Comme à l’accoutumée, Moussa Mara, président du parti Yéléma, part à la rencontre des militaires pour les mettre en confiance à l’occasion des fêtes de Nouvel An. Pour cette année, des conditions ont été réunies pour lui en empêcher, chose qu’il n’a pas assez partagée même s’il se félicite d’avoir montré la voie aux autres. Il invite les autorités à plus de responsabilités pour que de tels actes ne se posent plus.
Lisez sa déclaration
J’informe l’opinion publique nationale que la réception fraternelle et citoyenne que je comptais organiser, le 31 décembre passé, avec le détachement des forces armées maliennes situé à la sortie de la ville de Kemacina, dans le centre de notre pays, a été empêchée par l’État-major général et le cabinet du ministre de la Défense.
Au moment des festivités marquant la fin de chaque année civile, j’organise une sortie au plus près de nos troupes sur le terrain pour vivre le passage vers l’année nouvelle avec eux. C’était le cas il y a deux ans à Gao et l’année dernière à Sevaré. Je note d’ailleurs avec satisfaction que cette initiative a fait des émules au niveau de l’État depuis l’année dernière, à travers des responsables qui se sont rendus à Tombouctou et cette année à Sevaré. Le ministre de la défense lui-même s’est rendu cette année à Nara.
Il est dès lors incompréhensible que ce que des responsables publics réalisent sur le financement du budget national puisse être interdit à une personnalité qui utilise ses propres moyens pour voyager et organiser une réception destinée à agrémenter quelque peu les moments de jeunes gens qui se sacrifient pour le pays. L’armée doit être une cause nationale et toutes les initiatives permettant de renforcer le sentiment d’être soutenus chez nos militaires et de les rapprocher du peuple et de ses dirigeants doit être encouragée, sans considération partisane ni d’aucune autre sorte.
Cette décision regrettable des autorités militaires basées à Bamako est dès lors injustifiable et va à contre sens des discours de rassemblement et d’unité prononcés par les autorités gouvernementales.
J’invite par conséquent nos autorités à se ressaisir afin d’éviter des situations de ce type à l’avenir. Je leur suggère d’adopter un État d’esprit inverse de ce qui prévaut actuellement et d’œuvrer à organiser des activités qui rapprochent les FAMAS des Maliens. À l’occasion des fêtes que de nombreux militaires passent loin de leurs foyers, il est souhaitable que des visites à leur endroit, de personnalités et d’autorités publiques, soient diligentées pour leur témoigner la solidarité nationale. Cela améliorera le moral des troupes, sensibilisera les responsables sur leurs engagements pour le pays et renforcera sans aucun doute la cohésion sociale et l’unité nationale.
Moussa MARA
Source: Le Pays