Le mot «solidaire» vous est peut- être inconnu, mais vous allez reconnaître la solidarité dans votre vie de tous les jours. Dans votre famille, ce qui arrive à l’un touche tous les autres : fortune ou ruines, succès ou échec, honneur ou honte, les joies et les peines sont nécessairement partagées. À l’école, l’indiscipline d’un seul trouble toute la classe, la maladresse d’un seul entraîne la perte de la partie.

Dans le village, l’imprudence d’un seul fait flamber dix maisons, propage l’épidémie. Il fut des temps où les malheurs d’un peuple n’atteignaient pas les autres où la famine aux Indes, la peste en Egypte, la guerre civile en Amérique laissaient nos ancêtres indifférents ou pouvaient seulement les émouvoir une minute. Ces temps ne sont plus.

La facilité, la rapidité des communications, la multiplication des échanges entre tous les pays du monde font que toute secousse, ou que ce soit, nous fait tressaillir et nous menace. Les deux dernières guerres en sont la preuve.

La première n’est-elle pas née de l’assassinat d’un archiduc inconnu, dans une ville inconnue ? La seconde n’a-t-elle pas eu comme prétexte le sort de Dantzig et de la Pologne ? Et l’incendie, né sur un point de l’Europe, n’a-t-il pas gagné les cinq continents ? Le salut ne nous est-il pas venu du Nouveau-Monde et des immensités russes ? Notre ravitaillement, tout ce qui peut nous aider à guérir nos blessures, ne dépend-il pas de nations lointaines, comme de notre propre effort ?

SAGESSE BAMBARA :

«La récolte dépend du soleil et de la pluie, mais ce sont des choses  sur lesquelles l’homme n’a point de prise, et qu’il ne peut même pas prévoir.»

IL ECRIT :

«Avoir du caractère, c’est accepter sa propre apparence et s’en faire une arme. Comme de bégayer, ou d’avoir la vue basse, ou d’un grand nez faire commandement ; aussi bien d’un petit», (Les Idées et les Ages).

Source: L’Inter de Bamako