Ça continue de jaser quant aux éventuels décès enregistrés lors du déroulement des élections législatives du dimanche, 28 avril 2019. Un scrutin entaché de violences électorales et de morts, selon des organisations de la société civile et la mission de l’Union Africaine. Réfutant l’information selon laquelle, il y aurait eu de morts, le gouvernement a exigé de la mission de l’Union africaine, les preuves des cas de perte en vies humaines.
A la faveur d’une rencontre avec les membres de la Mission de l’Union africaine, le ministre des affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci ainsi que le ministre de la justice, Séverin Quenum ont exigé de la Mission, des preuves attestant que des morts ont été effectivement enregistrés lors des élections législatives dimanche dernier. En effet, dans son rapport préliminaire, la mission de l’Union africaine a déploré une rupture de consensus ainsi qu’un très faible taux de participation sans oublier des violences et affrontements dans plusieurs localités du pays et surtout des morts enregistrés. Mais le gouvernement balaie du revers de la main, l’information selon laquelle il y a eu des morts à la suite des accrochages lors du scrutin. Au cours de sa sortie médiatique au soir du scrutin, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia avait également souligné qu’aucune perte en vies humaines n’avait été enregistrée. « Invitée par le chef de la diplomatie béninoise à présenter les preuves, la mission de l’Union Africaine a admis qu’elle n’a pas constaté par elle-même les morts qu’elle dit déplorer dans son rapport préliminaire. Elle a reconnu que l’expression malheureuse «perte en vies humaines» lui a été rapportée par une organisation de la société civile » lit-on sur la page facebook du Ministère des affaires étrangères et de la coopération. Selon le post sur facebook, la mission serait en concertation pour revoir son rapport. Les deux ministres ont échangé avec leur hôte dans le but de voir les preuves tangibles des décès déplorés dans leur rapport préliminaire rendu public au cours d’un point de presse. Le chef de la délégation de la mission d’observation électorale de l’Union africaine a porté à l’attention des deux représentants du Gouvernement que c’est plutôt une organisation de la société civile qui a rapporté les faits, les observateurs de l’UA déployés dans les Collines n’ayant pas pu faire leur job compte tenu du climat tendu qui s’y observait. Seulement que le gouvernement sait à qui demander lesdites preuves…
La Plateforme électorale des Osc : le recours pour lesdites preuves ?
Si le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a déclaré qu’aucune perte en vies humaines n’a été enregistrée, la Plateforme électorale des Osc, grâce au relais de ses moniteurs déployés dans tous les arrondissements du pays, a confirmé qu’il y a eu deux décès à Bantè et Parakou. Face à la presse dans la soirée de ce lundi, 29 avril 2019, la Plateforme électorale des Osc a estimé simplement que le ministre de l’intérieur n’avait pas les vraies informations au moment de sa déclaration. Le Général de division à la retraite, Félix Hessou, membre de la plateforme électorale, a déclaré avoir contacté directement des responsables de sécurité sur le terrain pour avoir confirmation des informations selon lesquelles des morts ont été enregistrés. Selon ses propos, un décès a été effectivement enregistré à Gouka, un village de Bantè après un accrochage entre populations et forces de l’ordre. La victime a succombé à ses blessures, selon le Général qui évoque aussi un cas de décès à Parakou à la suite d’accrochage entre militants des partis. Selon l’homme, les informations remontées depuis le terrain ont été minutieusement vérifiées avant diffusion. C’est pourtant avec la plateforme électorale des Osc que le gouvernement aurait pu avoir lesdites preuves. De toute façon, la mission de l’Union africaine, pour la crédibilité de son rapport, pourra se procurer les preuves qui s’imposent.
A.B