MC-ATT a tenu une conférence de presse pour fêter son premier anniversaire. Du 26 janvier 2017 à 26 janvier 2018, voilà un an qu’il est lancé sur les fonts baptismaux. L’enfant est né avec ses trente dents, l’anniversaire est fêté au siège du parti à Badalabougou. C’était le samedi le 27 janvier 2018, cette première année selon le président du parti a été bien chargée et toutes les activités prévues ont été exécutées.
La rencontre était présidée par Jeamile Bittar, fondateur du MC-ATT qui avait à ses côtés les autres vice-présidents.
Le MC- ATT n’est donc pas né suite à un mouvement d’humeur. Il a assimilé et interprété un type de gouvernance politique appelant les citoyens et citoyennes de notre pays à mettre le Mali au centre des préoccupations nationales.
Déjà à la naissance de la 3è République, nous avons compris que notre pays ne peut vivre dans la haine et dans l’exclusion et que l’heure était venue de rassembler les fils et les filles de notre pays. La conférence Nationale a posé des balises de bonne conduite, ayant conduit à l’adoption d’une constitution multi partisane, illimitée, définissant les règles de fonctionnement démocratique de la nouvelle République, notamment les conditions de prise du pouvoir.
Si la première décennie a été marquée par des joutes parfois compliquées sur le terrain de l’apprentissage de la démocratie pluraliste sur le socle illimité dans une carrière où l’on peine à mesurer la profondeur abyssale des enjeux, tant l’exercice est rude, mais nécessaire, la deuxième décennie politique marquée du sceau de l’homme qui avait été appelé à assumer le destin du pays nous a ouvert de nouvelles perspectives dans la gouvernance. Cette période de gestion consensuelle du pays a permis d’associer la classe politique à l’exercice et au partage du pouvoir.
Nous étions à la veille (deux mois) du renouvellement du personnel politique quand absurdement l’histoire récente de notre pays fit estomper cette aventure.
Pour nous notre expérience politique a dû payer un écout à des évènements extérieurs dont la portée géopolitique et géostratégique a submergé notre pays et le Sahel.
C’est pourquoi, nous pensons que si la guerre en Libye n’avait pas été provoquée, le Mali aurait été préservé de la crise qui a failli l’emporter.
Le Sahel et la communauté internationale n’ont pas vite compris que le phénomène n’était pas limité au seul théâtre du Mali. L’appel du Mali à constituer un front sahélien face à la menace n’a pas été entendu. Si le G5 Sahel dont nous saluons la création et qui est la manifestation tardive de cet appel est en place, le chemin qui mène à la victoire reste parsemé d’embuches. En un an nous avons travaillé à définir notre orientation politique. Nous nous sommes démarqués de la majorité et de l’opposition. Il ne faut donc pas faire un effort intellectuel compliqué. Le cœur de notre préoccupation reste le Mali et la réconciliation des maliens.
Au cours de l’année écoulée le MC- ATT a déployé d’intenses activités. L’implantation du Parti se poursuit dans tout le pays, ainsi qu’à l’extérieur. Nous avons invité les organes mis en place à renforcer le maillage du parti pour être plus près des militants.
Nous avons rendu public le point de vue du MC- ATT à l’occasion d’une conférence de débat bien saluée sur le projet de révision constitutionnelle initié par le gouvernement. Nous avons notamment invité les initiateurs de cette révision constitutionnelle à organiser des débats inclusifs pour mieux éclairer l’opinion publique.
A cet effet, nous avons proposé au Président de la République de choisir une personnalité consensuelle pour rapprocher les points de vue et de coupler l’élection régionale et présidentielle pour une meilleure pondération des coûts.
Nous heureux de constater que cette proposition a été acceptée, dans la mesure où le projet de révision constitutionnelle a été ajourné, après des consultations larges et avisées, à travers le pays. La paix sociale n’a pas de prix dans le Mali post crise.
Quand la menace terroriste se manifeste maintenant dans les parties Nord et centre du Mali et que Bamako même en a connu sa part, l’on doit savoir raison garder.
Nous avons en outre préconisé au Gouvernement l’amélioration du climat de dialogue social. L’accalmie que nous avons connue confirme bien la vertu du dialogue.
C’est pourquoi nous avons commencé après notre rentrée politique par rendre visite aux partis politique tous bords confondus et aux notabilités.
Nous n’avons pas pu rencontrer tous les anciens présidents. Cependant, certains pour des raisons d’agenda n’ont pas pu répondre à notre sollicitation.
Partout, nous avons insisté sur la nécessité de s’engager dans la voie de la réconciliation nationale car sans réconciliation l’avenir du Mali se compliquera davantage.
Nous avons ensuite entrepris des démarches pour le retour de l’ancien président Amadou Toumani TOURE dont le modèle inspire notre parti.
Nous avons élargi le cercle à tous ceux et à toutes celles qui ont soutenu cette requête. En particulier, nous avons appelé le Président de la République du Mali, la CEDEAO et l’Union Africaine à interagir.
Pour y parvenir nous avons imprimé à notre démarche un caractère dynamique, associatif et populaire et nous avons compris qu’ils étaient nombreux, les maliens qui partageaient le même sentiment.
La partie de bisbille n’a donc pas été longue.
Nous parlons ici sans forfanterie, ni gloriole.
ATT est de retour depuis. L’éloquence et l’arbitrage des faits par rapport à l’accueil populaire, qui lui a été réservé à Bamako, à Mopti et à Bandiagara, suffisent après un exil de cinq ans dans un pays frère et ami, le Sénégal (Dakar).
C’est la preuve que toutes les querelles durent un temps. L’avenir dira sans doute que la portée politique d’un tel acte est méritoire pour notre peuple.
Le MC- ATT est un parti ouvert à tous ceux et toutes celles qui partagent la vision et l’héritage politique d’Amadou Toumani TOURE, où qui s’en réclament. Il reste ouvert à ceux et à celles qui veulent nous rejoindre dans le nouveau Pôle politique que nous ambitionnons de mettre sur les rampes de lancement pour l’unité de notre
Nation, la sauvegarde de notre Indépendance, l’Indivisibilité et la Laïcité de notre pays.
Nous devons puiser de nouvelles forces dans la longue et glorieuse histoire nationale de notre pays.
Nous voulons faire la politique autrement en évitant les achats de conscience. Nous y allons lentement, mais surement.
A la veille des élections générales, nous appelons nos concitoyens à privilégier le débat politique à travers des élections transparentes, crédibles et inclusives sur toute l’étendue du territoire national.
Le sort des régions non opérationnelles doit être convenablement géré. Le fichier électoral doit être transparent. Les médias (publics et privés) doivent s’outiller suffisamment pour se hisser à la hauteur des évènements qui s’annoncent. Pour leur permettre d’être efficients, le coefficient de performance qui doit être attribué à leurs activités sera le reflet de l’éthique et de la déontologie auxquelles ils se soumettront eux- mêmes.
Le gouvernement reste toutefois le régulateur principal dès lors qu’il détient le calendrier convenu et s’assure que le compteur est bien réglé.
Selon Jeamille Bittar le MC-ATT n’est ni de l’opposition ni de la majorité ni du centre, nous sommes pour le MALI et nous voulons l’unification du Mali.
Amadou Sala Touré
La lettre du Mali