Dans un manifeste rendu public le 22 septembre dernier au mémorial Modibo Keïta, le Front pour l’Émergence et le Renouveau au Mali (FER-Mali) a réclamé la souveraineté économique du Mali. C’était sous l’égide du président du mouvement, Sory Ibrahim Traoré, en présence du Hamandoun N’diaye, vice-président.
« L’or doit briller pour les Maliens ». C’est le combat de ce nouveau front composé d’hommes et de femmes engagés pour la souveraineté économique du Mali. En effet, dans son manifeste, le FER-Mali a déploré que le Mali, malgré les richesses de son sous-sol, ne soit pas toujours indépendant économiquement. Pourtant, cette souveraineté économique « passe nécessairement par le choix d’une économie forte basée sur la mise à profit de nos ressources minières en générale et de l’or en particulier par le pouvoir politique et l’ensemble du Peuple Malien de l’intérieur et de l’extérieur ».
Nombreux sont des Maliens qui dénoncent, dans les grins, services, familles…l’exploitation de l’or du Mali par des entreprises étrangères. Le FER-Mali, lui, étale problème à la place publique et dénoncent des Maliens complices de cette situation. « Notre or, l’or du pays de l’empereur Kankou Moussa fut exploitée par des multinationales à travers des contrats négociés sous la houlette de certains concitoyens véreux, sans vergognes, sans ambition et sans vision pour leur patrie dont ils sont pourtant les hauts représentants, acceptant les conditions les plus humiliantes au profit de leurs intérêts égoïstes » , a-t-on insisté dans le manifeste.
Pour Sory Ibrahim Traoré, Hamandoun N’diaye et autres, il est inconcevable que le Mali cède à chaque fois la plus grosse part aux exploitants multinationaux sans aucun mécanisme fiable de contrôle ; la mise à l’écart de nos cadres compétents dans les instances dirigeantes des entreprises minières au profit des expatriés ; le favoritisme et le clientélisme, la corruption et la gabegie qui gangrènent nos services de l’état dont le rôle est de servir de garde-fous afin de protéger nos concitoyens et notre environnement physiques dans les zones minières ; le laisser aller dans les déclarations douanières avec son lot de manque à gagner estimé à des centaines de milliards par an…
Les propositions du FER-Mali
Le FER-Mali ne s’est pas limité aux simples dénonciations. Il a également fait d’énorme
Propositions pour la souveraineté économique du Mali. Ces recommandations aux autorités sont, entre autres, la renégociation de tous les contrats miniers en exigeant une meilleure promotion des opérateurs miniers nationaux avec la création de mines 100% maliennes ; la création de la foire internationale de l’Or à Bamako pour faire de notre pays le carrefour mondial de l’Or ; le remplacement des travailleurs expatriés qui ont plus de deux ans dans l’exploitation minière au Mali par des nationaux; l’organisation de l’orpaillage traditionnel avec la création de comptoirs d’achat locaux sécurisés et un fond d’appui à l’orpaillage traditionnel; le désenclavement total des zones impactées par les activités minières et la création des conditions de bien-être socio-économique et culturelles pour les populations des zones aurifères ; la création d’une Agence nationale de contrôle et de rentabilisation des industries minières au Mali en favorisant le raffinage de l’Or du Mali avant l’exportation ; l’adoption d’une loi qui oblige les sociétés minières à effectuer 80% des achats et contrats de services avec les opérateurs économiques nationaux ; la construction d’un hôpital de référence internationale dans toutes les régions du Mali d’ici 2025 . Ce n’est pas tout, le mouvement demande à ce que le 30 Mars de chaque année soit institutionnalisée comme journée nationale de l’orpaillage traditionnel à partir de cette année. Il propose aussi que 5% de la part de l’état soit restitué en nature pour créer un fonds national de sécurité pour les générations futures.
Le front a, par la suite, lancé un appel patriotique à tout le peuple malien pour la réussite de son combat.
Pour sa part, le vice-président du FER-Mali, Hamandoun N’diaye a invité les autorités maliennes à travailler à redonner au Mali sa souveraineté économique.
Boureima Guindo
Source: LE PAYS