Les faits se sont déroulés dans l’après-midi du 18 novembre (samedi dernier donc) dans le quartier populaire de Bamako – Coura. Le véhicule P-1124 de la police nationale, roulant à tombeau ouvert et en sens interdit, a renversé deux motocyclistes, des jeunes filles du quartier. Les éléments, des agents de la Brigade Anti-Criminalité (BAC), ne voulurent guère prendre soin des accidentées. Ce qui provoqua une colère populaire.
Pour tous ceux qui connaissent le quartier de Bamako-Coura, en Commune III du District de Bamako, la rue Ousmane Bagayoko longe la voie qui va de l’intersection Boulevard de l’Indépendance vers l’ex-salle de Cinéma Voix. Donc dans ce sens, la voie est libre, autorisée. Elle est empruntée régulièrement par les Sotramas, autres taxis, paisibles usagers. Mais, en venant du cinéma Voix, une fois arrivé au rondpoint de l’ex- Bar Mali, et en continuant, le sens interdit s’impose. D’ailleurs, il arrive constamment que tous les Bamakois qui ne connaissent pas bien BKo-Coura, se retrouvent dans les mailles des agents de police.
Samedi dernier donc, il y avait une manifestation sur l’esplanade du Boulevard du Boulevard de l’Indépendance, juste en face de la Bourse du Travail, dans l’après – midi. Les animateurs provenaient de l’association ” ça suffit, on a tout compris “. Une tribune avait été installée. Les militants, à peine une centaine, étaient tous assis sur des chaises. Au micro, les responsables de l’association se relayaient. Aucune manifestation sur la voie publique. Il n’y avait donc aucune menace à l’ordre public.
Mais présentement, les autorités de notre pays semblent avoir horreur de toute protestation, de toute voix contraire aux discours officiels. Un imposant dispositif policier fut ainsi mis en branle.
D’où l’envoi vers le lieu des éléments de la BAC. Ayant leur siège tout près de l’école de la Cathédrale, ils n’eurent besoin que de bifurquer à droite, en empruntant la voie qui mène vers le Boulevard de l’Indépendance.
En agents de police, ils savent bien que la voie au- delà de l’ex – Bar Mali était un sens interdit. Les premiers curieux qui les apercevèrent, croyèrent à une ” attaque armée quelque part.
Portant des cagoules, armes au point, gaz lacrymogène, ils ne voyaient que le site du rassemblement des jeunes gens. C’est une fois arrivé au niveau du cimetière dit des chrétiens que le véhicule P-1124 des éléments de la BAC cogna durement deux jeunes filles sur une moto Jakarta.
Curieusement, nos braves policiers voulurent reprendre leur chemin. Mais, c’était sans connaître la solidarité des jeunes Maliens. Un attroupement monstre se forma aussitôt. Il était presque 17 h 50.
Durant une bonne dizaine de minutes, il y eut des échanges de bons procédés entre policiers et jeunes du quartier.
Face à la détermination des jeunes, les policiers furent contraints enfin de porter secours à leurs accidentées. Ils les transportèrent ainsi dans leur véhicule en direction du centre de référence, PMI central. Tout finit par rentrer donc dans l’ordre.
C’est le lieu ici d’attirer l’attention de nos braves agents de police sur de tels faits. En se comportant de la sorte, ce samedi 18 novembre, les éléments de la BAC ne contribuent nullement à honorer leur profession. Leur attitude du jour est contraire au bon sens, à l’état de droit, au respect des droits humains. Gageons qu’une telle méprise ne se reproduire à Bamako !
B. Koné
Le Malien