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Pour la paix au Mali et dans le Sahel : Un colloque de haut ouvert à Bamako par LMI Macoter sur les résultats de ses recherches des 5 dernières années

Sur  initiative du Laboratoire Mixte International MaCoTer, en collaboration avec  trois  universités du Mali : Université des Lettres et des sciences  Humaines de Bamako (ULSHB), Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako (USJPB), Université des Sciences sociales et de Gestion de Bamako (USSGB), se sont ouverts,  le lundi 1er  novembre 2021,  à Radisson Blu de  Bamako, les travaux  de trois jours du Colloque international  de Bamako intitulé : «reconfigurations maliennes et situations ouest-africaines : cohésions, territoires et développement».

La  secrétaire  générale du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr.HabiSanou, a présidé  l’ouverture.  Étaientà ses côtés, l’Ambassadeur  de France au Mali, Joël Meyer, Laurent Vidal, représentant  de l’IRD (Institut  de Recherche pour le Développement), le Recteur de l’Université des Lettres et des sciences  Humaines de Bamako (ULSHB), Pr.IdrissaSoiba Traoré, celui de l’Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako, Pr. Moussa Djiré, les co-directeurs  du Laboratoire  Mixte International Macoter (LMI Macoter), Dr. Fatoumata Coulibaly  et Dr. Gilles Holder.  Prennent  part au colloque, une soixantaine  de délégués de l’Afrique, et de l’Europe. Le colloque aborde 12 panels  de haut niveau, en quatre axes : « recomposition des territoires, mobilités, migration et retours » ; « cohésion sociale : prescriptions religieuses, suppléance et économie morale du développement ; «  « terroirs et médiation culturelle » ; « conflits locaux, conflits globaux : logistiques politiques et territoriales de la conflictualité  pour aider le Mali à sortir de cette situation de guerre, d’insécurité ».

Gilles  Holder a indiqué que le colloque vise d’abord à présenter le bilan des recherches qu’ils ont effectuées durant les 5 dernières années au sein du laboratoire, en les enrichissant de celles produites par des collègues du Cameroun, de  Côte d’Ivoire, du Sénégal, d’Allemagne, de France et d’Italie qui ne sont pas liés à Macoter. «C’est pour cette raison que l’intitulé du colloque reprend largement la thématique du laboratoire, mais à laquelle nous avons voulu inclure d’autres situations africaines qui sont à la fois proches et distinctes », a déclaré Giles. La seconde raison de ce colloque international, poursuit Gilles Holder, qui regroupe 60 intervenants durant trois jours, est de créer un moment de réflexion, une sorte «d’arrêt image», sur les raisons pour lesquelles le Mali, et plus largement les pays du Sahel, s’abîme dans des conflits fratricides et comment il entend se reconfigurer. «Il s’agira  ici, à Bamako, de capitaliser des avoirs en se voulant prospectif pour le Mali et les voisins confrontés aux mêmes questions de mal gouvernance, de fragilité de l’Etat de droit, de politiques néolibérales, de justice sociale, d’éducation, de prérequis sécuritaires…», a fait savoir Dr. Gilles Holder.

A travers  aussi  ce colloque, dit Holder, nous voudrions essayer de convaincre les personnalités politiques, les membres de la société civile, les bailleurs de fonds présents, et qui tous se mobilisent pour sortir de cette crise, en leur disant que la recherche peut offrir un appui substantiel pour trouver des solutions, dès lors que l’approche strictement sécuritaire et répressive, que les solutions techniques, n’ont pas suffisamment fait preuve d’efficacité.

Certes, souligne Gilles, la recherche n’est pas là pour se substituer à l’action des gouvernements et n’a aucun mandat que celui de connaître et transmettre. Mais, poursuit Dr. Gilles, faut-il que cette recherche académique puisse exister. « Le Mali  dispose d’un institut et de trois grandes  universités publiques qui se partagent enseignement et recherche en sociologie, en anthropologie, en histoire, en géographie, en droit, en sciences politiques, etc. Le Mali est aussi l’un des rares pays à avoir créé un fonds compétitif pour la recherche et l’innovation technologique, alimenté par une subvention budgétaire fixé à 0,2% des recettes fiscales. Malgré tout cela, malgré les efforts que le pays faits, malgré une crise qui ne cesse de s’étendre, la recherche en sciences n’accède que de façon marginale à ce fonds, qui privilégie plutôt les secteurs de la santé, de la biologie, de l’agriculture ou des mines. Or le développement agricole, la prise en charge d’une meilleure santé, l’amélioration de l’éducation, le développement économique ne pourront se réaliser sans rétablir au préalable la paix et la cohésion sociale, seuls gages de sécurité et de bon être des citoyens. Cela passe par la compréhension des causes qui ont conduit à ce conflit et son extension, de manière à pouvoir engager un processus de dialogue de réconciliation et de reconstruction. Les sciences sociales sont aussi là pour cela », a déclaré Dr. Gilles Holder.

Selon Laurent Voidal, sur le fond, si les grandes thématiques de Macoter sont présentes (mobilités, ordres sociaux et politiques, dynamiques culturelles). On sent plus que jamais que ce colloque, son argumentaire, dit Vidal,  ont été « rattrapés par la crise ». « Les questions de conflictualité, de fracture, de fragilité traversent les énoncés de ce colloque. On a donc, et c’est heureux, des sciences sociales en prise directe avec les dynamiques du pays », a fait savoir Laurent Vidal. Ce colloque peut donc être l’occasion d’inaugurer de nouvelles thématiques qui porteront Macoter dans les années à venir.

Pr.Haby  Sané, a, au nom du Ministre de l’enseignement supérieur, indiqué que LMI Master est le premier labo interdisciplinaire  de recherche de haut niveau en sciences humaines et sociales  qui se penche  sur les grands enjeux sociaux et économiques au Mali en rapport avec les questions de conflits, de reconstruction, les réponses au niveau social et du développement. «J’espère que les thématiques débattues viendront répondre aux  défis  de la paix, à la crise multidimensionnelle à laquelle le Mali fait face», a déclaré Pr.HabiSané.

Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain

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