Selon Rfi, l’année 2020 a vu la production de coton s’effondrer des trois quarts au Mali, passant de 700 000 à 147 000 tonnes. Sachant que cette filière du coton faisait vivre plus de quatre millions de personnes au Mali, avant sa perturbation ainsi que 14% à la richesse nationale, son arrêt a mis tout le pays à genoux.
Selon les propos du ministre de l’Agriculture de l’élevage et la pêche, Mohamed Ould Mahmoud rapportés par RFI, les paysans « n’ont pas laissé les terres à l’abandon, ils ont cultivé des céréales telles que le mil, le maïs, etc. Mais malheureusement, il en est résulté une perte importante de cash-flow [flux de trésorerie, ndlr] au niveau des ménages, des producteurs et des populations ».
Les raisons de ce désintérêt des cotonculteurs envers « l’or blanc » se justifient, selon la même source, non seulement par la pandémie de Coronavirus qui a provoqué 30% de baisse de la demande internationale, notamment la Chine, mais aussi la chute du prix d’achat garanti par l’Etat de 275 francs CFA le kilo en 2019 à 200 francs pour la campagne 2020. A cela, il faut aussi ajouter la suspension de la subvention de l’Etat sur les engrais, causant une flambée de près de la moitié du prix du sac d’engrais.
Pour donc relancer la production, le ministère de l’Agriculture a entrepris beaucoup d’actions auprès du monde agricole et des acteurs afin de ne pas répéter les mêmes erreurs en 2021.
C’est pourquoi d’ailleurs, le ministre a rassuré d’une révision du prix du coton. « Cela va être un prix incitateur. Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour que le prix d’achat de base du coton [pour la campagne, ndlr] 2021-2022 soit très, très attractif, tout en tenant compte des équilibres macro-économiques et de l’évolution des cours sur le marché mondial », a-t-il indiqué selon Rfi.
Concernant la subvention des intrants, le ministre a souligné que « les questions relatives à la subvention des intrants ont fait l’objet de larges débats lors des assises nationales du coton. Des propositions pertinentes ont été faites par les acteurs et les partenaires de la filière. Ces propositions sont à l’étude par les équipes compétentes au sein de mon département, afin de choisir la meilleure option ».
En plus de tous ces aspects, le ministère en charge de l’agriculture de l’élevage et de la pêche a annoncé beaucoup de mesures dans le cadre de l’épanouissement de la filière Coton, notamment dans le domaine de la transformation du coton au Mali. « On a accepté un certain nombre d’exonérations sur le dédouanement des équipements pour la transformation, des importations gratuites de pièces à partir de certains prix. On a accordé beaucoup de facilités aussi pour la création et le renforcement des unités de transformation de la fibre de coton. On a aussi des projets d’agropoles, des gens qui veulent faire toute une chaîne de valeur sur la production de coton. Nous sommes en train d’étudier les dossiers avec les ministères impliqués, ceux du Commerce, de l’Économie et des Finances », souligne Mohamed Ould Mahmoud, selon Rfi qui précise que cette volonté n’est pas nouvelle, mais que le ministre, Mohamed Ould Mahmoud espère que les dispositifs d’incitation produisent rapidement des effets.
Issa Djiguiba