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Pour avoir réclamé la candidature du président IBK en leur nom : La population de Kéniéba marche aujourd’hui contre leur député Boubacar Sissoko et certains notables

A l’approche des élections présidentielles du 29 juillet 2018, le torchon brule entre les autorités coutumières et politiques dans le cercle de Kénieba. En effet, la chefferie et plusieurs communautés de Keniéba reprochent à leurs élus et certains notables d’avoir sollicité, au nom de la population de Kéniéba et sans leur consentement, la candidature du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta lors d’une rencontre le 29 mars dernier à Koulouba. Pour exprimer sa désapprobation face à l’attitude de leurs autorités politiques et certains notables, la population de Kéniéba décidé de battre le pavé ce jeudi 5 avril 2018 dans la ville de Kéniéba. Cette marche pacifique de protestation autorisée par le maire de Kéniéba, Moussa Camara partira de la place Banta Kéita aux environs de 9 heures pour prendre fin à la même place, mais, tout en passant par l’école de Lafiabougou, l’Hôtel de Falémé et la préfecture.

Pour avoir annoncé leur soutien à IBK sans leur accord, les communautés de Keniéba organisent une marche de protestation ce jeudi matin contre le député élu à Keniéba, Boubacar Sissoko et certains notables. Dans une correspondance adressée à la mairie de la commune de Keniéba, dont nous détenons une copie, le maire Moussa Camara a donné un avis favorable pour la tenue de la marche. «Etant entendu que certaines personnes (autorités politiques et villageoises) sont allées à Bamako pour parler au nom de la Communauté de Kéniéba sans pour autant qu’elles n’aient l’aval de celle-ci.

A travers une assemblée générale, la communauté de Keniéba se désolidarise de cette démarche. Par conséquent, elle sollicite de votre part, l’autorisation d’une marche pacifique le jeudi 05 avril 2018 à partir 9h00. La marche suivra l’itinéraire suivant : Départ de la place Bantan Keita au goudron en passant par la voie sur laquelle se trouve le groupe scolaire et la BDM, le goudron sera suivi jusqu’à la bifurcation devant aboutir à l’hôtel Falémé. De l’hôtel Falémé, la marche passera par la Préfecture, la Mairie et terminera au point de départ (Place Bantan Keïta) par quelques interventions des autorités villageoises et coutumières », c’est en substance la correspondance signée par Cheick Oumar Camara, représentant des communautés adressée au maire de Keniéba. Selon un responsable de la marche, , cette marche est initiée par des communautés de Kéniéba, comprenant toutes les couches de la société  dont la chefferie, Cafo, Haut conseil Islamique, Amupi, les jeunes, etc. L’objectif  de  la marche, ajoute notre source,  est  de  dénoncer  et de dire avec la dernière  rigueur, non à l’équipe (la délégation Kéniébienne)  qui  est  allée à Koulouba chez  le  président  de  la  République  pour  parler  au  nom de la communauté  Kéniébienne, sans  les consulter.  La marche,  précise  notre  source, est  autorisée par la Mairie  de Kéniéba. « Nous  avons  une  copie  d’autorisation  de  la  marche  signée le Maire Moussa  Camara  et  une  copie  déposée  à  la police   et  à  la protection civile », a confirmé notre source. « Nous marchons pour désapprouver la déclaration faite par la  délégation qui a parlé au nom des communautés  (les réalisation faites dans  les domaines  de l’eau, de l’énergie, d’infrastructures routières, de logements, sont fausses). Même au moment ou je vous parle, il n’y  pas de courant à Kéniéba. Nous nous désolidarisons aussi de la demande faite par ladite délégation au chef  de l’Etat de l’envoi de 300 tonnes de céréales à Kéniéba. Malgré nous maigres moyens, on n’a pas besoin de ça », souligne  notre  source  avec insistance.

 

Désavoué, le député Boubacar Sissoko réaffirme le bien fondé de sa démarche

Contacté par le Républicain, hier, mercredi 4 avril 2018, dans l’après midi, le député élu dans le cercle de Kéniéba, Boubacar Sissoko donne sa version. Selon lui, cette marche risque de ne pas être pacifique, parce que selon lui, les organisateurs entendent fermer les écoles et marchés et empêcher le fonctionnement correct des services publics. « En ma qualité de représentant de la localité, j’ai demandé une audience au président de la République pour recevoir la communauté de Kéniéba et lui exposer les problèmes. L’audience a été fixée le 29 mars 2018. La chefferie de Keniéba a été la première autorité à être touchée pour l’audience. Je suis passé par la préfecture de Kéniéba pour dire de convoquer toute la société de Kéniéba car ce n’est pas un truc politique. Ça concerne l’avenir du cercle de Keniéba. Je dis que pédagogiquement, on va d’abord remercier le président par rapport aux réalisations faites à Keniéba, ensuite, nous allons lui poser nos doléances. Le chef de village de Keniéba et ses conseillers ont dit qu’ils ne pourront pas participer parce que IBK n’a rien fait à Keniéba. Je dis non, vous pouvez dire que ce qui a été fait n’est pas suffisant mais dire qu’il n’a rien fait est une erreur », a déclaré l’honorable député Boubacar Sissoko.

Au cours de leur audience avec le président IBK en fin du mois de mars 2018, le député a cité quelques réalisations faites par le gouvernement dont la réalisation de 40 logements sociaux, la réalisation de 20 kilomètres, le parc de vaccination, la réalisation d’un pont, la dotation de certains services en véhicules et motos, des patrouilles pour lutter contre la banditisme etc. l’arbre ne doit pas caché la forêt, dit-on. Malgré ces réalisations, le député a égrené des doléances pour le développement de son cercle dont le bitumage du tronçon Sadiola-Kéniéba, bitumage de la brettèle de six kilomètre à Kéniéba, le renforcement de la capacité de l’énergie du Mali (EDM SA), le renforcement de la capacité de SOMAPEP et SOMAGEP, l’équipement du CSCOM, manque d’emploi des jeunes dans les sociétés minières, faire en sorte que les opérateurs économiques puissent avoir les marchés de la localité, l’organisation de l’orpaillage,  la nécessité de sauver le fleuve de Falémé et d’appuyer les organisations féminines etc. A l’en croire, 60 chefs de villages, 60 imams et 10 maires du cercle de Keniéba ont pris part à la rencontre avec le président de la République. « Je suis le député du cercle de Keniéba. Je ne peux pas arrêter la mission parce que le chef de village de Keniéba n’est pas satisfait. Battons nous pour Keniéba et taisons nos égos », a-t-il souhaité. Selon lui, les organisateurs de la marche sont des politiciens qui veulent faire de la récupération politique.

Affaire à suivre !

Aguibou Sogodogo/ Hadama B. Fofana

Source: Le Républicain

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