S’il y a un domaine qui mérite des réformes, c’est bien celui des dépenses publiques. Pour sortir le pays du marasme économique, des pistes de solutions sont proposées par le Dr. Etienne Fakaba Sissoko. Dans cette contribution, il s’intéresse au cas spécifique de l’Assemblée nationale.
Le budget annuel de l’A.N. est de 9 632 863 000 FCFA en 2014; en 2006 c’était 6 095 074 000 FCFA. Un député malien coûte en moyenne plus de 5 millions FCFA par mois, soit 65 529 680 F.CFA par an. Les salaires engloutissent presque 2 milliards par an. Mais à cela il faut ajouter les indemnités de session pour les députés – 810 millions F.CFA par an ou 5,5 millions par député, dont des indemnités de logement.
Les voyages des députés sont de 3,72 milliards F.CFA, soit plus que toute la masse salariale de l’institution. Les frais de téléphone sont de 152,8 millions F.CFA et le budget pour l’entretien des bureaux de l’assemblée s’élève à 105 millions.
En outre, le président bénéficie d’autres avantages beaucoup plus intéressants : matériels de fonctionnement, mobiliers de bureau, alimentation du personnel d’intendance et de sécurité du domicile, dépenses de souveraineté, de solidarité et de formation. Le tout pour 1.000.000.000 FCFA.
Les députés, fréquemment, sont en congé, la Constitution ne les obligeant à travailler que 165 jours par an. Sans compter qu’une grande partie des députés vaque à d’autres occupations. Il y a donc une possibilité de ne convoquer que des sessions extraordinaires deux fois par trimestre, qui nous permettraient d’économiser un peu plus de 5 milliards de CFA. Ces avantages, mêmes légaux, doivent être reversés au trésor public, compte tenue de la difficile situation du pays. C’est cela montré l’exemple.
Le même exercice peut être fait pour chacune des institutions du Mali et administrations publiques et décentralisées, pour mettre en évidence le manque criard de rationalisation des dépenses publiques et prouver que de réelles économies peuvent être faites pour réaliser des investissements, lutter contre le chômage et ainsi favoriser la reprise économique.
Dr. Etienne Fakaba Sissoko