Informer et sensibiliser les bouchers et les acteurs de la filière bétail-viande sur les conséquences et dangers de l’abattage clandestin et le vol d’animaux.
Voilà d’un trait, l’objectif d’une rencontre qui a réuni l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de ce sous-secteur. C’était le 13 juillet dernier dans la salle Olympa de Banankabougou.
L’abattage clandestin et le vol d’animaux constituent un fléau qui entrave l’économie du pays, menace la santé humaine, déshonore le métier des bouchers et pollue sérieusement l’environnement. C’est au regard de tous ces constats que l’ensemble de tous les acteurs de la filière viande se sont concertés pour dégager des solutions durables et efficaces à cette pratique.
La présence de plusieurs personnalités clés de ce domaine a rehaussé l’éclat de la cérémonie. Au présidium, M. Mohamed Moctar Sow, Directeur Général de l’abattoir frigorifique de Bamako, qui avait à ses côtés M. Amadou Yalhoué, chef de division industrie animal (DNPIA) ; la Directrice régionale des services vétérinaires ; M. Ousmane Tounkara, l’administrateur provisoire de l’abattoir frigorifique de Sabalibougou ; les secrétaires généraux des bouchers de la rive droite et gauche. Et on notait également la présence effective des représentants de marchants de bétail des marchés Kati-Draal, Niamana et Sans-fil et un parterre de bouchers.
Cette rencontre, première du genre prouve à suffisance que ces deux fléaux deviennent de plus en plus préoccupants pour les acteurs de ce sous secteur.
Selon Mohamed Moctar Sow, le DG de l’abattoir frigorifique de Bamako, les abattages clandestins ne se soucient guère d’une bonne hygiène et de la protection de l’environnement. Il signale que ce phénomène constitue des sources de pollution et de nuisance pour les populations riveraines (odeurs nauséabondes, développement d’asticots, pollution des mouches et autres insectes. « L’infiltration de sang et de liquide stomacal dans le sol pendant l’hivernage peut contaminer la nappe phréatique et peut être source de maladie pour les populations voisines », a-t-il déclaré.
Il faut noter que cet espace d’échange et de réflexion a permis aux bouchers de lever un coin de voile sur les causes profondes de l’abatage clandestin et du vol de bétail.
Dans leur propos, ils ont salué les organisateurs pour cette initiative, avant d’indiquer que ce problème qui menace leur activité, devrait être pris à bras le corps. Toutefois, ils soulignent que l’abattage clandestin tire sa source à plusieurs niveaux. Selon certains, la non réglementation du métier de boucher et la multiplication des abattoirs seraient à l’origine. D’autres mêmes se sont focalisés sur la distance des abattoirs et le moyen de transport.
S’y ajoute, la lenteur du processus d’abattage des abattoirs qui les empêchent des fois de servir les clients au moment opportun, ou encore la crainte de perdre les animaux lorsque les analyses prouvent que ces bétails sont atteints de maladie. Voilà entre autres, les causes qui ont fait l’objet d’un débat houleux entre les conférenciers et l’auditoire. Avant qu’ils ne trouvent, finalement, un terrain d’entente.
Aussi, il faut noter que cette rencontre a permis aux responsables des structures des services techniques de prendre notes, en vue d’une analyse succincte de toutes ces causes évoquées par les bouchés.
Selon les participants, il faut une synergie d’action pour mieux sensibiliser sur ce mal qui ruine le pays. Et cela, à travers la mise en place d’une commission de contrôle et de sensibilisation qui sera composée de tous les acteurs concernés et qui suppléera celle de la Direction Nationale des Productions et des Industries Animales.
Avant de terminer, les responsables ont lancé un appel solennel à la population, en termes de collaboration, afin de jouer pleinement son rôle dans la gestion de cette affaire. Et cela, à travers les dénonciations et tous ce qui pourrait être utile dans la lutte contre le fléau.
Adama Coulibaly