parmi les premières associations à avoir revendiqué, à visage découvert, l’ouverture Démocratique au Mali. Aujourd’hui, cette association se bat de toutes ses forces pour la révision constitutionnelle qui divise les Maliens.
Aujourd’hui, l’Ajdp fait partie des rares associations à soutenir la tenue du référendum constitutionnelle et entend sensibiliser et mobiliser les populations afin que le Oui l’emporte sur le Non.
Au moment où une plate-forme, composée d’une centaine d’organisations de la société civile et de partis politiques, roulent à faire échec à ce référendum qui est synonyme, selon une frange de la population malienne, de “partition du pays” ou de “renforcement des pouvoirs” du président de la République, les responsables de l’Ajdp, eux pensent que la voie de la paix au Mali et de la réconciliation passe impérativement par cette révision constitutionnelle et le référendum du 9 juillet prochain.
« Aucune action, aucun débat, fusse t-il, autour de la révision Constitutionnelle, ne doit diviser les fils du pays… Nous devons taire nos querelles fratricides et se donner la main pour juguler la crise et poser les jalons de la construction d’une nation forte et prospère. Ce qui nous uni est plus fort que ce qui peut nous diviser », a laissé entendre le président de l’Ajdp dans son exposé.
Pour lui, cette révision de la constitution permet de conformer la constitution à l’accord pour la paix et la réconciliation. Et le président de l’Ajdp d’ajouter que « le Mali est sur la bonne voie pour honorer ses engagements contenus dans ledit accord. Le seul obstacle demeure la mise en conformité de la constitution aux dispositions de l’accord. La révision constitutionnelle est un impératif pour franchir l’ultime étape vers la paix. Si nous nous réussissons, rien ne pourra s’opposer au retour de l’armée et l’administration dans les zones contrôlées par les groupes armés dans la partie nord du Mali », a insisté Youssouf Maïga.
L’Ajdp lance un appel aux Maliens de voir cette révision constitutionnelle comme une opportunité à saisir et qui va au delà des clivages politiques et des intérêts partisans. Puisque la révision constitutionnelle est une exigence de l’Accord pour la Paix, a-t-il dit, ‘’nous devons dégager cette balle de notre camp’’.
Pour le conférencier, les gens se polémiquent inutilement sur certaines dispositions de la constitution, notamment l’article 118 de la constitution en vigueur et celles relatives à la création d’un Sénat et de la nomination du président de la Cour Constitutionnelle par le président de la République.
C’est vrai qu’il ne doit pas avoir de révision constitutionnelle, selon l’article 118, si une partie du territoire national est occupé par une force étrangère, mais au Mali les localités occupées ne le sont pas par une force Étrangère. Pour lui, la nomination du président de la Cour Constitutionnelle par le président de la République permettra de renforcer la cohésion entre les membres de cette institution. Quant à la création du Sénat, le conférencier indique que c’est une émanation de l’Accord de paix auquel, la constitution doit se conformer à travers sa révision.
Rappelons que suite à la pression des contestateurs de cette révision constitutionnelle, lesquels ont déjà battu le pavé et comptent organiser une autre marche, le président de la République a reporté la date du référendum une date ultérieure.
Mariam Konaré