Appelés aussi Asiatiques ou Indo-pakistanais, les Indiens d’Afrique sont arrivés pour la plupart, lors de la colonisation de l’Afrique orientale et de l’Afrique australe par les Britanniques à partir du milieu du XIXème siècle. Ils n’étaient pas des inconnus, et les premiers navigateurs qui touchèrent ces côtes au tournant de notre ère furent probablement des marins du Sind et du Kerala. Ils furent parmi les premiers à utiliser les vents de mousson qui soufflent alternativement d’une rive à l’autre de l’océan Indien, rythmant les voyages allers et retours des commerçants de la région.
Supplantés par les marins arabes du golfe Persique (Mascate, Oman) qui fondèrent des comptoirs jusqu’à Sofala, à l’embouchure du Zambèze (VIIIème siècle), ils n’en continuèrent pas moins d’aborder les côtes africaines pour se procurer du minerai de fer, de l’ivoire et peut-être des esclaves. Avec les populations locales et les Arabes établis sur les rivages, ils participèrent à l’émergence de la civilisation swahili, et de nombreux mots indiens entrèrent dans la composition de cette grande langue véhiculaire.
On retrouve leur influence dans l’architecture des palais côtiers Kilwa, à Zanzibar et à Gondar, et dans les grands portails en bois des Comores et de l’archipel de Zanzibar. Au début du siècle, lors de la construction des voies de chemin de fer du Kenya destinées à pénétrer le continent jusqu’aux Grands Lacs, les Britanniques firent appel à des ouvriers indiens qui avaient déjà participé à la mise en place du réseau ferré dans leur empire des Indes.
Dix (10) ans plus tard, les Allemands firent de même pour leur territoire du Tanganyika, où la proximité de Zanzibar, un archipel qui abritait des Indiens depuis plusieurs siècles, favorisa la création d’une communauté indienne sur le continent indépendante des Britanniques.
SAGESSE BAMBARA
Source : L’Inter de Bamako